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Baselworld fermera ses portes dans quatre jours, mais le succès est assuré pour la saison 2012, avec des propositions plus intellos (dans les collections) et des commandes plus réfléchies (chez les détaillants)...

POUR CE DÉBUT DE SEMAINE, QUI S'OUVRE À BASELWORLD, FIDÈLE À SON POSTE D’OBSERVATION, LA VIGIE DU LUNDI A…



1)
••• RAPPELÉ AUX LECTEURS QUI L’AVAIENT OUBLIÉ
QUE LES SALONS HORLOGERS SONT FAITS POUR RECUEILLIR DES INFORMATIONS…
Impossible d’être au four et au moulin, dans les salons de présentation de montres et devant son clavier : pour l’information immédiate, la nuée de blogueurs qui s’est abattue sur Bâle a procédé aux premiers bombardements massifs moins de deux minutes après l’ouverture officielle du salon. Beaucoup de marques ayant elles-mêmes publiés leurs dossiers de presse dès cette ouverture, tout était en ligne avant même qu’on ait pu laisser sa carte de visite aux hôtesses d’accueil des différents stands. Informations brutes, non traitées, parfaitement formatées selon la communication des marques, mais à peu près aussi utiles à la communauté horlogère – occupée ailleurs – que le porno de Canal + sans décodeur et en accéléré ! On ne régate pas face à un tsunami : on essaie tout juste d’étaler la vague et de garder son équilibre quand elle emporte le bateau. Donc, priorité au recueil des informations et à l’analyse des données : c’est bien de manger son blé en herbe, mais c’est encore mieux de récolter les épis pour cuire ensuite son pain…


2)
••• ÉCOUTÉ D’UN OREILLE PAS FORCÉMENT DISTRAITE
LES DERNIÈRES RUMEURS QUI COURENT DANS LES ALLÉES DE BASELWORLD…
Les plus intéressantes (crédibles ?) concernent évidemment 2013, avec le retour possible (probable ?) de marques qui avaient depuis longtemps déserté Baselworld et ses parfums de saucisses - légende tenace, qui n’a guère plus de réalité que dans le Hall 2 - : une place de choix leur a été réservée dans la grande redistribution des cartes qui se profile pour l’année prochaine…
••• Tout aussi intéressantes, les rumeurs qui concernent quelques rachats de grandes maisons… Au choix : Citizen Strikes Again (qui peut passer sous pavillon japonais après La Joux-Perret ?) ou Blood Diamonds (les mystérieux investisseurs qui rôdent autour d’une grande maison)…


3)
••• QUALIFIÉ CE BASELWORLD 2012
DE « SALON LE PLUS INTELLO » DEPUIS LE DÉBUT DU XXIe SIÈCLE…
Pourquoi « intello » ? Parce que tout y a été plus pensé, plus réfléchi et plus intellectuellement travaillé que lors des précédentes éditions – du moins pour les marques qui avaient bien fait leurs devoirs à la maison avant l’interrogation écrite de Bâle. La plupart des nouveautés présentées avaient du sens, ou du moins on leur en avait trouvé unqui tenait la route ! Les propositions ne découlaient pas de la routine ou de l’air du temps, mais d’une réflexion plus approfondie sur les codes de la marque, son identité et ses valeurs. On sort insensiblement du « tout-à-l’égo » pour se reposer les vraies questions qui justifient tel ou tel lancement : l’époque n’est plus à la posture et à la superficialité, mais à la consistance et à la pertinence de la proposition. L’apprentissage de la sérénité ?
••• Peut-être ne s’agit-il que d’un opportunisme passager : dans une période d’incertitudes économiques internationales et de pénurie virtuelle de mouvements mécaniques, autant allouer le peu de ressources disponibles à des nouveautés vraiment indispensables ! Autant ne pas gaspiller ses mouvements en « animations » insipides et inintéressantes. Autant aller à l’essentiel et se concentrer avec une nouvelle rigueur sur ce qu’on sait faire de meilleur. L’apprentissage de la sagesse ?


