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LE 360° DU LUNDI : Baselworld dans six semaines et l'année 2012 droit devant, avec ses incertitud...
 
Le 30-01-2012
de Business Montres & Joaillerie

Les vingt ans du salon Printor et ses enseignements, les vingt-cinq ans des montres Chanel et leurs délicieuses ambiguïtés androgynes, les nouvelles marques et tout le reste...

POUR CE DÉBUT DE SEMAINE, FIDÈLE AU POSTE DANS SON POSTE D’OBSERVATION, LA VIGIE DU LUNDI VOUS SIGNALE...


1)
••• LE RENDEZ-VOUS HORLOGER DE LYON
POUR L’HORLOGERIE D'ENTRÉE DE GAMME
SUR LE MARCHÉ FRANÇAIS (PRINTOR)...
Le salon horloger lyonnais Printor fête cette année ses vingt ans, prétexte à une mutation qui ouvre de nouvelles perspectives pour les prochains rendez-vous de la branche horlogère en Europe. Mot d’ordre : « Business et convivialité ». Printor n’est pas un « salon de luxe », mais son positionnement sur l’entrée et la moyenne gamme n’empêchent pas des prestations de luxe : petit déjeuner et croissant offerts à tous les visiteurs, maîtres d’hôtel circulant dans les allées pour régaler les visiteurs de champagne et de boissons fraîches (400 bouteilles de champagne pour la seule soirée de gala du lundi soir), défilés de mode joaillière permanents sur le podium, avec écrans géants aux principaux carrefours du salon (on y verra du Jean-Charles de Castelbajac), mise en scène des différents espaces, expositions, etc. Une certitude : ça va bouger ! De quoi réveiller la Belle au bois dormant qu’était Printor, sans sacrifier la part de rêve inhérente à tout salon horloger-joaillier, pour créer un événement plus dynamique et plus glamour, à l’image des efforts consentis par les marques du secteur pour doper leur image. Un pari fait par des connaisseurs : GL Events, qui gère Printor, est aussi la société qui met en place... le SIHH de Genève !


2)
••• LA TRADITIONNELLE SÉANCE DE RATTRAPAGE
POUR BIEN COMMENCER LA SEMAINE (SANS RIEN MANQUER)...
L’affaire Chronoswiss, le nouveau calibre H 1837 d’Hermès, la nouvelle Pheriphéral Double Rotor de Perrelet, le nouveau passeport diplomatique de Vartan Sirmakes, l’histoire non-conformiste de la naissance de la Royal Oak, un château gagné et une émeraude perdue chez Chopard, les chaises musicales de la semaine, les mensurations des plus sympathiques hôtesses du SIHH et tout le reste : c’était dans la « Séance de rattrapage » de Business Montres (28 janvier), et des informations qu’on trouvait ici même, et nulle part ailleurs...


3)
••• LE MYSTÈRE CHRONOSWISS
QUI NE CESSE DE S’ÉPAISSIR EN SE COMPLIQUANT...
Moins on en sait sur le rachat de Chronoswiss par des investisseurs suisses, plus on cherche (forcément !) et plus ou découvre de bizarreries dans le montage de cette vente, non officiellement confirmée (sauf par Business Montres : dernier article le 27 janvier), mais déjà annoncée en interne. En fait, le contrôle familial de Chrnoswiss Uhren (structure initiale) s’est trouvé renforcée par la nomination de la belle Antonia Hocke-Lang, la propre femme de Gerd R. Lang, comme nouvelle gérante : une opération que les Allemands appellent « passer sous la pantoufle de sa femme » (le plus souvent en cas de soucis juridiques, ce qui ne semble pas être le cas de Chronoswiss, ni de Gerd R. Lang).
••• Ensuite, la nouvelle société Chronoswiss Montage – qui est supposée être celle des investisseurs – a été montée en urgence, début décembre, mais pas sous ce nom (dénomination provisoire : Blitz 11-457 Gmbh), à l’aide d’une société écran, sans doute pour gagner du temps le jour de sa refondation en tant que Chronoswiss Montage et la rendre totalement et immédiatement opérationnelle. Un montage pour le moins bizarre, qui traduit la volonté d’aller très vite dans la reprise des activités à l’ancienne entité Chronoswiss, qui conserve cependant son entreprise jumelle en Suisse (Chronosa, à Nidau). Affaire à suivre, de près !


