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Peu importe la tartiflette, pourvu qu'on la déguste avec des gens bien : pour le dessert, une bataille d'oranges et le café servi par la patronne !
Sinon, des questions sur Eterna, la fausse retraite d'un vrai président, les chaises musicales de la semaine, les nouvelles marques 2012 et quelques autres bonnes (ou moins bonnes) nouvelles...
POUR CETTE FIN DE SEMAINE, AVEC L’ACTUALITÉ DES MONTRES EN LIGNE DE MIRE, LE SNIPER DU VENDREDI A...
1)
••• ADORÉ CES CARTONS D’INVITATION À BASELWORLD
QUI EN DISENT PLUS QUE LES MARQUES NE LE VOUDRAIENT SUR LEURS NOUVEAUTÉS...
Quelque exemples (bénins) parmi d’autres, sachant qu’on voit se dessiner une tendance comparable à celle de la « Wonder Week » genevoise : un excellent niveau général de créations et d’innovations, sans vrais concepts de rupture, ni des pièces capables de marquer l’année, quoique beaucoup de marques annoncent avoir découvert la huitième merveille du monde et réinventer le fil à couper le beurre...
••• CHRISTOPHE CLARET : on connaît sa Baccara (« machine » qui permet de joeur aux cartes avec sa montre), mais il annonce pour Baselworld une « X-Trem » à tout casser, qui devrait afficher l’heure par des « rouleaux » (dans le style des « chenilles » de sa DualTow), mais qui affiche sur le côté du boîtier une sorte de « tuyau » en verre qui ressemblerait à une tuyère si l’on n’y devinait une sorte de boulet prêt à jaillir de la gueule du canon. C’est du moins ce qui ressort de l’examen attentif de son invitation pour Bâle. Un tel tube : ça ne doit pas être pour cracher du pop-corn et on sait que ce ne sera pas un concept « hydraulique », réservé pour 2013...
••• DE BETHUNE : la marque a lancé la mode des lunes sphériques, traditionnelles dans l’horlogerie du XVIe siècle au XVIIIe siècle. On devrait découvrir à Baselworld une de ces lune sphériques, mais sertie en XL (diamants blancs et saphirs bleus, pour respecter les mouvements de notre satellite) sur un fond de ciel bleui clouté d’or et de brillants. Emphase de Lune ?
••• RJ-ROMAIN JEROME : il y a cent ans (1912), c’était le Titanic et RJ-Romain Jerome en a fait une légende. En 1969, c’était le premier pas de l’homme dans la poussière lunaire : la marque en a fait une autre légende. En 2010, c’était le fameux volcan islandais, dont les cendres sont devenues elles aussi des témoins de la légende médiatique contemporaine. Pour 2012, Manuel Emch nous promet une autre légende : cherchez bien, et surtout relisez « Les grands anniversaires à ne pas manquer cette année » (Business Montres du 5 janvier). Promis : ce n’est pas le Facteur Cheval !
2)
••• CARESSÉ DU DOIGT LES COURBES BIOFLUIDES
DU NOUVEAU TOURBILLON AU CHROME-COBAL D'ANTOINE PREZIUSO...
Antoine Preziuso n’est pas du genre à nous laisser le moindre répit : il a toujours quelques (bonnes) idées d’avance, une innovation sous le coude ou des nouveaux matériaux à expérimenter. GTS pour « grand tourbillon sport » : dans sa série consacré à « L’Art du tourbillon », il nous propose un tonneau très élancé, aux lignes presque « biologiques », mais taillé dans un nouvel alliage de chrome-cobalt (Co-Cr) semble-t-il encore jamais utilisé dans l’horlogerie (image ci-dessus). Avantage de cet alliage : des propriétés mécaniques remarquables (résistance), mais surtout un reflet gris très comparable à celui du platine et, bien sûr, un sentiment d’exclusivité que ne manquera pas de renforcer le « signal fort » des aiguilles squelette rouges, rehaussées par les surpiqûres rouges du bracelet (mouvement à remontage manuel, 100 heures de réserve de marche). L’aspect « fer de lance » de ces aiguilles traitées dans un rouge carmin agressif contraste parfaitement avec les formes fluides du boîtier et des ponts de la montre...
