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C'est le grand n'importe quoi de la semaine : du Swiss Made à peu près China Made, des followers qu'on achète au prix de gros, des fausses vidéos pour des vraies marques...
Heureusement qu'il y a des belles Marvin pour racheter ces sales histoires...
POUR CE MILIEU DE SEMAINE, L’INDEX AUX AGUETS SUR LA ZAPETTE MONTRES, LE ZAPPEUR SACHANT ZAPPER A ZAPPÉ SUR...
1)
••• LA CONSOLATION DE CEUX QUI DÉSESPÈRENT
DE LEURS PITOYABLES RÉSULTATS SUR LES MÉDIAS SOCIAUX...
Pas de souci, tout le monde triche, et les grandes marques trichent en plus grande largeur que les petites ! Donc, ne pas s’énerver face aux montants phénoménaux d’« amis » ou de « vues » affichés par les uns ou les autres. D’une part, ça ne veut rien dire : : ne pas confondre quantité et qualité, puissance et influence. D’autre part, tout s’achète... Un site comme Boostic - publicité gratuite : autant que ça profite à tout le monde - pratique en permanence des promotions, achetables en ligne : 189 euros les 10 000 « vues » sur YouTube, 999 euros les 100 000 « vues ». Idem sur Facebook : 419 euros les 10 000 « J’aime » et 780 euros les 20 000. Si vous préférez Twitter, ce sera 499 euros les 5 000 « abonnés » et 890 euros les 10 000 « abonnés ». Le tout « 100 % garanti ou remboursé », totalement anonyme et en « livraison rapide ». On raconte que plus d’un SEO (Search Engine Optimizer : le nouveau métier à la mode chez les horlogers en chambre) a sauvé son bonus de fin d’année avec l’aide de tels « boosters de popularité », dont la promesse reste géniale : « Devenez le seigneur des réseaux »...
••• Evidemment, cela va sans dire, mais c’est encore mieux en le disant, les 350 000 « vues » de la chaîne images de Business Montres ne relève pas de ce type d’arnaque au référencement (les mêmes existent pour l’App Store), mais d’un gain d’audience totalement naturel, spontané, méthodique, lent et patient. C’est plus sain...
2)
••• LE KAMA SUTRA D’UNE NOUVELLE CRÉATIVITÉ
PLUTÔT QUE LES CONTES & LÉGENDES DE L’HORLOGERIE CONTEMPORAINE...
Réflexions intéressantes d’un grand créatif de la montre, auquel on doit une des plus grandes réussites horlogères de ces dernières décennies : « L’histoire des montres, c’est un peu comme les contes de fées. On nous raconte une belle histoire pour nous expliquer, à la dernière page, que le prince et la princesse se sont mariés et qu’ils ont eu de beaux enfants. Contrairement à ce que racontent les marques, les plus belles histoires, et les plus fécondes, ne sont pas des contes et légendes. Les « enfants » de chair et d’os – d’or, d’acier et de laiton – qui ont marqué l’horlogerie sont nés d’un Kama Sutra créatif, pas d’un magnifique storytelling, bien aseptisé par le politiquement correct international... Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est réapprendre aux marques à faire des enfants ! Ce n’est pas en ressassant éternellement les mêmes connaissances, en faisant plus petit, plus mince, plus rapide ou plus précieux qu’on jettera les bases d’une nouvelle horlogerie. Ce n’est pas en rabâchant qu’on réinventera l’art de faire des montres. Les contes et légendes endorment les petits enfants : le Kama Sutra aguiche les adultes – ceux qui sont nos clients »...
3)
••• L’EXPLOIT DE GIRARD-PERREGAUX POUR FAIRE
UNE MONTRE « FERRARI » SANS LA MOINDRE MENTION « FERRARI »...
Les lecteurs de Business Montres ont su les premiers que Girard-Perregaux perdait le contrat Ferrari au profit de Panerai, et que Panerai le perdait au profit de Cabestan, puis que Hublot reprenait le flambeau ! Il n’y a donc plus de raison pour que Girard-Perregaux rende un hommage horloger à Ferrari. Sauf que... Il n’agit plus de rendre hommage à la marque au cheval cabré, mais au pilote José Froilán González, vainqueur à Silverstone à bord de sa Ferrari 375 en 1951 et premier pilote champion du monde de F1 pour la marque : un excellent prétexte, qui permet à Girard-Perregaux de griller la politesse à ceux qui lui ont succédé avec une édition limitée de 60 pièces sur lesquelles n’apparaît pas la moindre mention « Ferrari » - tout juste le profil de la Ferrari 375 sérigraphié au dos de la montre. Joli boîtier sportif, inspiré par la SeaHawk, mais avec un mouvement chronographe à poussoirs inversés...
4)
••• LE GRAND FILM COMIQUE DU « SWISS MADE »
(EN CE MOMENT SUR VOS ÉCRANS, DANS TOUTE LA SUISSE)...
Si vous ne savez pas où acheter vos mouvements mécaniques suisses (« Swiss Made »), ils sont moins chers à la Migros que chez ETA : profitez de la promotion (Business Montres du 22 avril) ! Ah bon, ils ne seraient pas suisses ? Allons donc, avec le drapeau suisse et le « Swiss Made » en lettres capitales : ça veut dire quoi ?
