|
Selon Ernst & Young, les petites et moyennes entreprises suisses sont plus pessimistes. Elles craignent les effets de la crise de la dette en Europe
«Etonnamment, le franc fort n’est plus la première préoccupation des petites et moyennes entreprises (PME) suisses. C’était le cas lors de notre dernier sondage en juillet dernier, soit avant l’intervention de la Banque nationale suisse sur le franc suisse. Aujourd’hui, les PME craignent avant tout la crise de la dette en Europe», a souligné mardi à Zurich Alessandro Miolo, partenaire chez Ernst & Young, lors de la présentation d’un sondage réalisé début janvier auprès de 700 dirigeants de PME non cotées.
Ces dernières emploient entre 30 et 2000 collaborateurs et sont actives dans les services (47% des entreprises sondées), la construction et l’énergie (24%), l’industrie (18%) et le commerce (11%).
Pour Alessandro Miolo, les entreprises craignent qu’une plus grande réglementation des instituts financiers en Europe ne provoque des exigences plus strictes en matière de fonds propres et de refinancement. De plus, les coûts liés à la dégradation des notations augmentent. Avec une crise de la dette qui s’aggrave, les PME suisses redoutent que les liquidités sur les marchés des capitaux se réduisent et affectent leurs activités.
Malgré ces craintes, plus de six entreprises sondées sur dix jugent leur situation actuelle comme positive. Cette proportion est plus élevée que lors du dernier sondage réalisé en juillet dernier (41%). Un tiers d’entre elles ont vu leurs ventes augmenter en novembre et en décembre dernier, contre 15% qui ont enregistré une baisse plus ou moins significative. Dans les six prochains mois, elles affichent un plus grand pessimisme. A peine 28% des PME s’attendent à une évolution positive de leurs affaires, contre 34% il y a six mois.
Le potentiel de l’Afrique
En conséquence, elles se montrent plus réservées sur les investissements à venir. Seule une entreprise sur cinq prévoit de les augmenter en 2012. «Cette proportion est la plus faible depuis mai 2009», commente Alessandro Miolo. Toutefois, le secteur industriel est le plus enclin à augmenter ses investissements.
Par ailleurs, pour la première fois, les PME perçoivent l’Afrique comme une région de croissance. La proportion d’entre elles déjà active dans ce continent reste modeste (12%). Pour Pierre-Alain Cardinaux, partenaire auprès de la société d’audit, les entreprises suisses commencent à se rendre compte du potentiel de l’Afrique. «Ce continent est de plus en plus perçu comme un marché émergent», estime-t-il en marge de la conférence de presse.
Daniel Eskenazi
LE TEMPS
|