4)
••• SYMBOLISÉ CETTE NOUVELLE « LÉGÈRETÉ »
DES DISCOURS HORLOGERS PAR L’APPARITION D’UN NOUVEAU MATÉRIAU…
Si un composant doit bien résumer Baselworld 2012, c’est incontestablement la… plume ! La vraie plume, celle des gallinacées ou des oiseaux de paradis – au choix ! Il est vrai qu’il y a pas mal de dindes et de pintades dans notre écosystème, mais c’est une autre histoire… La plume n’est pas un matériau nouveau dans l’horlogerie, mais sa réapparition simultanée sur plusieurs cadrans (Harry Winston, Dior entre autres) ne relève pas de la coïncidence, mais d’une convergence créative orientée par les harmoniques sociétales du temps : le besoin d’une « insoutenable légèreté » est patent. Il procède d’un grand recentrage naturaliste qui multiplie, sur les cadrans, un bestiaire fabuleux et une flore paradisiaque qui étaient l’apanage de quelques joailliers. Des Hongkongais de la Halle 6 (« les Chinois », qui sont loin de l’être tous) aux vitrines sévèrement empierrées du Hall 2, ce ne sont plus que bruissements d’ailes, pluies de pétales, défilés d’hippogriffes et marqueteries de pierres dures. « Comme la plume au vent », l’horlogerie vole vers son destin…


5)
••• ÉPATÉ QUELQUES LECTEURS
CONCERNANT LE MENU DE LA « FÊTE BREITLING »…
Les asperges à la crème servies dans une assiette aux couleurs des cantons suisses étaient dévoilées par Business Montres en janvier dernier, ce qui a fait rigoler quelques initiés : effectivement, l’assiette en plastique n’est pas très « luxe » ! Elle est, en tout cas, dépourvue d’arrogance et, finalement, comme on s’amuse toujours dans les fêtes Breitling, n’y pensons plus…


6)
••• DÉCERNÉ À GUCCI
LE PRIX DU PLUS BEAU DOSSIER DE PRESSE (SUPERBE CLÉ USB « BAMBOU »)…
Tant mieux pour tout le monde : rien ne vaut une clé USB pour remplacer dossiers de presse et CD. C’est encore mieux quand la clé « raconte » une histoire liée : en choisissant le bambou emblématique de la marque - on en faisait des poignées de sacs à main, et un atelier artisanal de fabrication était d’ailleurs en place à Baselworld -, Gucci rappelle cette matière iconique de son patrimoine et célèbre en beauté les quarante ans de la montre Gucci. C’est aussi un clin d’œil à la très mignonne « Bamboo Watch » de 2012, dessiné par Frida Giannini, dont chaque pièce est travaillée à la main (boîtier rond, lunette bambou et maillons « mors »). Cette clé USB en bambou est donc bien pensée : c’est un objet superbe dans une matière superbe, en édition limitée pour Baselworld (4 Go, ce qui n’est pas rien) et c’est sans doute un futur collector pour les fashionistas qui voudron absolument l’avoir dans leur sac à main…
••• S’il y avait un second prix à accorder, ce serait à la clé USB Marc Ecko, que les mêmes fashionistas vont s’arracher : elle a pris la forme d’une plaquette d’identité militaire (à suspendre autour du cou). C’est très malin et très Marc Ecko : la bonne idée, c’est quand la clé correspond au contenu de la marque. On ne le répètera jamais assez : « Le médium, c’est le message » (Marshall McLuhan)…
••• Cette histoire de belles clés donne l’occasion de rappeler que les clés USB restent tout de même un moyen très pratique de travailler dans un contexte de connexions pas toujours évidentes, à Baselworld comme ailleurs. On peut utiliser une clé USB dans un train ou dans un avion, comme dans tous les endroits où il n’est pas facile de se connecter. Si les dossiers de presse sont destinés aux journalistes, autant faciliter la vie de ces derniers en considérant qu’ils ne sont pas toujours devant leur écran dans des conditions optimales de travail et de réseau…


7)
••• ATTRIBUÉ À DIOR
LE PRIX DU « CADEAU PRESSE » LE PLUS INTELLIGENT…
Ce n’est pas pas forcément le plus luxueux (est-ce bien le moment ?), ni le plus fonctionnel (que ferait-on sans iPod Nano ?), ni le plus gourmand (merci, Rolex, pour les chocolats), ni le plus affûté (forcément, c’est Victorinox), ni le plus sado-maso (rien ne vaut la cravache Hermès), ni même le plus rigolo (le vernis à ongles chez Hanhart, pour le poussoir rouge) – et encore moins le plus bateau (on parie que le stylo Patek Philippe est déjà en vente sur eBay ?). C’est seulement le plus intelligent, puisqu’il nourrit les neurones tout en fertilisant l’image de la marque : c’est le petit recueil des citations de Christian Dior (Les Editions du Palais), mises en valeur par de superbes photos. Pas de bullshit marketing, juste des mots – ceux d’un grand créateur – et des images qui contextualisent ses pensées, sans clichés institutionnels. Une belle idée…