••• Le plsu rigolo, c’est quand même qu’il y ait gravé « Swiss Made » à la fois sur le rotor (alors que le mouvement est 100 % pur Made in China), sur le boîtier (pas bien suisse non plus), sur le cadran (pas forcément né en Suisse) et sur l’emballage (mêmes doutes). Il est vrai que personne ne proteste puisqu’il s’agit de la Migros, très gros annonceur instiutionnel de la presse suisse (Business Montres du 22 février)...
••• Et les sachets de sucre Louis Erard, avec leurs montres « Swiss Made » à grandes multi-complications mécaniques vendues pour 3 000 francs suisses ? On les trouve dans les bistrots de toute la Suisse : pas belle, la vie du « Swiss Made » à 50 % de suissitude ? Même à 60 %, ça resterait miraculeux (repérage Business Montres du 22 février)...
5)
••• LE COUP POURRI DE LA VIDÉO BLANCPAIN-HUBLOT
ET LE MONTAGE D’UNE MANIPULATION RÉUSSIE...
Dans ce film sur Blancpain, on insistait trop sur la Big Bang pour qu’il n’y ait pas un message sous-jacent (Business Montres du 21 février). Finalement, à force de chercher, on découvre que ni Blancpain, qui n’en peut mais, ni Lamborghini, qui fait tout pour conjurer cette fatalité, n’y sont pour rien : la manipulation est avérée, et d’autant plus efficace qu’elle a été superbement montée, puis démontée par Business Montres (22 février) dès qu’il a été possible de recoller les morceaux ! Désolé, la vidéo n’est plus en ligne et la superbe Eurasienne aux yeux clairs rigole encore de sa bonne blague. Le tout est maintenant de se demander à qui le crime profite et comment on peut aussi facilement pirater une adresse de marques prestigieuses (Lamborghini + Blancpain), réaliser un tel film et disparaître dans la nature. Quelle rigolade, certes, mais aussi quelle inquiétude de voir à quel point tout est devenu si facile avec Internet...
6)
••• LE GÉNIE DES ALPAGES MORTUACIENS
FACE AU « RÉVEIL DE L’HORLOGERIE FRANÇAISE »...
Intéressant article du magazine Marianne (France) sur le « réveil de l’horlogerie française ». Même si on pouvait imaginer d’autres marques dans cet article, comme Alain Silberstein ou Damoiselle D, qui témoignent dans ces genres très différents de cette vitalité. Il faudra tout de même signaler au président de Péquignet, Didier Leibundgut, bien connu des Japonais comme le « meilleur-horloger-français-de-tous-les-temps », que l’horlogerie de luxe, si elle est effectivement née en France, ne l’a pas « quittée en 1685 suite à un acte d’ostracisme idiot décidé par Louis XIV », comme il l’affirme. On faisait des montres de luxe à Genève un siècle avant la révocation de l’Edit de Nantes par Louis XIV, grâce aux horlogers protestants français réfugiés dans la cité de Calvin pendant les Guerres de religion (1562-1598). Il est vrai que le génie des alpages mortuaciens n’en n’est pas à un siècle près ! On pourrait même soutenir que l’exode généré par la révocation de l’Edit de Nantes a favorisé le développement de l’horlogerie « industrielle » plutôt que celui de l’horlogerie « de luxe » – sachant que cette horlogerie « de luxe » a continué à être principalement française pendant une bonne partie du XIXe siècle...
7)
••• LA NOUVELLE COLLECTION MALTON 160 CUSHION (COUSSIN)
PRÉSENTÉE À BASELWORLD PAR MARVIN...
Il y a quelques années, à cause de leurs couleurs et de leurs fantaisies, ces montres auraient été considérées comme irrémédiablement féminines. Les hommes ont changé, les femmes aussi. Cette nouvelle collection « Malton 160 Cushion » illustre parfaitement le concept Marvin : « New Time, new codes ». Elle prouve qu'un design fort, avec des proportions réussies et un bel équilibre chromatique peut s'imposer à tous les poignets, sans distinction de sexe et sans relever de la querelle des Anciens et des Modernes. Quand on a du caractère, on le montre, qu'on soit un homme ou une femme. Deux créatifs derrière cette collection : Sébastien Perret (designer « officiel » de Marvin) et Jean-François Ruchonnet (inspirateur de la collection), tous deux bien connus dans les milieux horlogers pour leur collaboration avec de multiples marques. Sans trop entrer dans les détails (image ci-dessus), on appréciera les nouvelles couleurs (Pina Colada, Cosmopolitan – le retour du fuschsia dans les montres – ou Blue Lagoon), les déclinaisons de montres qu'on peut acheter en couple - ça, c'est du concept ! - ou le bracelet sportif à trous, comme dans les années soixante...
8)
••• QUELQUES ACTUALITÉS HORLOGÈRES À LA VOLÉE,
NOTÉES EN VRAC, EN BREF ET EN TOUTE INDÉPENDANCE ÉDITORIALE...
