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LE 360° DU LUNDI : Bizarre, ce record de Rolex qui n'en est pas vraiment un...
 
Le 26-03-2012
de Business Montres & Joaillerie

Attaque brésilienne sur le créneau d'entrée de gamme, contre-offensive de Rolex sur le territoire des légendes, domination de Hublot sur les terrains du basket, pluie de cailloux angolais sur les plate-bandes gourmées de la haute joaillerie genevoise et verrouillage du sultanat Cartier par un des grands vizirs du sérail : pas belle, la vie de l'horlogerie à l'aube du XXIe siècle ?

POUR CE DÉBUT DE SEMAINE, FIDÈLE AU POSTE DANS SON NID-DE-PIE, LA VIGIE DU LUNDI VOUS SIGNALE...


1)
••• UNE NOUVELLE LÉGENDE POUR ROLEX,
MAIS EST-CE VRAIMENT UN NOUVEAU RECORD ?
Rolex en rêvait depuis quarante deux ans, et James Cameron montait cette expédition depuis sept ans : comment battre le record des 10 916 m de profondeur détenu par le bathyscaphe Trieste du professeur Piccard ? Et comment rester la montre la plus profonde jamais testée en conditions réelles de l’histoire de l’horlogerie ? Depuis cette nuit (23:52 heure de Genève, mais 07:52 à la surface de la fosse des Mariannes), Rolex a égalé son propre record et, à bord du submersible Deepsea Challenge qu’il pilotait, James Cameron est devenu l’homme « le plus profond du monde en solo » (ils étaient deux dans le Trieste).
••• Le record réel ne semble pas battu et les explications n’étaient pas claires pour les passionnés qui ont suivi l’opération en direct, tweet par tweet, jusqu’au message final de James Cameron à 07:58 : « Just arrived at the ocean's deepest pt. Hitting bottom never felt so good. Can't wait to share what I'm seeing w/ you » (ce qui était aussi le tweet le plus profond jamais écrit sur cette planète). Merci, Jim, pour ce record de plongée en solitaire, mais c’est quelques mètres plus haut que prévu, non ? Et pour Rolex aussi, n’est-ce pas un peu plus haut que la profondeur atteinte par le bathyscaphe – même si la plongée à cette fantastique profondeur a duré beaucoup plus longtemps ?


2)
••• LA PARTIE DE CHAISES MUSICALES DANS L’OLYMPE
DE L’HORLOGERIE : STANISLAS DE QUERCIZE CHEZ CARTIER...
Quand les marques vont bien, elles s’offrent également des patrons qui vont bien et qui feront que tout ira mieux. Cartier errait un peu et se cherchait un nouveau destin jusqu'à l’arrivée de Bernard Fornas, qui a su lui redonner vie, santé, vigueur et même « insolence ». Fin 2012, comme c’était plus ou moins prévu, il cédera son fauteuil - sans renoncer toutefois à exercer d’autres responsabilités chez Richemont - : l’heureux élu n’est autre que Stanislas de Cartier (ex-Cartier France et ex-Cartier Etats-Unis, aujourd’hui président de Van Cleef & Arpels, où il a réalisé un parcours absilument sans fautes). Cette nomination est-elle vraiment une surprise ? Pas pour les initiés ! Si Business Montres n’avait pas ouvertement évoqué cette succession (en dehors du départ à la retraite de Bernard Fornas), c’était surtout – à la demande des impétrants eux-mêmes – pour ne pas gêner les uns et les autres dans leurs irrésistibles ascensions : inutile de compliquer des stratégies personnelles par ce qui aurait pu passer pour des manipulations obliques et des combines d’appareils. Donc, là, maintenant, tout est clair et l’actionnaire a tranché : ce sera Stanislas de Quercize, et c’est sans doute le meilleur choix qui pouvait être fait pour Cartier et pour sa double identité joaillière et horlogère – surtout dans la période agitée qui s’annonce, avec des possibles retournements de conjoncture. Nous en reparlerons évidemment dans les semaines qui viennent...
••• Reste la question : qui succédera à Stanislas de Quercize chez Van Cleef & Arpels et qui sera à la hauteur pour reprendre une marque qui est loin d’avoir atteint son altitude et sa vitesse de croisière tellement elle a aujourd’hui de potentiel ? Le départ récent de Louis de Meckenheim chez Boucheron - il avait pressenti la « montée » de Stanislas de Quercize à l’étage supérieur - a dégagé le terrain pour un Nicolas Bos plus souverain et plus créatif que jamais, qui a l’avantage de parfaitement connaître les coulisses de la place Vendôme. Ne pas oublier, cependant, que, chez Richemont, l’actionnaire a ses raisons que la raison ignore parfois : la voie royale vers l’Olympe (Cartier) que peut représenter, au sein du groupe, une position éminente chez Van Cleef & Arpels aiguise beaucoup d’appétits. Là aussi, nous en reparlerons...