4)
••• LA NOUVELLE « PREMIÈRE » DE CHANEL
S’OFFRE UN TOURBILLON VOLANT POUR SON VINGT-CINQUIÈME ANNIVERSAIRE...
L’horlogerie Chanel est vraiment née en 1987 avec la Première, montre inspirée par le dessin de la place Vendôme (un rectangle à pans coupés dont la colonne serait le centre), qui est celle d’un cadran horloger dont la colonne et son ombre seraient les aiguilles. Une forme qui est aussi celle du célébrissime flacon de parfum n° 5, fétiche et vache à lait de la marque. Un quart de siècle méritait bien un hommage à cette « première fois », avec un restylage du boîtier serti de baguettes (poussé ici en 28,5 mm sur 37 mm, donc imposant) et un superbe mouvement de « tourbillon volant » mis au point avec l’atelier Renaud Papi (Audemars Piguet). En rotation permanente sur elle-même (une minute pour chaque tour), la cage de 0,4 g est stylisée en camélia (fleur fétiche chez Chanel), avec une résille d’or pour les pétales et un cœur pavé de diamants pour le pistil : il s’agit d’un mouvement de forme « sur mesures », doté de finitions de haute horlogerie (image ci-dessus). L’absence de pont supérieur pour « tenir » ce tourbillon permet de le qualifier de « volant ». Les heures et les minutes ont été décentrées vers le haut du cadran en céramique noire : les aiguilles sont serties. Quoique de style un peu austère, la séduction de cette montre est aussi évidente que légèrement ambiguë : si ce n’était le camélia en filigrane, ce boîtier serait très masculin, presque androgyne, en dépit de son sertissage (228 diamants au total, pour 7,7 carats). De même que les montres Chanel qui s’affirment « viriles » conservent toujours un touche féminine subliminale, celles qui se veulent purement féminines ne peuvent plus s’empêcher d’affirmer inconsciemment un caractère plus viril que ne l’exigeraient les canons de la haute couture. C’est peut-être dans cette dialectique permanente entre les deux pôles masculin-féminin que se joue l’identité Chanel...


5)
••• LA NOUVELLE MARQUE BERKBINDER & BROWN (ÉTATS-UNIS)
COMME ILLUSTRATION DE LA VOLONTÉ ET DU COURAGE DES HORLOGERS AMÉRICAINS...
Le fighting spirit inhérent à la culture populaire américaine n’est pas un mythe, mais une constante qu’on retrouve dans toutes les domaines, y compris dans la création d’entreprises horlogères. Exemple : la nouvelle marque Berkbinder & Brown (référence # 16/Génération 2012), fondée dans les immensités des grandes plaines américaines (quelque part dans le Mississipi) par l’héritier d’une famille d’horlogers. Une marque qui sent bon l’Amérique profonde, dont le créateur, Ted Brown, a des allures de maréchal-ferrant comme on en voit dans les westerns : il faut à peu près tout lui-même, en ayant le bon goût de choisir des mouvements suisses, et sa première Tool Watch (bronze ou acier) a ce parfum rugueux du « fait main à la maison », mais dans le respect des traditions. Pour découvrir l’état d’esprit de ce créateur, une interview en quatre volets de Ted Brown dans la Wrist Watch Review nous révèle le décor de sa « manufacture », qu’on peut également retrouver dans une vidéo sur la chaîne images de Business Montres...


