• Partager

À Genève, le franc-tireur de la « Wonder Week » a rangé ses équipements.

Il les reprendra dans sept semaines à Bâle, pour la seconde étape des salons horlogers du premier semestre.

L’année horlogère commence vraiment aujourd’hui avec le Nouvel An lunaire chez nos amis chinois : 新年快乐

POUR CE DÉBUT DE SEMAINE, FIDÈLE AU POSTE DANS SON NID-DE-PIE, LA VIGIE DU LUNDI VOUS SIGNALE...

1)
••• LE NOUVEL AN CHINOIS
QUI NOUS FAIT BASCULER DANS L’ANNÉE DU DRAGON...
Les dragons se multiplient sur les cadrans comme des champignons dans les bois du Brassus après la pluie : certains collections sont dignes de ce nom, d’autres purement opportunistes, mais ça vaut quand même le coup d’y regarder de plus près. Ne pas manquer les vœux de Business Montres à tous les lecteurs, lectrices, amies et amis de la Grande Chine et de toute l’Asie. Ne pas manquer non plus la chronique horlogère de « Goûts de luxe » sur le Made in China : c’était ce week-end sur BFM Business (Business Montres du 21 janvier)...


2)
••• L’INDISPENSABLE SÉANCE DE RATTRAPAGE POUR ÊTRE SÛR
DE N’AVOIR RIEN MANQUÉ PENDANT LA « WONDER WEEK » GENEVOISE...
La semaine dernière, il y avait beaucoup de nouveautés à découvrir, mais aussi quelques informations horlogères périphériques utiles pour comprendre l’actualité des montres...
••• « Rêvé à Paris, fait à Genève » : c’est gravé sur le nouveau mouvement de répétition cinq minutes conçu par Jean-Marc Wiederrecht pour Van Cleef & Arpels. Une signature forte et originale pour cette paire de montres « Poetic Wish » qui est sans doute la proposition la plus marquante de toute la « Wonder Week » (Business Montres du 15 janvier) et dont on peut découvrir les charmes sur la chaîne images de Business Montres...
••• L’initiative « Le garde-temps, naissance d’une montre » lancée par Robert Greubel, Stephen Forsey et Philippe Dufour pour « sauvegarder, perpétuer et transmettre le savoir-faire horloger : derrière les marques et les montres, c’est une nouvelle « révolution culturelle » qui s’annonce (Business Montres du 16 janvier, info n° 2)...
••• Le « best of the best » des salons de la « Wonder Week » : 20 propositions hors du commun qu’il ne fallait pas manquer cette semaine (Business Montres du 18 janvier), à compléter par la liste – provisoire – des 12 meilleures montres de la « Wonder Week » (Business Montres du 20 janvier, info n° 7)...
••• Le retour sur terre de Ralph Lauren : la marque a enfin compris les attentes du marché et elle y adapte son positionnement commercial ! Il était temps, mais mieux vaut tard que jamais (Business Montres du 16 janvier, info n° 5)...
••• Le GTE six fois plus fréquenté que le SIHH : si, si, c’est dans le communiqué officiel, même si personne n’a eu l’occasion de s’en apercevoir ! C’est le record de fréquentation du siècle : les statistiques horlogères sont décidément traîtresses (Business Montres du 20 janvier, info n° 5)...
••• La guerre entre grande marques et détaillants : depuis - à cause de ? - la publication de l’information par Business Montres (14 janvier), il semblerait qu’on s’achemine entre une réconciliation entre Nick Hayek et Hellmut Wempe, mais on pourrait multiplier les exemples de divorces avec plus ou moins de « consentement mutuel » entre grands détaillants et grandes marques...
••• Les montres suisses de Roberto Cavalli by Franck Muller : Business Montres avait vu juste en dévoilant ce co-branding qui va au-delà de la simple licence...
••• « Business Montres » à l’honneur dans le New York Times à propos du Grand Prix d’Horlogerie de Genève et de son avenir (Business Montres du 16 janvier, info n° 9)...
••• Les chaises musicales de la semaine : on en signalait dans Business Montres dès le samedi 14 janvier, mais aussi le vendredi 20 janvier (info n° 8). Et ce ne sont pas les dernières de l’année...


