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WONDER WEEK 2012, JOURNÉE # 5 : Le « Best of the Best » des salons genevois de janvier 2012
 
Le 20-01-2012
de Business Montres & Joaillerie

Puisque les listes amusent tout le monde et qu’il sera toujours temps de revenir plus en détails sur les nouveautés produits et sur les nouvelles orientations marketing des uns et des autres, quelques coups de projecteur qui aident à mieux comprendre l'ambiance et les coulisses de la « Wonder Week » 2012...

Appréciations en bref et en vrac, forcément subjectives, non exhaustives et facilement révisables (avant la fin de la semaine si besoin est, puisqu'il reste encore beaucoup de choses à découvrir)...


1)
••• Le plus bel atelier d’horlogerie : on le trouvait sur le stand Greubel Forsey, où chacun pouvait surprendre Philippe Dufour expliquant à son « élève » (Michel Boulanger) son tour de main dans le maniement de l’archet. De l’horlogerie on ne peut plus traditionnelle, que cet exercice de transmission, dans le cadre de la réalisation d’une montre (Business Montres du 16 janvier, info n° 2), permettra d’enregistrer, de codifier et de transmettre. Les outils horlogers « à l’ancienne » ne sont pas que des objets de vitrine ou de décoration marketing : ce sont les témoins d’un patrimoine vivant qu’il faut absolument préserver et diffuser...

2)
••• La plus belle vitrine interactive : c’est celle de Xavier Dietlin sur l’espace Cartier. On y présente la Rotonde Répétition minutes tourbillon volant, en la faisant sonner à la demande, avec une vidéo (images haute définition) à projection spatiale (reflet d’image) et un système d’affichage qui témoigne des nouveaux beaux-arts de la vitrine. Rendez-vous à Baselworld pour quelques surprises, du côté de chez Hublot comme du côté de chez HYT (Vincent Perriard)...

3)
••• La plus belle bombe de la « Wonder Week » : elle a été allumée par TAG Heuer, avec la présentation officielle de son Mikrogirder, chronographe hyper-innovant au 2000e de seconde. De quoi remettre en cause toutes les bases mécaniques actuelles de la science horlogère, avec une incursion dans des territoires théoriques et physiques à peu près inconnus. Et si le luxe horloger se prenait à rêver de très hautes technologies ?

4)
••• Les plus jolies hôtesses : félicitations à Richard Mille pour le choix de ses joueuses de polo, habillées comme autant de sportives de haut niveau qu’on regrettera toute sa vie de ne pas croiser dans les vestiaires. Chez Ralph Lauren, on doit se mordre les doigts d’avoir préféré une Bugatti Type 59 de 1933 à cette équipe de polo volcaniquement rousse et si démonstrative. Et, chez IWC, on doit regretter de n’avoir pas joué à fond la carte de l’aviation militaire, en nous présentant sur le stand, en live, de somptueuses pin-ups dans le style « Nose Art » plutôt que des petites hôtesses travesties en personnel naviguant...

5)
••• Le buzz le plus impressionnant de la « Wonder Week » : Vincent Perriard l’emporte haut la main avec la mise en orbite de son concept « hydro-mécanique » HYT, pour l’instant purement virtuel mais déjà puissant dans la sphère numérique (on est au-delà du million de personnes directement touchées), même si quelques détaillants triés sur le volet ont eu le plaisir de découvrir la montre et son équipe de choc au Floor Two du Kempinsky...

6)
••• Le plus émouvant retour sur la scène : même s’ils ne l’avaient pas vraiment quittée, voir – dans la même semaine – Philippe Dufour (Greubel Forsey), Dominique Loiseau (Girard-Perregaux) et Roger Dubuis (Roger Dubuis) revenir sur scène, sous les projecteurs, tendrait à prouver que les marques ont compris à quel point les années 2010 seraient celles de la « révolution culturelle » dans l’horlogerie. Les vétérans sont là pour transmettre des messages, un savoir-faire, une expérience et une sensibilité qui peuvent réenchanter l’horlogerie – bien au-delà du marketing et de la communication des marques. Cette « révolution culturelle » (celle des savoirs et des contenus) concerne aussi bien l’éducation générale horlogère du grand public que celle des marques et de leurs personnels (là, ce n’est pas forcément gagné d’avance !)...