6)
••• LES SUITES DE L’« AFFAIRE DES 30 000 MOUVEMENTS »
ET LES TENTATIVES D’ENFUMAGE COLLECTIF À LEUR SUJET...
Initialement repérés par Business Montres du 20 janvier, info n° 6), ces 30 000 mouvements – plus ou moins clonés de calibres ETA, plus ou moins « chinois » – ont fait couler des torrents d’encre numérique et provoqué de longues heures d’interrogations téléphoniques. L’enquête continue ! Aux dernières nouvelles, ces mouvements nous arriveraient d’Allemagne et ils ne seraient pas « chinois ». Du moins, pas trop, ou pas exactement... L’Allemagne étant une plate-forme bien connue d’import-export euro-chinois et les filières parallèles étant tout sauf limpides, tous les (dés)espoirs sont permis – y compris l’hypothèse selon laquelle il s’agirait de mouvements ETA (ou de clones) réellement Swiss Made exportés initialement à Hong Kong, puis réimportés en Europe. Il s’agirait, nous assurent les marques concernées, de mouvements qui auraient été stratégiquement stockés, au cours de ces dernières années, par des maisons qui en avaient volontairement trop commandé chez ETA. Ces entreprises auraient décidé de réaliser leur « trésor de guerre » en cédant ces mouvements à des « courtiers », lesquels les mettent à présent sur le marché en profitant de la pénurie provoquée par les non-livraisons d’ETA. L’enquête n’est de loin pas terminée...


7)
••• QUELQUES COMPLÉMENTS HISTORIQUES UTILES
À PROPOS DE LA NAISSANCE DE LA « ROYAL OAK » (AUDEMARS PIGUET)...
L’histoire horlogère s’écrit et se réécrit en permanence. Quelques précisions ont été ajoutées à la version initiale de notre article « Contribution – non officielle – au quarantenaire de la Royal Oak » (Business Montres du 26 janvier). Différents lecteurs nous ont livré les informations en leur possession. Il n’est donc pas inutile de le relire - lien ci-dessus -, notamment à propos du rôle d’une femme jamais mentionnée dans les premières années de la Royal Oak, Jacqueline Dimier, qui a tant fait pour « élever » l’enfant Royal Oak qui venait de naître...
••• Remarque non confirmable par les archives : il n’a peut-être pas été nécessaire d’établir une « facture » ou un « bon de commande » pour la création de Royal Oak, dans la mesure où Gérald Genta était alors le « responsable de la création » d’Audemars Piguet (non salarié), son contrat de travail forfaitaire ayant pu inclure ce genre de prestations (à vérifier). Gérald Genta aurait donc simplement renoncé à toucher des droits d’auteur (royalties) en « offrant » son idée à la manufacture, sans droits de suite. Un détail « administratif » à établir ultérieurement : Gérald Genta avait à l’époque son propre studio de création et on ne connaît les termes exacts du contrat qui le liait à Audemars Piguet...
••• Une autre précision oubliée dans cet article : il ne faut pas oublier, dans la postérité de la Royal Oak, le rôle moteur joué par une montre qui a emballé la légende. Une montre – la Royal Oak Offshore – qui fêtera ses vingt ans l’année prochaine et qui porte la signature du designer le plus « furtif » et le plus discret, peut-être parce qu’il est le plus doué, de toute la scène horlogère : Emmanuel Gueit. Difficile de ne pas admettre que, sans cette ROO (Royal Oak Offshore) et ses multiples déclinaisons, la Royal Oak initiale n’aurait sans doute pas passé le cap du troisième millénaire. Ce que Gérald Genta n’a jamais voulu admettre, puisqu’il considérait qu’on avait « détruit sa création » avec cette ROO – propos acides qui lui vaudront un certain ostracisme de la part de la manufacture du Brassus - voir la fin de notre article...


8)
••• QUELQUES INFORMATIONS HORLOGÈRES NOTÉES
À LA VOLÉE, EN VRAC, EN BREF ET EN TOUTE LIBERTÉ ÉDITORIALE...

••• EXPORTATIONS HORLOGÈRES : c’est cette semaine, le 2 février, que nous connaîtrons le montant des exportations de montres suisse en 2011. 19, 20 ou 21 milliards ? On sera autour de la barre symbolique et tout le monde pourra se congratuler. Ne pas perdre, dans cette ambiance de fête, que les ventes ont déjà commencé à décliner sur les marchés phares, que les commandes ont reculé chez les fournisseurs (à quelques exceptions près) et que l’année 2012 sera probablement très différente de 2011...

