Recherche avancée
A propos
Emplois

Achat - Vente

Relations d'affaires

Contact
 

ACTUALITÉS : Pas terrible pour l’image des montres suisses, cette affaire Eternit, avec la condam...
 
Le 14-02-2012
de Business Montres & Joaillerie

Il fallait avoir une bonne mémoire de l’histoire horlogère pour se souvenir que Stephan Schmidheiny avait été un des artisans de la constitution du Swatch Group, dans un coude à coude complice avec Nicolas Hayek...

C'est pourtant ce « sauvetage de l'industrie horlogère suisse » que les journaux rappellent aujourd'hui en boucle aujourd'hui, alors que l'ex-président du groupe Eternit, Stephan Schmidheiny, 65 ans, vient d’être condamné à 16 ans de prison en Italie, à l’issue du procès de l’affaire Eternit (rebaptisé « procès de l’amiante tueuse »).

Avec son co-accusé, le baron belge Jean-Louis de Cartier de Marchienne, 90 ans, ils sont considérés comme responsables de la mort de près de 3 000 personnes en Italie. Dans les années 1976-1986, son groupe était actionnaire d’Eternit Italie, dont les usines d’amiante-ciment ont provoqué, selon la justice, « une catastrophe sanitaire et environnementale permanente » et enfreint les règles de la sécurité au travail. Les deux condamnés ont évidemment fait appel.

Sur son site personnel, Stephan Schmidheiny (image ci-dessus) se présente comme le bâtisseur, avec Nicolas Hayek, de la société SMH, dont la fusion avec ASUAG-SSIH – également assurée par ses soins – donnera naissance au futur Swatch Group. Il sera administrateur de cette colonne vertébrale de l’industrie suisse de 1986 à 1994. Est-ce vraiment si innocent de voir ce volet de sa carrière économique inlassablement répété ?

Ce « philanthrope » – considéré en Amérique latine comme le « Bill Gates suisse » – se réclame de valeurs humanistes en contradiction flagrante avec les faits qui lui sont reprochés, mais il faut le considérer comme « présumé non-coupable » jusqu’à une éventuelle condamnation définitive. Il a notamment cédé plus d’un milliard de dollars de sa fortune personnelle à des causes charitables, mais ses détracteurs soulignent que son groupe, Eternit, a attendu 1994 pour renoncer à la fabrication d’une amiante qui était considérée comme nocive et interdite dans de nombreux pays depuis les années 1970.

C’est avec son aide financière que Nicolas Hayek avait pu prendre le contrôle du capital de la SMH (Société suisse de microélectronique et d’horlogerie), en 1986, avant d’entreprendre la consolidation de ce pôle horloger en le fusionnant avec l’ASUAG-SSIH, toujours avec le soutien d’investisseurs comme Stephan Schmidheiny. De là à en faire le « sauveur » comme il l'affirme lui-même...

Quelles que soient ses responsabilités réelles dans cette affaire d'amiante, on pourra regretter que le nom de ce milliardaire – devenu sulfureux dans le dossier de l’amiante « tueuse » – soit aujourd’hui associé au destin des montres suisses, qui n’ont rien à voir avec la « fibre empoisonnée » dont Stephan Schmidheiny a tiré l’essentiel de ses milliards.

Quelle que soit la sincérité de son actuel engagement personnel pour le développement durable, ces seize ans de prison – prononcés en son absence, puisqu'il avait refusé de comparaître à l'audience – n’aideront pas à faire considérer l’horlogerie comme un « business éthique », au moins par contagion : aujourd'hui, c'est l'éthique réelle qui fonde la légitimité des marques, pas la compassion virtuelle dont elles peuvent se prévaloir...

 



Copyright © 2006 - 2024 SOJH® All Rights Reserved

Indexé sous  WebC-I® - Réalisation Events World Time