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IG Swiss Made et l’USAM s’opposent à la nouvelle mouture de la loi sur la protection des marques
«Arbitraire, contre-productive, inutile et dangereuse.» L’association IG Swiss Made et l’Union suisse des arts et métiers (USAM) ont dit lundi matin à Berne en conférence de presse tout le mal qu’elles pensaient du projet de révision de la loi suisse sur la protection des marques. Le 15 mars, le Conseil national discutera ce texte.
IG Swiss Made, qui regroupe une petite trentaine de marques horlogères suisses, estime que des milliers d’emplois sont en danger et que la qualité des montres du segment d’entrée et de moyen de gamme en pâtira. Conséquence: elle rejette le taux de 60% de «Swissness», c’est-à-dire de valeur suisse, exigé notamment par la Fédération horlogère.
45% en Allemagne
Selon les membres d’IG Swiss Made, dont l’identité n’a pas été révélée de peur d’éventuelles mesures de représailles des grands groupes horlogers, un taux de 50% est largement suffisant et assurerait leur survie. «D’ailleurs, pourquoi 60% juste et pas 57% ou 63%?» s’est demandé l’association. Et de rappeler qu’en Allemagne 45% de la valeur ajoutée d’un produit doit être réalisée dans le pays pour obtenir l’appellation «Made in Germany». Pour pouvoir atteindre les 60% horlogers, il y a le risque de devoir recourir à des composants étrangers bon marché et ainsi de moindre qualité, d’après Ronnie Bernheim, copropriétaire du groupe Mondaine et l’un des fers de lance de la croisade anti-renforcement du «Swiss made» horloger.
Par ailleurs, le conseiller aux Etats schaffhousois Thomas Minder, l’un des activistes de la nouvelle loi, a été reconnu coupable par la justice d’avoir accusé à tort l’entreprise Emmi de fabriquer des produits à l’étranger tout en les désignant de fabrication suisse. Le patron de la société Trybol ne fera pas recours.
LE TEMPS
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