Recherche avancée
A propos
Emplois

Achat - Vente

Relations d'affaires

Contact
 

ACTUALITÉS : Quelques explications sur l’« insolente santé » de Cartier
 
Le 31-01-2012
de Business Montres & Joaillerie

Cartier disposait certainement de la plus belle collection horlogère et joaillière du dernier SIHH, si on considère le mix exclusivité/consistance/créativité.

La marque est au mieux de sa forme, avec une assise multi-métiers qui en fait un gros porteur multi-réacteurs.

Une assurance anti-crise ? Rien n’est joué, mais Cartier a retrouvé un statut de premier plan digne de son siècle et demi d’histoire...


••• UN MILLIER DE TOURBILLONS PAR AN
POUR ASSEOIR UNE LÉGITIMITÉ INCONTESTABLE DANS LA HAUTE HORLOGERIE...

Qu’on parle de collections « animalière », une spécialité de Cartier qui a poussé cette année très loin son originalité en 3D dans ce domaine ; qu’on parle de joaillerie, un des piliers de l’identité Cartier magnifié en 2012 par une éblouissante collection de « montres à secret » ; ou qu’on parle de haute horlogerie, un nouvelle figure dans les armoiries de la marque, Cartier a su imposer pendant la « Wonder Week » sa singularité sur le marché : maison de tradition capable d’intégrer 47 métiers dans ses établissements, Cartier manquait encore un peu de légitimité dans le domaine de la haute complication horlogère. Après quelques années d’efforts, on a quitté la logique des « Collection Privée Cartier Paris » ou des « Louis Cartier » (complications développées en collaboration, et plus chèrement tarifées que réellement références) pour dévoiler la force de proposition d’une « manufacture » à part entière, capable de proposer 19 mouvements, dont 16 construits et développés en interne.

••• UNE JOLIE TRAJECTOIRE SUR DES SOMMETS TRÈS DISPUTÉS, ce qui fait dire à Bernard Fornas, le président de Cartier (ci-dessus) : « On avait le savoir-faire, mais il nous manquait les talents et les ateliers pour l’exprimer. Maintenant, notre force de frappe est plus cohérente : nous sommes passés d’une trentaine de tourbillons par an – une présence « symbolique » sur ce segment de marché – à pas loin d’un millier de mouvements à tourbillon par an ». Il promet : « Et on va encore accélérer ! »...

••• CETTE NOUVELLE « VISIBILITÉ » HORLOGÈRE DE CARTIER était évidente en se promenant dans l’espace Cartier du SIHH, développé autour d’une « promenade » centrale, à l’intérieur du « territoire Cartier », sans dispersion des collections dans les vitrines extérieures. Une visibilité source de légitimité – même si l’acceptation de Cartier comme une marque de haute horlogerie reconnue par ses pairs est encore loin d’être achevée : les petits marquis et les grands féodaux de ce royaume ont du mal à admettre qu’on puisse être à la fois une marque de « volume » et un acteur de premier plan dans les spécialités de « niche » (complications).

••• C’EST PROBABLEMENT DANS CETTE VOLONTÉ de s’imposer à tous les étages de la pyramide qui fonde la nouvelle identité de Cartier, marque globale capable de pratiquer à la fois des prix accessibles pour ses modèles grand public et des propositions pour grands collectionneurs avertis.
• Grand public : la nouvelle Tank anglaise (ci-dessus), travaillée pour prendre le relais de la Ballon bleue dans les montres de forme et pour devenir une des « locomotives » commerciales de la marque. Déclinée en trois tailles, c’est une sorte de Tank « ultime et de bourgeon terminal de toutes les collections Tank précédentes – sachant que cette Tank est aujourd’hui quasi-centenaire (à cinq ans près) et qu’elle reste la plus ancienne référence horlogère historiquement présente sur le marché sans discontinuité...
• Collection exclusive : la Rotonde tourbillon volant et répétition minutes « manufacture », expression des nouvelles ambitions de Cartier dans la haute horlogerie, tant par la complexité du mouvement que par ses finitions Poinçon de Genève. Une offre cohérente et consistante, qu’on remarque dans les boutiques qui disposent d’espaces dédiés aux pièces de haute horlogerie...

••• S’IL LUI ARRIVE DE PARLER DE L’« INSOLENTE SANTÉ » de Cartier, c’est peut-être parce que cette dynamique l’étonne lui-même. Bernard Fornas est comme un barreur qui sent brutalement le vent s’engouffer dans la voilure hissée au bon moment, exactement comme il l’avait souhaité, avec le bon angle pour prendre le bon cap. Moment fort et belles émotions de voir la machine répondre au quart de tour, sur quasiment tous les marchés. Un millier de points de vente wholesale dans le monde. Trois cents boutiques pour le réseau retail. Un équilibre qu’il assume, en espérant consolider encore son réseau wholesale : « Je veux les meilleures vitrines, celles qui ont les meilleures marques, et j’y veux les meilleurs emplacements dans le meilleur environnement de marques possible. Il faut que le réseau des détaillants indépendants évolue au même rythme qualitatif que le réseau des boutiques Cartier. Tout a changé depuis l’an 2000 : nos boutiques sont de plus en plus grandes et de plus en plus « fortes ». Elles subliment la marque. Aujourd’hui, tout le monde doit se bouger et aller plus vite. Nous comme eux, en permanence »...

••• UNE IMPÉTUOSITÉ MODÉRÉE PAR LE MANQUE DE VISIBLITÉ : « Nous vivons dans un environnement de moins en moins facile à décoder. Les marchés sont volatils. Les incertitudes politiques fortes, surtout cette année, avec des élections dans les principaux grands pays ». Tout va se jouer sur le maintien de lacroissance dans quelques zones économiques stratégiques. Le tout sera sans doute de « pouvoir livrer » dans un contexte de pénurie entretenu par les non-livraisons du Swatch Group : « Nous avons largement entamé notre verticalisation et nous sommes nettement moins dépendants des mouvements ETA, avec qui nous avons des relations courtoises »...

••• FACTEUR RASSURANT : Cartier a réussi à équilibrer son développement sur cinq grands marchés (Japon, Chine/Asie, Europe, Proche-Orient, Amériques) et pour ses deux piliers majeurs (horlogerie et joaillerie). Même si la Chine reste un moteur à haut régime, d’autres « réacteurs » peuvent prendre le relais ou assurer la stabilité de la croissance en cas de panne d’un ou deux autres moteurs. Peu de marques de cette importance – celles du Top 10, ou même du Top 5 – peuvent se permettre un tel équilibre opérationnel... « C’est quand tout va bien qu’il faut se préparer au moment où ça ira moins bien : Cartier a investi là où il le fallait pour anticiper les retournements de conjoncture ». Une conviction profonde en guise de conclusion : « Quoi qu’il arrive, avec l’élan que nous avons, j’irai plus vite que les autres et je baisserai moins qu’ils ne baisseront. Toute crise est une bonne occasion pour prendre de nouvelles parts de marché à ses concurrents » ! A bon entendeur...

 



Copyright © 2006 - 2024 SOJH® All Rights Reserved

Indexé sous  WebC-I® - Réalisation Events World Time