3)
••• QUELQUES VIDÉOS INTÉRESSANTES
SUR LA « CHAÎNE IMAGES » DE BUSINESS MONTRES...
Ces derniers jours, il ne fallait pas manquer, sur la chaîne images de votre Quotidien des Montres, quelques films qui expliquent les produits, les tendances et les évolutions de différentes marques...
• La prochaine montre Revelation : un chronographe dont on ne découvre le mouvement qu’en le « révélant » grâce à une lunette tournante...
• La promenade d’un panthère dans la Rotonde de Cartier (incroyable et infiniment précieux rotor animalier). Quelle élégance !
• Les électro-labels des vitrines Dietlin : un nouveau film pour une vraie innovation chez le plus doué et le plus créatif des vitrinistes de sa génération...
• Un siècle de montres tonneau chez VachEron Constantin : les premières montres tonneau sont nées il y a un siècle à la manufacture Vacheron Constantin, qui ne les a pas inventées, mais qui les a magnifiées...
• Une répétition minutes et un tourbillon volant pour la nouvelle Rotonde de Cartier, qui réaffirme avec puissance (le spectacle sons et lumières) les ambitions de la marque dans la haute horlogerie...
• Un tourbillon pas vraiment comme les autres chez Harry Winston, qui poursuit avec cette « Histoire de tourbillon 3 » l’exploration des voies non-conformistes d’expression de l’horlogerie mécanique...
• Qu’est-ce qu’un Duomètre à sphérotourbillon, tel qu’a pu l’imaginer Jaeger-LeCoultre ? Un chef-d’œuvre de très haute horlogerie créative...


4)
••• QUELQUES INFORMATIONS HORLOGÈRES NOTÉES
À LA VOLÉE, EN VRAC, EN BREF ET EN TOUTE LIBERTÉ...

••• CHAISES MUSICALES : le chroniqueur horloger Frank Declerk (également patron de l’agence Rio Grande, Paris) quitte sa rubrique hebdomadaire du Point pour prendre la responsabilité des pages horlogères des Echos (quotidien et supplément « Série limitée »)...

••• CHAISES MUSICALES (boutique) : Antoine de Macedo regroupe ses enseignes de la rive gauche (rue Madame et boulevard Saint-Germain) dans une nouvelle vaste boutique, toujours rue Madame, mais plus au cœur de Saint-Germain-des-Prés, avec un espace de vente beaucoup plus généreux et une salle de réunion capable d’abriter des « activités communautaires » (dîners de collectionneurs, conférences, etc.)...

••• CHAISES MUSICALES (marque) : pas encore officiel, mais les cartons sont prêts pour déménager Ebel et Concord de La Chaux-de-Fonds vers les locaux que le groupe Movado a pu conserver à Bienne. Pas vraiment un signal positif pour l’avenir de la marque – d’autant que le sort de la Villa Turque, « monument historique » propriété du groupe Movado à La Chaux-de-Fonds, n’est pas encore définitivement fixé...

••• CHAISES MUSICALES (célébrités) : le celebrity marketing a encore fait des siennes ces jours-ci, à la cérémonie des Golden Globes ! Si Salma Hayek portait très logiquement une bague Boucheron - c’est la joaillerie préférée de son mari, François-Henri Pinault, qui en est propriétaire ! -, Charlize Théron – qui n’en est pas à une infidélité près – avait oublié ses bijoux Dior pour un bandeau de joaillerie Cartier : dommage, parce qu’on la voit en ce moment dans toutes les pubs Dior avec sa Dior VIII. Sinon, Harry Winston, Cartier, Chopard et Bvlgari ont utilisé leurs porte-manteaux habituelles...