3)
••• CONSTATÉ QUE LE FAUX « RETRAITÉ »
RESTAIT PLUS QUE JAMAIS UN BOURREAU DE TRAVAIL INSOMNIAQUE...
Les mauvaises langues disaient Jean-Claude Biver « à la retraite » depuis qu’il a cédé les rênes opérationnelles de la maison Hublot à son fidèle Ricardo Guadalupe. Probablement du wishfull thinking de concurrents malveillants, puisqu’on découvre que, le jour de la Saint-Valentin (14 février), il animera une session de « live chat (en direct) avec les internautes sur Hublot Nation. Il sera 18 h le 13 février en Californie, 21 h, toujours le 13 février à New York, mais surtout 3 h du matin, heure de Genève, le 14 février ! Pour une retraite, elle est active et pour le moins noctambule...
4)
••• DÎNÉ L’AUTRE SOIR, SUR DES BANCS DE BOIS,
AVEC DES CACAHUÈTES QUI SONT « LE CAVIAR DES FOURNISSEURS »...
L’expression géniale est de Jean-Marc Wiederrecht (Agenhor), qui avait convié quelques amis à une tartiflette d’anthologie, dans sa nouvelle manufacture écolo-compatible de Meyrin :des « vrais gens » de la « vraie vie », ces fameux « fournisseurs » qui sont le levain de l’industrie horlogère et qui peuplent les coulisses du luxe médiatique. Pas de marques de fabrique, mais des fabriques pour les marque ! Quasiment pas de journalistes (jolies consœurs et confrères de bonne compagnie, quasiment de responsables des marques : c’est rafraîchissant. Seulement des tombeurs de copeaux, des rêveurs d’engrenages, des virtuoses de la platine et des génies du guillochage créatif ; bref, pour paraphraser Michel Audiard, des Paganini de la brucelle(s), des Mozart du rouage, des Wagner du cadran et même des Stockhausen du silicium ! Peu importe les nappes en papier et les couverts en plastique : l’important n’était pas dans l’assiette en carton recyclé, ni dans l’open bar façon cantine, mais dans la convivalité qui revigore et dans la multiplicité des expertises ainsi convoquées. C’est ça, le vrai luxe : l’affection spontanée de celui qui vous traite, pas la facture du plus huppé des traiteurs. Le vrai luxe, c’est le service du café par Catherine Wiederrecht et ses fils ou la bataille d’oranges par Jean-Marc Wiederrecht lui-même. Autant de talent concentré, autant d’accents rugueux à peine descendus de leurs congères montagnardes : on sait que l’avenir de la montre n’est écrit nulle part, mais on se prend à penser que, tant qu’il y aura du sang dans ces veines, de l’électricité dans ces neurones et des éclairs dans ces yeux, l’horlogerie centre-européenne aura encore de longs siècles d'excellence devant elle...
5)
••• POSÉ QUELQUES QUESTIONS SUR L’AVENIR
DE LA MANUFACTURE ÉTERNA, RÉCEMMENT REPEINTE AUX COULEURS CHINOISES...
Apparemment, après enquête auprès des fournisseurs, l’année 2012 devrait être celle de la relance, avec une avalanche de nouveautés puisées dans les icônes de la marque (1948, KonTiki) et déclinées « à la chinoise », dans toutes les options possibles, histoire d’arroser le marché en allant « à la pêche » aux réactions des consommateurs. Même les volumes de « mouvements manufacture » ont été poussés au maximum ! La direction chinoise de la holding Haidian (les nouveaux propriétaires) semble avoir fait le ménage dans son équipe chinoise expatriée en Suisse, les clés de la maison étant désormais confiées à l’honorable Teiguh Halim, qui n’est autre que le gendre du « Big Boss ». Du coup, la communication passe mieux entre Granges (Suisse) et Hong Kong (centre opérationnel pour la Chine). Les bonnes résolutions paraissent prises. Seul point d’interrogation : les moyens déployés pour mettre en scène ces nouveautés. Autant on peut considérer avec intérêt l’expertise d’Haidian pour mettre sur le marché (et dans sa grosse centaine de boutiques) autant de nouveautés, autant on sait que les investisseurs chinois rechignent toujours à consacrer des gros budgets au soutien publicitaire et marketing de leurs produits : les réactions du marché sont un bon indicateur de pertinence d’une offre, mais la pression publicitaire est un bon incitateur et un excellent activateur de pulsions d’achat ! Le point critique sera donc le nouveau positionnement prix de la marque : au-dessous des prétentions précédentes, il y aura une chance d’effectuer une percée ; au même niveau de pire ou – encore pire ! – au-dessus des prix de l’année dernière, on va à la casse parce qu’il faudra alors consacrer de lourds budgets à la stimulation d’une demande qui est totalement à reconstruire pour une marque trop chahutée ces dernières années...
