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Peu importe que Laurence Graff soit ou non le premier joaillier du monde : disons qu'il a la plus belle collection de diamants sur cette planète, et donc à sa disposition les plus belles pierres pour créer des joailleries d'exception.
Rien ne l’obligeait, en plus, à s’offrir une légitimité horlogère capable d’aller très au-delà de ce qu’on attend d’un diamantaire qui fait des montres serties, avec des carats à la pelle…
En toute discrétion, la marque Graff [difficile d’écrire la « griffe Graff »] suit depuis 2008 un parcours horloger qui est loin d’être anecdotique et qui l’amène à intervenir – tout aussi discrètement – à Baselworld (pas dans les halles, mais au Ramada)…
Un pas en avant a été franchi cette année par Michel Pitteloud, le CEO de Graff Luxury Watches, qui nous présentait une collection de haute horlogerie tout simplement époustouflante !
On n’attendait pas Graff à ce niveau de créativité, ni avec une telle maturité dans le maniement des codes des belles mécaniques. Toujours avec l’émeraude triangulaire à midi (c’est le repère identitaire de la marque) et dans un boîtier facetté comme un diamant…
Au programme, entre autres pièces « lourdes », un double tourbillon GMT serti de 30 carats (306 diamants de haute volée) ou un tourbillon automatique répétition minutes serti de 30 carats (334 diamants) : non seulement la sonnerie de cette montre est inhabituellement harmonieuse, mais le pavage de son cadran (« soleillage » de baguettes rayonnant autour du tourbillon) est exceptionnel…
Autre modèle de référence, qu'il ne faut pas manquer cette année à Baselworld : un Gyrograph (image ci-dessus), comprenez par là un tourbillon deux axes (création MHC Genève, tout comme la répétition minutes tourbillon ci-dessus) accolé à une phase de lune sphérique, sculptée comme le sol lunaire, face cachée comprise (c’était une annonce Business Montres du 7 mars, info n° 4).
Là encore, on est dans le superlatif et dans un registre hors normes (boîtier de 48 mm, série limitée à dix pièces)…
Les autres pièces de la collection 2012 – qui ne seront vendues, comme toujours, que dans les boutiques Graff – rivalisent de splendeur dans la délicatesse du sertissage (Ladygraff, Graff Butterfly ou Graff Baby Galaxy pour les poignets féminins) ou dans l’intelligence des détails horlogers (ultra-plate Slimstar).
Laurence Graff cherchait un moyen de se donner une telle légitimité horlogère : c'est pourquoi il a confié à Michel Pitteloud le soin de donner aux montres Graff le même niveau d’excellence que celui de la joaillerie Graff. Ce qui n’est pas peu dire !
Quand on est habitué aux premières marches du podium, il n’est pas facile de descendre dans le stade pour y regagner ses galons de vainqueur. Là, à ce niveau de pertinence et de consistance, c’est impressionnant : Graff pose son style et impose sa vision de l'horlogerie… |