••• CHAISES MUSICALES (1) : Franck Dardenne, qui dirigeait la manœuvre pour TAG Heuer en Corée et au Japon, change de casquette. Il dirigera désormais l’implantation des marques du pôle horloger de LVMH sur le marché indien (TAG Heuer, Zenith et Dior, principalement)...
••• CHAISES MUSICALES (2) : c’est fait, et ce sera effectif avant al fin de la semaine ! Bruno Moutarlier (ex-directeur de la production chez Audemars Piguet) remplace Didier Decker à la direction de la manufacture Harry Winston de Plan-les-Ouates. Sa lettre de mission est très chargée, mais les défis sont exaltants : c’est lui qui sera à Baselworld pour présenter l’Opus 12 (révélation Business Montres du 21 février)...
••• 4 N : la marque de François Quentin présentera à Baselworld la première pièce de pré-série de son concept mécanico-digital. Une vidéo sur la chaîne images de Business Montres pour découvrir, en macro, la complexité de ces disques qui affichent l’heure et, en complément, une présentation du processus de création (conception, design, modélisation, ingéniérie, usinage) qui a permis d’arriver au résultat final...
••• CHRONOSWISS : étonnement de la communauté financière alémanique après le rachat de Chronoswiss (révélation Business Montres du 27 janvier). Du côté de Zurich, personne ne prêtait à Eva et Oliver Ebstein, les deux racheteurs « officiels », la surface financière suffisante pour cette reprise d’une société allemande, par ailleurs déficitaire et lourdement endettée, dont le transfert en Suisse (annoncé par eux) aura un coup social élevé. Surtout avec un fonds dont le capital social déclaré n’est que de 100 000 francs suisses. Le fait que le ménage Ebstein soit également impliqué, comme directeurs (?), dans le très controversé New College of the Humanities (projet d’université privée à Londres), renforce la perplexité des cercles financiers zurichois. On y évoque désormais un montage « oblique », par lequel les repreneurs de Chronoswiss agiraient pour de discrets investisseurs tiers – peut-être chinois, peut-être pas – qui ne souhaiteraient pas apparaître au grand jour...
••• HANHART : présentation à Baselworld d’un nouvel acier sans nickel, annoncé comme « 10 000 % plus résistant aux rayures » et trois fois plus dur que les aciers habituels de l’horlogerie (procédé HDSPro) !
••• HERMÈS : l’insoutenable légèreté du temps qui passe, ou qui ne passe pas, à chacun selon ses goûts. Une jolie distraction mise en images par Hermès, à découvrir sur la chaîne images de Business Montres...
••• HUBLOT : la nouvelle Big Bang Ferrari est une Big Bang ma non troppo, avec des codes apaisés et des lignes plus fluides que les Big Bang classiques. Métal gris ou « Magic Gold » ? Certains pariaient même sur une nouvelle céramique rouge Ferrari... (découverte Business Montres du 22 février)...
••• VACHERON CONSTANTIN : félicitations à Juan-Carlos Torres (directeur général), qui vient d’être distingué comme chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres par la République française ! Une décoration méritée pour tous les efforts de Vacheron Constantin dans le domaine des métiers d’art...
••• ZENITH : Felix Baumgartner, qui s’est associé avec Red Bull et Zenith pour préparer son « Grand Saut » de l’espace, n’a pas renoncé, en dépit d’un parcours semé d’embuscades judiciaires. Il nous apprend, sur son site personnel et sur sa page Facebook, qu’il prépare activement son prochain exploit, toujours prévu pour cet été. On en est à l’entraînement en tenue d’astronaute : quoique l’été californien soit torride, on est dans un vide glacial à 40 km d’altitude et à 1 000 km/h...
••• Une précision au passage : l’autre sauteur de l’espace, le sympathique Français Michel Fournier (record de France de saut en altitude) n’a pas lui non plus abandonné l’idée de s’élancer de l’espace. Il est toujours plus ou moins soutenu par Bell & Ross. S’il parvient à boucler son budget, ce sera peut-être pour cet été, avec un passage du mur du son en combinaison et casque !
••• DIAMANTAIRE PERSONNEL : on achète en ligne (50 % à 60 % moins cher que chez les joailliers), avec une sorte de « diamantaire personnel » pour obtenir les conseils souhaités. Un concept français mis en place par Aquitaine DiamantL
••• THE WATCH ENTHUSIAST : quels sont les bons ambassadeurs pour les marques ? Lesquels vont les mieux ensemble ? Bonne question du blog The Watch Enthusiast, avec quelques règles (simples) de conduite et une conclusion un peu amère – « Rien ne vaut un bon marketing et des bons produits »...
••• « WATCH ELSE » : le premier magazine interactif horloger (iPad et iPhone) présente « Michel Parmigiani, le Sherlock Holmes de l’horlogerie » (une chronique sur Horlogerie suisse et une vidéo sur la chaîne images de Watch Else)...
••• « ON N’ARRIVE PAS À LIRE L’HEURE » : une chronique de BFMTV (« Culture Geek ») sur les nouveaux concepts un peu bizarres de l’horlogerie, notamment les montres tactiles...
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