7)
••• La plus belle galerie d’art : il faut féliciter Vacheron Constantin pour sa back room consacrée aux métiers d’art, avec un poste d’émaillage, un poste de sertissage, un poste de gravure et un poste de guillochage. Une dream team d’artisans d’art qui travaillait - ou du moins qui essayait, mais pas que pour la photo - sous d’immenses panneaux lumineux qui permettaient de découvrir à une échelle x 1000 les micro-détails de la collection « Univers infinis » (hommage à Escher).

8)
••• La collection la plus obsidionale : on avait rarement assisté à une telle fièvre mémorielle chez Panerai, qui recycle à l’infini – mais avec un réel talent – tous les codes de son patrimoine pour nous en faire un remix légèrement halluciné de séries ultra-courtes, pimentées de nouveaux matériaux. On ne doute pas un instant que toutes ces montres sont déjà préemptées par les onanistes panéristiens. Pas une fausse note : plus Panerai, tu meurs ! Pas un détail qui cloche : plus autoréférent, tu meurs ! Mais pas l’ombre d’une innovation dans le design et dans la reformulation des codes. Après tout, pourquoi s’ouvrir au monde extérieur quand on peut s’enflammer entre amis sur le sexe des anges que sont les pico-détails de la légende Panerai ?

9)
••• La plus belle histoire d'amour : elle nous été racontée par Van Cleef & Arpels avec sa paire de montres Poetic Wish (la paire est déjà une bonne idée) mises en musique par Jean-Marc Wiederrecht et en beauté émaillée par l'équipe de Dominique Baron. D'année en année, on suit l'épopée de ces amoureux qui nous promènent dans Paris : quand se rencontreront-ils à nouveau, autrement que pour un furtif bisou sur le pont des Arts ?

10)
••• Le plus beau dragon : le SIHH n’en manque pas et c’est même l’animal fétiche de l’année (nouvel an chinois oblige). A tel point qu’on est parfois obligé de le cacher (Piaget, Panerai) au cas où les mauvaises langues penseraient que les marques en font trop. Le mieux assumé, et probablement le plus précieux (3,5 milions de dollars) est celui de l’horloge de table proposée chez Parmigiani : il ne lui manque pas une griffe, ni une dent, ni même une écaille en jade, sur fond d’or, de diamants et d’allégories philosophiques...

11)
••• Le plus beau stand du SIHH : assurément celui de Roger Dubuis, très « conceptuel » mais très réussi, largement devant la présentation aéro-militaire d’IWC dans son simulateur de vol. Chez Roger Dubuis, il y avait l’architecture, le style esthétique, les lumières et les montres en cohérence avec la présentation...

12)
••• La meilleure collection « globale » : incontestablement celle de Cartier, pour la densité de l’offre (magistrale démonstration dans la haute horlogerie et stupéfiante richesse des pièces de haute joaillerie) et la pertinence des contenus (innovations esthétiques avec la Tank anglaise, virtuosité mécanique, imagination animalière). Mention spéciale pour l’espace Cartier, proposé comme un « palais » sans vitrines extérieures, mais doté de « promenades » intérieures qui vont voyager dans un univers onirique de mécaniques infiniment précieuses...

13)
••• La plus forte créativité proportionnelle : en quatre ou cinq pièces très rupturistes, Richard Mille nous prouve qu'il n'a rien perdu de ses talents créatifs. Quand il aime, il ose, comme en témoignent un dragon, une tête de mort et une montre en saphir, qui ressemblerait à celle que Cendrillon aurait oublié, à minuit, en même temps que sa pantoufle de vair, sur les marches du palais...