••• OLD ENGLAND : non, non, ce n’était pas une blague (hélas !) cette information de Business Montres (20 janvier, info n° 8) concernant l’incendie intérieur du futur mégastore horloger préparé par le groupe Richemont et le groupe Bucherer ! La façade – classée – n’est heureusement pas touchée. En travaillant le sujet, Business Montres est tombé sur une autre information, toujours pas officiellement confirmée : Richemont aurait acheté non seulement le magasin Old England, mais également l’immeuble voisin. Ce qui nous promet un caravansérail horloger encore plus impressionnant par sa taille (2 200 mètres carrés pour l’instant) et par le nombre de ses marques, mais ce ne sera toujours pas le « plus-grand-magasin-de-montres-du-monde » ! Voir notre information ci-dessous...

••• DAGONG WATCH CENTER : comme les lecteurs de Business Montres l’ont appris avant la « Wonder Week » (info n° 3 du 13 janvier), le record du « plus-grand-magasin-de-montres-du-monde » sera battu dès ce printemps à Shenyang, en Chine, par les 6 000 mètres carrés du futur Dagong Watch Center, ouvert sur Zhonghua Road par l’honorable Zhang Shu Hua. Dans les couloirs du SIHH, un cadre d’Hengdeli (premier réseau chinois pour la distribution des montres) racontait le pourquoi et le comment de l’opération : les murs de l’actuel Dagong Watch Center, sur Zhongshan Road, ont été rachetés par le groupe Hengdeli, à travers une société immobilière contrôlée par Zhang Yuping, le CEO du groupe Hengdeli (bien connu des lecteurs de Business Montres). Pas forcément avec les 100 millions de dollars prêtés par le Swatch Group, mais en tout cas pas avec des intentions amicales ! Du coup, il a fallu déménager d’urgence le Dagong Watch Center, quelques centaines de mètres plus loin, toujours en plein centre ville, et en faire un pôle commercial de référence, avec salon VIP, espace de détente (massages), restaurant et tout le reste ! Zhang contre Zhang, et Zhonghua Road contre Zhongshan Road : on s’y perd un peu, Messieurs les joueurs chinois de Monopoly horloger...

••• DE BETHUNE : les montres De Bethune comme nouveau symbole littéraire d’une « culture de privilèges » ? Voici peu, on évoquait Rolex. Cité par le Washington Post, l’écrivain américain Thomas Caplan (The Spy Who Jumped off The Screen) parle ainsi des « gens qui conduisent des Bentley Continental Flying Spur, qui portent des montres De Bethune DB 15 à complication, qui occupent des suites à 5 000 dollars au Claridge et à l’Hötel du Cap et qui boivent des vins inestimables qui, correctement ouverts, émettent le soupir d’une vierge satisfaite ». Le début d’une reconnaissance chez les milliardaires ?

••• LOL WATCH : mise en route de la production des prototypes pour les premières LOLWatch, la (nouvelle) marque lancée en souscription par Nicolas Ruchonnet. Une production 100 % genevoise, dans un atelier du quartier des Eaux-Vives. Objectif : pouvoir présenter à Baselworld quelques montres fonctionnantes...

••• MAIER HAUTE HORLOGERIE (Lyon) : référence de la distribution haut de gamme à Lyon (boutique Rolex, Swatch Group, groupe Richemont, groupe LVMH, etc .), Jean-Louis Maier a réussi – après cinq ans d’efforts – à convaincre Hublot de s’installer dans ses vitrines. Il termine par ailleurs la mise en scène d’un nouvel espace horloger capable d’accueillir ces « animations communautaires » qui semblent une des meilleures ripostes des détaillants horlogers décidés à survivre aux nouveaux défis commerciaux du marché des montres...

••• MAREA : la marque espagnole qui monte (sur le créneau des montres monochrome monomatières dominé par Ice-Watch) débarque sur le marché français avec une collection de plus de 1 200 montres (!) dont les prix publics vont de 19 euros (!) à 69 euros. Lancement officiel lors du salon Printor, à Lyon (29-31 janvier)...