6)
••• NOTÉ À LA VOLÉE QUELQUES INFORMATIONS HORLOGÈRES
EN VRAC, EN BREF ET EN TOUTE CURIOSITÉ ÉDITORIALE...
••• CHAISES MUSICALES : encore non officiel (quoiqu’annoncé en interne) et « non autorisé » comme il se doit, Juliane Gauthier (ex-Audemars Piguet) quitte à la fin de ce mois la direction de la communication de la manufacture Harry Winston (Plan-les-Ouates) pour intégrer une grande maison indépendante de Genève. A quelques jours de Baselworld, ça fait tout drôle...
••• CHAISES MUSICALES (déjà signalée) : ce n’est pas parce que Louis Nardin est partant de Worldtempus qu’il est déjà parti (annonce Business Montres du 27 janvier, info n° 6). Donc, jusqu’à la fin avril, ne le privez pas des informations horlogères dont il a besoin. En revanche, si vous avez une idée pour le remplacer, n’hésitez pas à en faire part chez Worldtempus : passé Bâle, ce sera trop tard...
••• NOUVELLES MARQUES 2012 (1) : Gergé (Genève) sera la nouvelle marque référence # 23/Génération 2012. Discours classique et passe-partout sur l’« expérience dans le savoir-faire horloger » des créateurs (ex-spécialistes locaux du private label) et montres dont le design s’affirme « futuriste » et « distinctif », mais qui reprend les codes à la mode (cornes évidées, boîtier 45 mm titane/or, cadran rhodié côtes de Genève, deux compteurs pour un chronographe monopoussoir Concepto et le 8 en symbole de l’infini pour une édition limitée à 88 exemplaires). C’est peut-être le nom de la montre, Metropolis, qui est « futuriste » (il y a aussi une Type-M sur base ETA 7750)...
••• NOUVELLES MARQUES 2012 (2) : Loïs Hill est une créatrice de joaillerie anglaise, aventurière africaine à ses heures, un peu new age sur les bords, qui se lance à son tour sur le marché de la montre. La belle Loïs Hill (dont la griffe portera la référence # 24/Génération 2012) nous promet pour ses montres « des caractéristiques inédites, véritable griffe de la marque ». A part les bracelets en argent traités dans un esprit bijoutier (mailles, entrelacs, décoration un peu chichiteuse à motifs végétaux et floraux), on peine à distinguer cet inédit et ce qui différencie cette collection du reste de la production des « tours de bras » à mouvements quartz que l’horlogerie persiste à vouloir dédier aux femmes...
••• NOUVELLES MARQUES 2012 (3) : avec la référence # 25/Génération 2012, la nouvelle raison sociale New Art (pas encore de site) donne dans les objets du temps (pendules précieuses et décorations joaillières) plutôt que dans la montre, mais la marque – suisse et enregistrée à Zoug par Roberto Lualdi ! – sera présente à Bâle (Hall 2.1) pour exposer sa première collection...
••• BONNE NOUVELLE : on devrait retrouver notre ami Gilbert Vacheron, « l’horloger le plus doué de sa génération », au moment de Baselworld. Pour ceux qui auraient oublié sa sublime prestation, une séance de rattrapage sur la chaîne images de Business Montres. L’équipe de « 120 secondes » nous promet un retour du côté de Bâle début mars. Pourvu qu’il ait des choses à dire…
••• ON VOUS L’AVAIT BIEN DIT : confirmation officielle - il était temps ! - par Chronoswiss de la revente de la marque à une « famille suisse » dont l’identité n’est pas précisée par la marque : c’était une révélation Business Montres du 23 janvier dernier, qui avait en outre révélé le nom du repreneur (Business Montres du 27 janvier, info n° 2). Au passage, Chronoswiss confirme également une autre révélation de Business Montres : le transfert du siège de Chronoswiss en Suisse. A signaler également quelques changements de rigueur dans la société créée par Chronoswiss à Nidau, en Suisse (modifications à propos de Chronosa dans le Registre du commerce du canton de Berne)...