14)
••• Le meilleur concept de nouvelle génération : il faut le découvrir chez De Bethune, à l’Hôtel des Bergues, avec un téléphone horloger de haute voltige (sublime design de la coque en titane du iPhone), dans lequel on peut glisser une « horloge » de bord, qui fait également fonction de montre-bracelet à porter au poignet, de montre de poche et de pendulette de bureau. Comble du raffinement : on peut aussi porter cette montre (un chef-d’œuvre d’art mécanique) sur son iPhone, sans cesser de porter au poignet une méta-montre dans le plus pur style De Bethune (image ci-dessus). On peut y voir la traduction d’un nouveau rapport au temps, très précurseur : c’est légèrement pervers, parfaitement conceptuel et très avancé côté lifestyle de nouvelle génération. Et c’est évidemment une façon très amusante de ne pas se prendre au sérieux...

15)
••• Le plus beau flacon : pour son 190e anniversaire, Bovet s’offre un parfum (puissant, oriental et néanmoins plein de charme) dans un flacon dont la forme rappellera celle des alambics où se distille les meilleurs purs malts.

16)
••• La meilleure soirée : sans paillettes, ni bimbos siliconées (quelques CEO ont pris de graves risques personnels en frôlant de trop près ces prothèses explosives), loin des hommages funèbres d’une horlogerie funéraire, c’était une fois encore chez Rudis Sylva, au château du Grand-Saconnex, qu’on a fait la meilleure fête, entre vrais connaisseurs de l’horlogerie « profonde, puisqu’il y avait deux dégustations au menu. Un plat du jour mécanique, avec un échappement révolutionnaire : les balanciers dentés sur plateau oscillant de Rudis Sylva valent largement les tourbillons. Et un plat du jour franc-montagnard, avec les spécialités du Jura suisse, dont les hautes terres semblent vouées aux meilleurs produits du terroir, bière « cuivrée » comprise. Convivialité assurée, vec l’accent local en prime ! Heureux comme Dieu dans les Franches-Montagnes ?

17)
••• Les limousines les plus amusantes : bien plus in the mood que les Rolls-Royce des uns ou les Mercedes des autres, ce sont les DS 23 Citroën de MB&F qui ont fait la différence pour épater les « friends » de Maximilian Büsser et leur faire découvrir les merveilles mécaniques de la MAD Gallery, en vieille ville...

18)
••• La grande déception de la « Wonder Week » : le salon indépendant GTE (Geneva Time Exhibition), qui a manifestement loupé son pari d’un « redressement » et qui se trouve tellement distancé du SIHH dont il entendait s’inspirer qu’il parvient tout juste à ressembler, en plus morne et en moins dynamique, aux pires allées des « mauvais » halls de Baselworld. Aussi beau soit-il, l’espace Hippomène est trop éloigné du cœur battant de la « Wonder Week » pour bénéficier d’un visitorat qualifié et quantifié. A quelques exceptions près, la sélection des marques y sentait cette année le racolage tardif. La semaine horlogère genevoise de début d’année a plus que jamais besoin d’une initiative capable de fédérer les marques indépendantes, mais plus ça, plus comme ça, plus là et sans doute plus avec cette équipe...

19)
••• Le plus difficile au SIHH : aller aux toilettes ! A moins d’être proche de l’endroit privilégié qui se situe pile en face et légèrement à gauche de l’espace JeanRichard, il faut envisager de parcourir d’interminables coursives dans les coulisses du salon. Dissuasif et franchement lassant...

20)
••• Le meilleur du meilleur des meilleurs : profiter de cette « Wonder Week » pour pouvoir parler de montres quinze heures par jour, pendant toute une semaine, avec des gens qui aiment avec passion les montres, tout en profitant de journées exceptionnellement belles pour un hiver au bord du lac. Qu'elle est confortable, notre bulle horlogère, un peu coupée il est vrai des réalités d'un monde impitoyable ! Pourvu que ça dure : comme le répètent les Richemont Boys, jusqu'ici tout va bien...

 



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