••• MONTBLANC : le superbe chronographe TimeWalker TwinFly Greytech est une des bonnes surprises du SIHH. Montblanc a réussi à trouver les codes esthétiques contemporains qui se mariaient le mieux à une base mécanique de chronographe équipé d’un « retour en vol » (flyback). Le style monochrome est parfaitement maîtrisé, de même que l’harmonie des éléments techniques mis en valeur (image ci-dessus). Edition limitée à 888 pièces, boîtier en titane, calibre « qualité manufacture » conçu et développé par Montblanc et livraison dès cet automne : au poignet, c’est une tuerie !

••• PÉQUIGNET : grogne de quelques détaillants français en découvrant l’espace Péquignet au salon GTE pendant la « Wonder Week » genevoise. Selon eux, le calibre mécanique manufacture « Made in France » de Péquignet a des pannes répétées - toujours le même problème de passage de date -, qui provoqueraient de multiples retours à l’atelier SAV – ce qui mécontente les rares clients qui ont craqué. En revanche, l’ostentation genevoise – non dénuée d’une certaine arrogance – a fait grincer des dents en interne, alors que la trésorerie de la marque semble plus que tendue, retards de salaires à la clé - ce qui est d’ailleurs le cas – treizième mois pas encore payé ou salaire de décembre retardé – pour deux autres manufactures suisses...

••• TAG HEUER : Nivarox ayant refusé de renouveler son contrat de livraisons d’assortiments (balancier/spiral) avec TAG Heuer, la marque se fournira désormais, pour la réalisation de ses propres mouvements manufacture, chez Atolkalpa (filiale du groupe Vaucher/Parmigiani). Une solution d’urgence, qui est loin de résoudre les problèmes posés par cette pénurie de spiraux organisée par le Swatch Group et légalisé par le tribunal fédéral suisse. Au mieux, Atokalpa ne pourra guère livrer plus de 8 000 à 10 000 spiraux grand maximum à TAG Heuer, qui a besoin au moins du double, sinon du triple pour équiper ses propres mouvements. Où faudra-t-il les trouver ? Et les spiraux Atokalpa seront-ils au niveau de qualité industrielle requis pour les calibres TAG Heuer ? D’autant que, pendant que leurs concurrentes s’excitent sur ces spiraux d’ancienne génération, les marques du Swatch Group passent massivement aux spiraux en silicium, plus fiables et plus précis, pour lesquels Swatch Group partage un brevet exclusif avec Rolex et Patek Philippe...

••• CLONES ETA : l’affaire des 30 000 calibres 2824 (style ETA) clonés en Chine, mais visiblement décidés à se muer en autant de mouvements Swiss Made, commence à faire un peu de bruit (Business Montres du 20 janvier, info n° 6). Réaction des « suspects », parfois avant même qu’on les interroge : « C’est pas moi, c’est mon voisin » ! L’enquête continue, mais la « simple question » posée par Business Montres a déjà rebondi sur Forumamontres, où la discussion ne manque pas de sel...

••• 19, 20 OU 21 MILLIARDS DE FRANCS ? C’est à peu près la seule question qu’on peut se poser sur les exportations de l’horlogerie suisse en 2011. Le chiffre officiel est attendu pour le 2 février prochain, mais personne ne doute du record historique, qui devrait frôler, sinon dépasser, les 20 % de croissance annuelle (contre à peine plus de 2 % pour l’ensemble des exportations suisses). Principal gagnant : le Swatch Group, qui a réussi à tirer son épingle du jeu, tant sur le plan commercial qu’industriel, et pour à peu près toutes ses marques, dans le haut comme dans l’entrée de gamme. Accessits : les marques du groupe Richemont (à quelques exceptions près, mais même Baume & Mercier en serait à se redresser tendanciellement) et les marques LVMH (notamment TAG Heuer, Hublot, Bvlgari et Zenith, le reste demeurant sous-profitable ou carrément déficitaire). Principales victimes : les marques « moyennes » indépendantes concurrentes du Swatch Group (plusieurs sont en état de coma avancé)...