••• ON VOUS L’AVAIT MAL DIT : un oublié parmi les horlogers récompensés lors du GTE pendant la « Wonder Week ». Il s’agit de la troisième place du jeune horloger Marc Jenni, dans la catégorie design, pour sa montre « JJJ » (Business Montres du 18 mars 2011) : sachant qu’il y a quelques « pointures » dans ce jury, c’est un prix très apprécié...
••• À propos des comptes de Bvlgari, on trouvait en petits caractères, à la page 35 du rapport financier de LVMH des chiffres plus précises que les simples estimations de Business Montres (6 février, info n° 3), qui n’étaient basées que sur le second semestre. 713 millions selon LVMH (740 pour Business Montres) et marge opérationnelle de 85 millions (71 millions de profits nets), là où nous indiquions 85 millions - nos estimations sur la profitabilité des marques LVMH portait sur un mix marge opérationnelle/profit net : nous n’avons tout de même pas eu accès à tous les documents aimablement compilés par les services de Francesco Trapani ! -. Le document financier de LVMH précise que le chiffre d’affaires consolidé de Bvlgari pour le second semestre correspond à 1,27 milliard d’euros et une marge opérationnelle de 109 millions...
••• 219 : la néo-marque genevoise de Jean-Mac Bosque – qui vient de lancer sa montre Kukulkan en hommage au calendrier maya (révélation Business Montres du 12 avril 2011, info n° 5) – a tenu une conférence de presse controversée à Mexico, où le dossier maya est brûlant pour cause de 21 décembre 2012. Là-bas, on ne badine pas avec les ancêtres et les Mexicains semblent soudain très à cheval sur les principes pré-colombiens – et sur les droits de propriété intellectuelle concernant les chiffres et les symboles mayas. Les écrins de cette montre seront réalisés par les artisans d’un village « maya » du Chiapas. On pourra découvrir les premières montres à Baselworld...
••• BVLGARI : LVMH perd le soutien (partiel) d’actionnaires de référence, puisque la famille Bulgari (les frères Paolo et Nicola Bulgari, ainsi que Francesco Trapani), qui avait cédé au groupe la marque Bvlgari, vient de vendre pour 558 millions d’euros d’actions LVMH, « pour tirer profit de l’appréciation récente du titre » (par rapport à son cours d’il y a un an), signale le Financial Times. Du coup, les actions LVMH ont subi une baisse assez spectaculaire à la Bourse – alors même que Francesco Trapani, nommé patron de la branche horlogère après le rachat de Bvlgari, annonçait récemment des résultats fantastiques pour son son pôle montres et que Bernard Arnault faisait de l’engagement personnel de la famille Bulgari à ses côtés un des éléments-clés du succès de son groupe en 2011...
••• CHANEL : pour les amoureux de la plus belle marque de mode française - dont nous sommes -, une vente aux enchères à ne pas manquer, samedi, lundi et mardi prochain, à Drouot Paris. Pierre Cornette de Saint-Cyr dispersera en trois vacations un siècle de Chanel (1910-2010). Renseignements et catalogue à l’étude...
••• HALDIMANN : le « bon géant du lac de Thoune » (Business Montres du 1er février) débarque à Baselworld avec le concept le plus radical de la saison ! Un tourbillon de très haute horlogerie dont on ne verra rien, puisque tout est caché : ni aiguilles, ni cadran, juste le tic-tac de la montre pour savoir que le temps existe, mais qu’on le méprise ou qu’on préfère le rêver. C’est plus fort encore que le Carré blanc sur fond blanc de Malevitch (Business Montres du 9 février)...
••• HERMÈS : + 23 % pour l’horlogerie Hermès en 2011, c’est un redressement spectaculaire pour ce métier, rarement aussi performant dans l’histoire de la marque (sinon jamais) ! Une dynamique qui sera cette année dopée par le renfort de légitimité horlogère apporté à la Montre Hermès par son nouveau mouvement « manufacture », le calibre H 1838, enfin finalisé par Vaucher Manufacture Fleurier (révélation Business Montres du 27 janvier dernier, info n° 1)...
