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Hanhart a une double identité.
Suisse pour l’adresse postale et le savoir-faire horloger.
Allemande pour l’inspiration et l’identité stylistique.
C’est donc très logiquement que les créations d'Hanhart travaillent les codes les mieux établis (et les plus connus) de l’horlogerie allemande, ainsi que son expression fonctionnelle favorite : l’esprit « militaire » appliqué à l'art de faire des belles montres...
La nouvelle Pioneer MonoScope – tant qu’à faire, pourquoi pas un « Pionier » qui aurait fait encore plus germanique ? – est clairement inscrite dans la lignée des « chronographes militaires » allemands des années 1930 et 1940, mais avec une touche contemporaine qui parvient à préserver les codes vintage en y ajoutant même une touche horlogère plutôt réussie...
Selon la tradition, le premier chronographe mono-poussoir remonte à 1938 : il avait été commandé pour les officiers de marine allemands, qui préféraient un mécanisme monopoussoir pour faire revenir l'aiguille des secondes à son point de départ, sans risque de manipulation fautive du poussoir – et donc de relance inopportune de l’aiguille du chronographe.
Ces montres de style deux compteurs ultra-classique – célèbres pour le monopoussoir rouge – seront par la suite en dotation réglementaire dans les forces armées allemandes – et même, après 1945, dans l’armée française au titre des « dommages de guerre » (en martelant le « pigeon à roulettes »)...
La version 2012 reprend, sur une base mécanique Sellita SW 500, ce principe du monopoussoir (trois positions – départ, arrêt, retour à zéro – sur un seul poussoir par modification des cames), mais en réussissant à équilibrer les deux compteurs dans un boîtier de 45 mm, avec la même harmonie que les anciens calibres de la manufacture Hanhart (image ci-dessus).
Quoique le boîtier en acier soit nettement plus large que le mouvement de base, la nouvelle Pioneer MonoScope a ce style vintage, aiguilles et lunette crantée comprises, qui fait craquer les amateurs : ils auront noté que le poussoir « champignon » rouge a été déporté à 2 h (par un levier de renvoi). Autant dire que le calibre initial a été très largement retravaillé...
Hanhart fête cette année ses 130 ans : la marque prouve avec cette pièce sa fidélité à ses racines, mais aussi sa volonté de réinterpréter son identité dans un langage contemporain. Un bémol, s’il en faut un : à quoi bon préciser « Automatic » sur le cadran ? Soit l’amateur est connaisseur, et il aura retourné la montre pour vérifier son mouvement avant même qu’il n’ait lu le cadran (sur lequel il aura au moins vérifié que la petite seconde est bien à 9 h, et le compteur des 30 minutes à 3 h). Soit il n’est pas vraiment intéressé par la mécanique, ni même « cultivé » en horlogerie, et la mention « Automatic » le laissera indifférent... |