3)
••• LA DIMENSION OUBLIÉE (MAIS TRÈS STRATÉGIQUE)
DE LA NOUVELLE BASKETOPHILIE CHEZ HUBLOT...
Qu’est-ce qui est le plus intéressant dans l’idée de s’associer à l’équipe des Miami Heat : le basket, le « Miami » ou le « Heat » ? Business Montres a oublié d’en parler dans son décodage de la fièvre bivérienne pour le basket (23 mars, info n° 3). Hublot aurait pu choisir les Celtics de Boston, les Bulls de Chicago ou les Lakers de Los Angeles : donc, ce n’est pas le basket en soi, ni les équipes les plus titrée qui étaient visées. Le Heat, en lui-même, n’a pas une palmarès aussi incroyable qu’il ait pu retenir, pour le poids de son histoire, l’attention de Jean-Claude Biver (qui avait fait une analyse différente au moment de choisir Manchester ou le Bayern Munich)...
••• Non, l’élément-clé, celui qui a emporté la décision, c’est bien la dimension « Miami ». Tout simplement parce que cette ville nord-américaine est aujourd’hui la vraie capitale de toute l’Amérique latine. Elle s’est imposée comme le sas idéal entre l’univers latino et l’univers yankee. Les joueurs du Miami Heat l’ont d’ailleurs compris avec leurs maillots floqués « El Heat » ! La Floride est en train de devenir la destination shopping préférée de tous les Latino-Américains : si le marché sud-américain des montres commence à émerger très fort, c’est en grande partie grâce à Miami. Les banques de Miami (et leurs coffres-forts) fonctionnent d’ailleurs pour les riches Sud-Américains à peu près comme les banques privées suisses pour les matraqués fiscaux européens : à Miami, le pouvoir d’achat local n’a rien à voir, ni avec celui des Nord-Américains moyens de la région, ni avec celui des Sud-Américains d’où affluent ces capitaux parfois chargés d’odeurs stupéfiantes...
••• Ce qui est nouveau, à Miami et dans tout le Sunshine State, ce ne sont pas les « Hispanos » (il y a longtemps que Miami est une colonie cubaine), mais les « Lusitanos » venus du Brésil (ils achètent toutes leurs montres à Miami, pas chez eux) ou les « Argentinos » et tous les autres régionaux de l’étape, venus du Pérou, du Chili et des pays plus proches de l’Amérique centrale (Venezuela, notamment). Si on garde en tête la Coupe du Monde de football, qui se jouera au Brésil en 2014, et les jeux Olympiques qui suivront (Brésil, 2016), Miami s’impose comme la métropole horlogère stratégique par excellence, dès qu’on veut s’attaquer à la clientèle latam. Le choix du Miami Heat est donc un coup double, et même un passage en mode rafale full auto, comme on les aime chez Hublot : foot + basket + Brésil + Etats-Unis + Latinos + tout le reste, ça va en créer des démultiplications chères à Jean-Claude Biver ! On imagine que ce n’est pas Ricardo Guadalupe qui se plaindra de cette nouvelle option latino pour la marque dont il pilote les évolutions...