••• HUBLOT (2) : l’arme fatale de la marque pour reconquérir les marchés émergés est une Classic Fusion à mouvement manufacture extra-plat, dans un boîtier titane, autour de 10 000 francs suisses. De quoi recaler toute l’échelle des prix sur ce segment de marché (Business Montres du 7 février)...
••• ICE-WATCH : finalement, la marque fait appel du jugement qui la condamne, à la demande des jouets Lego, au retrait de ses écrins e montres, effectivement très inspirés par les briques Lego. Enjeu : l’annulation du jugement...
••• JACOB & CO : et jacob, il vit toujours ? En attendant le stand fastueux qu’il a commandé pour Baselworld 2013, il sera cette année à Bâle au rez-de-chaussée du Hall 3 (comme les années précédentes). Avec relativement peu de nouveautés : l’heure est au « nettoyage » et à la « restructuration », notamment au bureau genevois tenu par Roy Davidoff (ex-Bovet). A lire : dans Haute Time, une interview amusante de « Jacob the Jeweler », qui a récemment réussi à s’adosser à un partenaire financier russe...
••• RGM : la première manufacture américaine (depuis la fin des années soixante) s’offre pour ses vingt ans – même si elle ne réalise ses propres calibres que depuis trois ans – trois mouvements mécaniques 100 % « in-house » (ou presque), dont un tourbillon et un calibre de forme à motor barrel. Du beau travail néo-classique, par un maître-horloger des plus intègres (Business Montres du 7 février)...
••• SWATCH : les ventes de Swatch France ont explosé (doublé pour sûr, peut-être triplé) depuis la campagne publicitaire télévisée voulue par la marque. On peut parler simplement de soi et dans le respect de ses codes : ce clip – qu’il aurait été dommage de ne pas présenter aux lecteurs – est à visionner (et à méditer) sur la chaîne images de votre Quotidien des montres...
••• SWATCH GROUP : derrière les excellents résultats prévisionnels du « premier groupe horloger du monde » (plus de 7 milliards de francs, un bénéfice record à 1,8 milliard de francs), un certain nombre d’inquiétudes – vivement ressentis par les analystes, qui ont fait plonger l’action du groupe en dépit de ces résultats. Ce n’est pas forcément parce qu’ils consultent régulièrement Business Montres ! Les dangers exogènes sont bien connus, comme la force du franc suisse ou le renchérissement des matières précieuses (or, diamants), mais les facteurs endogènes ne sont pas moins inquiétants : fragilité d’un modèle économique trop monomarque et trop monomarché (Omega en Chine), faiblesse du réseau commercial (encore peu verticalisé), anémie dans le haut de gamme, vieillissement des équipes de direction, etc. - on peut relire à ce sujet nos analyses de l’été 2010 (Business Montres du 4 septembre 2010 et suite du 5 septembre) : les questions restent pendantes. Manifestement, les marchés n’ont pas cru – ou pas entendu – les promesses de beau temps faites par Nick Hayek pour 2012 : ils pensent « décélération » quand les horlogers parlent de « stabilisation »...
••• TABBAH : annoncé pour les festivités du 150e anniversaire de la maison (Business Montres du 25 janvier, info n° 5), le nouveau site de Tabbah (Liban) propose de réjouissantes pièces commémoratives, pleines de couleurs et de bonne humeur - il en faut, dans cette région béni des dieux, mais aujourd’hui dévolue au diable - comme la nouvelle collection « animalière » Saga...
••• JEAN-LOUIS MAIER (LYON) : le grand espace qu’il aménage au premier étage de son future boutique Maier Haute Horlogerie, rue Edouard-Herriot, portera le joli nom de « Maier Piccolo Teatro » – et ce sera effectivement un petit théâtre dédié aux montres. Pas aux... guignols, quoiqu’on soit à Lyon ! Disons même que ce sera une grande scène horlogère, capable d’accueillir les amateurs locaux pour des conférences de prestige : il se murmure même que celui qui viendra inaugurer ce « Piccolo Theatro », au printemps prochain, sera... Non, impossible d’en dire plus – même contre plusieurs pots de beaujolais !