8)
••• DÉVOILÉ À QUELQUES AMIS LES SECRETS
DE LA VISITE IMPROMPTUE D’ARNOLD SCHWARTZENEGGER À BASELWORLD…
Notre ami « Terminator » était à Genève, mais il adore les montres et il n’a pas su résister à l’invitation d’un de ses copains détaillants de Californie - on ne va pas dire lequel, il n’y en a qu’un ! -. D’un coup d’aile, « Schwartzie » s’est donc retrouvé à Bâle, en nous posant une seule question : « Qui fait des montres en 55 mm ? ». Pas facile, mais on a trouvé chez Nixon. Au passage, il s’est offert un quantième perpétuel en or chez Carl F. Bucherer (49 mm seulement), avant de découvrir la collection Hublot. De là, il n’y avait plus qu’à le conduire vers le stand Zenith, pour y essayer la montre de pilote en 59 mm, encore plus impressionnante en or rose. Une bonne occasion pour discuter avec Jean-Frédéric Dufour (image ci-dessus), au milieu d’un essaim de photographes amateurs qui mettaient instantanément l’image en ligne sur leurs pages personnelles. Au passage, « Terminator » nous a raconté la vraie histoire de sa marque de montres dans le style Bell & Ross (Business Montres du 10 janvier) : c’est plus pour faire plaisir à des copains ! De toute façon, tous les profits sont reversés à un œuvre charitable…


9)
••• LÉCHÉ QUELQUES TÊTES DE MORT,
SANS POUR AUTANT FAIRE PROFESSION DE FOI NÉCROPHILE…
C’étaient seulement des sucettes offertes par TechnoMarine pour célébrer sa « chasse au trésor » : on se souvient de la publicité avec les personnages qui portaient une montre en guise de bandeau pirate. Il ne faut pas manquer, sur le stand TechnoMarine, le parcours initiatique qui permet de découvrir une impressionnante tête de mort fluorescente : c’est un des motifs de la talking pièce de la saison, un chrono or et plastique décoré de vraies pierres précieuses, plus bling que bling…


10)
••• ADRESSÉ UN MESSAGE DE SYMPATHIE
AUX FRÈRES ENGLISH, CRÉATEURS DE LA MARQUE (ANGLAISE) BRÉMONT…
Les malheureux animateurs de cette nouvelle marque britannique (créneau sport chic aéronautique) ont été dépouillés de leur majorité des pièces de leur collection (une vingtaine de pièces) pendant la réception qu’ils donnaient, dans leur espace de l’hôtel Ramada. Il leur restait heureusement quelques nouveautés 2012, mais c’est cruel en début de salon…
••• Dans les série des pillages, mille regrets pour les 1 500 plaques de chocolat dérobées à la jeune marque Zeitwinkel dans un entrepôt de stockage de Baselworld. C’était du chocolat « manufacture » suisse (du vrai !)…


11)
••• CONSTATÉ LA MULTIPLICATION
DES « IMPOSTEURS » POUR CETTE ÉDITION DE BASELWORLD…
Rien de plus simple que de « pirater » une carte de visite pour récupérer un dossier de presse et, surtout, le « cadeau presse » qui va avec - certains n’hésitent même pas à le réclamer ouvertement aux hôtesses - : on se présente sous l’identité d’un journaliste d’un petit pays et, carte de visite « empruntée » à l’appui, le tour est joué ! Allez donc reconnaître une rédactrice uruguayenne d’une blogueuse paraguayenne… La mésaventure est arrivée un peu trop souvent au cours de cette édition de Baselworld : problème de sélection des « journalistes » invités, dont beaucoup sont d’ailleurs des prospecteurs publicitaires ? La grande fête de la famille horlogère attire de plus en plus de parasites…
••• À noter également la recrudescence des vols à la tire et des petits larçins chez les uns et les autres : la fête de la famille n'est plus ce qu'elle était...


12)
••• PROFITÉ DE BASELWORLD
POUR NOTER UN IMPORTANT RENDEZ-VOUS HORLOGER DE FIN D’ANNÉE…
Changement de décor pour les traditionnels The Watches Days genevois, qui auront lieu cette année les 9, 10 et 11 novembren à Genève, mais plus à l’Espace Hippomène. Ce sera le dixième anniversaire de cette manifestation. Une structure sera spécialement aménagée à Genève Plage, avec une vue imprenable sur le Jet d’Eau et sur la rade de Genève : 1 300 mètres carrés d’exposition (et des espaces de service) pour 26 maisons horlogères et 16 marques de la nouvelle horlogerie. Un grand spectacle horloger ouvert au public (accès libre), d’autant plus facile d’accès qu’Alain Carrier a prévu un ponton d’accès pour les Mouettes genevoises au droit de ce panorama sur la rade. Comme tous les ans, on réserve sa soirée pour la dixième édition de The Watches Night, qui concentrera face à toutes les enseignes lumineuses des grandes marques le tout-Genève horloger…