••• NOUVEAUX MÉDIAS HORLOGERS : « Par ici, la bonne soupe... chinoise ! ». La presse écrite horlogère s’est trouvé une nouvelle bouée de sauvetage : les touristes chinois de passage en Europe. Les éditions de nouveaux titres se multiplient : le début d'un « Trop Chinois pour moi, tu meurs » ? (Business Montres du 29 janvier)...

••• LA MONTRE DE BILL CLINTON : ça y est, on sait maintenant ce que portait l’ex-président américain Bill Clinton en couverture d’Esquire (Business Montres du 26 janvier). L’avis des lecteurs converge vers un chronographe Jules Audemars d’Audemars Piguet (réf. 26100OR.OO.D088CR.01 pour ceux qui aiment la précision). L’ancien président est sans doute trop modeste pour porter l’Equation du temps Fondation Clinton (même manufacture) qui porte son nom, mais il a tellement de belles montres qu’on pouvait hésiter...

••• BOVET : une promenade dans les différents établissements de Bovet en Suisse (Genève, Môtiers, Tramelan), une visite (virtuelle) du musée des montres de poche Bovet et une (re)découverte des techniques de décoration déployées dans les collections Bovet. Autant de vidéos passionnantes à découvrir sur la chaîne images de votre Quotidien des Montres :
Un peu de tourisme horloger avec Bovet...
19 décennies d’excellence dans l’art horloger...
Ces montres sont des œuvres d’art...

••• BVLGARI : pas évidente à première vue, la greffe de Daniel Roth sur les collections Bvlgari aura au moins eu le mérite de prouver qu’une autre esthétique était possible pour l’ancienne manufacture Daniel Roth, dont les nouvelles productions sous pavillon Bvlgari ont une séduction indéniable. Témoin, la dernière « Papillon Voyageur », qui reprend le principe précédemment mis au point d’une heure sautante pour l’heure locale, le second fuseau horaire étant affiché sur 24 heures au centre par un système original. Beaucoup d’élégance dans ce dispositif, logé dans le boîtier traditionnel Daniel Roth, avec deux poussoirs de correction posés en harmonie à 10 h et à 2 h...

••• TAG HEUER/VAUCHER MANUFACTURE : combien de spiraux disponibles pour TAG Heuer chez Vaucher ? Compte tenu de la production actuelle de la manufacture, Business Montres (23 janvier, info n° 4) n’en voyait guère qu’une dizaine de milliers disponibles. Apparemment, les engagements de livraisons vont bien au-delà, Vaucher ayant poussé ses feux pour garantir un volume de production industrielle d’assortiments en quantités beaucoup plus importantes. Pour TAG Heuer, ce n’est de toute façon qu’une disposition transitoire avant la montée en puissance de sa (future) propre capacité de production...

••• ZENITH : les équipements Zenith dans les premiers avions militaires européens. Une page méconnue de l’histoire horlogère, avec des cadrans dont l’esthétique devraient inspirer les créations contemporaines d’une marque qui a fait de 2012 l’année des « montres de pilote » et devrait nous en présenter quelques-unes à Baselworld (Forumamontres)...

••• « VOUS REGARDEZ TROP LA RADIO » : les coulisses de l’émission « 120 secondes » (Radio suisse romande, dans la matinale de Couleur 3) qui secoue de rire la Suisse romande en général, et la communauté horlogère pour peu qu’y apparaisse le cultissime Gilbert Vacheron, « l’horloger-le-plus-dément-de-sa-génération » (à découvrir sur la chaîne images de Business Montres. On en redemande ! En attendant que Vincent Kucholl/Gilbert Vacheron revienne en studio à l’invitation de Vincent Veillon, un article du Temps nous raconte leurs méthodes de travail, le choix des sujets et l’écriture des textes. Ceux qui doutent que les Suisses ont de l’humour devraient écouter plus souvent « 120 secondes » (à suivre sur leur page Facebook pour ceux qui ne « regardent pas la radio »...

 



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