••• SIHH : qui ne sera pas invité au prochain SIHH ? Pas les journalistes, qui peuvent compter sur des charters, mais sans doute les détaillants... du moins si les stratèges en chambre du groupe Richemont finissent par avoir raison de la réticence des marques à gérer ce « problème d’images » – alors même que les ventes du SIHH ne représentent plus guère que 25 % de leur activité annuelle. Ce n’est encore qu’une hypothèse stratégique, « non officielle et non autorisée », mais ça discute ferme dans les couloirs du grand quartier général – où l’actionnaire (qui n’a passé cette année qu’une heure au salon) a fait savoir qu’il était indifférent à cette question (Business Montres du 8 février)...
••• « QU’EST-CE QUI FAIT LA BEAUTÉ D’UNE MONTRE ? » L’ex-manufacture américaine Hamilton (aujourd’hui dans le portefeuille du Swatch Group) se pose et nous pose la question à travers un film publicitaire de 1947. Dès les premières notes de musique, c’est Hollywood, dans les meilleures productions des années quarante ! Tout n’est pas intéressant, mais on se laisse prendre par ces images d’un autre temps (20:43 mn, en noir et blanc)...
••• JOHNNY OU MICK ? Mais à qui sera dédié le premier calibre mécanique rock’n’roll de l’histoire horlogère ? On n’avait encore jamais vu des ponts en forme de guitare : il se prépare une grande légende horlogère (Business Montres du 8 février)...
••• BLING-BLING À KABOUL : même les Afghans, plongés en pleine guerre civile, rêvent de biens de consommation futiles, de bijoux en or et de 4 x 4. C’est Libération qui nous l’apprend, sans mentionner les montres dans ce nouvel engouement des Kaboulis pour un « luxe indécent » – mais ce n’est sans doute qu’un manque de culture de la rédactrice. Allons, allons, une Rolex vaut bien une Kalashnikov...
••• LES VRAIS CONCURRENTS DES MONTRES : il s’agit bien évidemment du marché de l’art, qui a connu en 2011 une croissance comparable à celui de l’horlogerie (21 %) et om la Chine a pris la première place (41,4 % de parts de marché aux enchères). Les Etats-Unis sont loin derrière avec 23,5 % de parts de marché et la France en quatrième position (4,5 % de parts de marché). Les bons chiffres sont sur Artprice...
••• CHINE (1) : Ce qu’il faut faire – et ne pas faire – pour gagner de l’argent en Chine sans y perdre son âme. Clément Brunet-Moret, expatrié à Hong Kong et spécialiste du marketing sur le marché chinois, explique ses recettes de succès (Business Montres du 6 février 2012)...
••• CHINE (2) : que vaut-il mieux, pleurer dans sa BMW de luxe ou rire sur son vélo ? « Les Chinois se ruent sur les produits de luxe, même sans être devenus riches », s’inquiète le Quotidien du Peuple, porte-parole autorisé du pouvoir communiste. On y fustige la « mentalité sociale anormale derrière cette fureur sur les produits de luxe. Les consommateurs de produits de luxe chinois sont très nombreux et très jeunes, ils ont au moins dix ans de moins que les consommateurs en Europe et aux Etats-Unis. Les produits de luxe, qui ne devraient intéressés que les riches, sont pourtant devenus les objets préférés de tous les jeunes Chinois métropolitains. (...) Tout cela est l'interprétation d'une chute dans l'aspiration matérielle ». On appréciera la saveur ironique de cette dénonciation du matérialisme hédoniste par les représentants du matérialisme dialectique. Un « signal faible » qui pourrait annoncer une campagne de diabolisation contre la surconsommation du luxe en Chine...
••• CHINE (3) : en complément au « signal faible » repéré ci-dessus, une drôle de polémique à propos de la marque (chinoise) de spiritueux de luxe Moutai. Business Montres avait déjà signalé (25 janvier, info n° 5) le classement de Moutai dans les cinq marques de luxe préférées des milliardaires chinois, derrière Louis Vuitton, Cartier, Hermès ou Chanel. Un classement qui ne fait pas les affaires de Moutai selon (Le Quotidien du Peuple, tellement le fait d’être classé « marque de luxe » paraît dangereux aux entreprises locales, qui ont peut-être conscience du « coup de torchon » qui se prépare ou qui sentent monter la pression des autorités contre l’hyperconsommation de luxe... |