4)
••• L’INDISPENSABLE SÉANCE DE RATTRAPAGE POUR S’ASSURER
DE N’AVOIR RIEN MANQUÉ D’IMPORTANT LA SEMAINE DERNIÈRE...
Parce que c’est ici, et nulle part ailleurs, que s’écrivent, à chaud et en temps réel, en toute liberté, en priorité ou en exclusivité, la grande et la petite chronique de l’histoire des montres. Sans la lecture de votre Quotidien des Montres, vous n’auriez pas été alertés, informés, mis dans la confidence ou initiés à propos...
••• Des spiraux Seiko ouvertement commandés par TAG Heuer, avec une première analyse dès le 21 mars ‘infos n° 1 et 2) et une mise en perspective ultérieure, plus posée et plus complète, à la hauteur de la transparence pratiquée par TAG Heuer, en deux articles (« Des spiraux japonais pour TAG Heuer, et alors ? »). Voir également une analyse complémentaire du 23 mars (infos n° 4 et 5)...
••• De la nouvelle Rolex Sea-Dweller Deepsea Challenge : Business Montres (19 mars, info n° 5) a donné le signal, et c’est peut-être ce qui a poussé Rolex à accélérer la mise en ligne des informations à ce sujet (résumé de toute l’opération le 21 mars)...
••• Des petits secrets de la vitrine en lévitation imaginée par Xavier Dietlin pour la vitrine Hublot de Baselworld (Business Montres du 19 mars et animation vidéo à découvrir sur la chaîne images Business Montres Vision)...
••• De la nouvelle (très) haute joaillerie en ligne, découverte chez un méga-déstockeur comme l’Américain Costco, qui vend actuellement dans sa e-boutique un diamant à 2,3 millions de dollars (un million de dollars sous le prix du marché) !
••• De toutes les autres informations habituelles de Business Montres, tout au long de la semaine, les « chaises musicales, les « nouveautés 2012 », les coups de chapeau et les coups de griffe, les vidéos de la chaîne images Business Montres Vision, bref tout ce qui enchante ou désole l’actualité quotidienne des montres, des marques et de ceux qui les font...


5)
••• DE NOUVELLES PRÉCISIONS SUR LES INVESTISSEURS ANGOLAIS
QUI ONT SAUVÉ DE GRISOGONO ET SAUVÉ FAWAZ GRUOSI PAR LA MÊME OCCASION...
Dans Le Matin-dimanche, Elisabeth Eckert prolonge l’enquête et les révélations du Business Montres (13 mars) sur le rachat de la manufacture De Grisogono. Si elle confirme nos informations, elle détaille beaucoup plus en profondeur le montage financier de l’opération, qui associe effectivement l’entreprise nationale angolaise Endiama et, selon ses investigations, le groupe belge Omega Diamonds, qui vend chaque année pour à peu près un milliard de dollars de diamants (en grande partie à travers une filiale de commercialisation commune Endiama-Omega : Ascorp Diamond Trading). Confirmation du rôle éminent joué par Isabel Dos Santos dans ce montage financier : selon Elisabeth Eckert, « les diamantaires belges d’Omega Diamonds, Ehud Laniado et Sylvain Goldberg jouissent auprès d’elle - Isabel Dos Santos - des meilleures entrées. “Grâce à leurs relations privilégiées avec Isabel Dos Santos, explique encore notre source, ils peuvent acheter les pierres précieuses à prix réduit et augmenter ainsi leur marge“. Ces derniers mois, Fawaz Gruosi et Ehud Laniado ont été vus ensemble à de multiples reprises Genève, où le groupe d’Anvers Omega possède déjà des bureaux, sis aux Ports Francs ».
••• Finalité de l’opération De Grisogono : « Selon Grégory Pons, de Business Montres, Endiama et Omega auraient investi quelque 100 millions de dollars dans la manufacture horlogère joaillière, une somme équivalant aux montants des stocks détenus par de Grisogono. Car leurs projets sont vastes: développer massivement la présence de la maison genevoise dans le monde et prioritairement en Extrême-Orient... (...) Pour Isabel Dos Santos, Ehud Laniado et Sylvain Goldberg, la boucle est dès lors bouclée. Ils détiennent les mines de diamants, la haute main sur la production, sa commercialisation et sa taille. Les voici maintenant à la tête d’une marque haut de gamme, réservée auxUltra High Net Worth, aux très grandes fortunes. En jargon économique, cela s’appelle la verticalisation, où l’on contrôle tout de A à Z. Et, pour porter de Grisogono à hauteur du leader actuel de la joaillerie de luxe, le groupe Winston, Isabel Dos Santos – dont la fortune familiale est estimée à 4 milliards de dollars –, Endemia et Omega Diamonds disposent de moyens illimités »...
••• D’autres précisions données par Le Matin-dimanche n’ont rien de rassurant : selon la journaliste suisse, « reste que de Grisogono aura peut-être à souffrir de la réputation sulfureuse de ses deux nouveaux propriétaires. Depuis quelque temps, l’Angola est en train de supplanter le Zimbabwe dans le “cœur“ des défenseurs des droits de l’homme, qui combattent les “diamants du sang“. Plaintes internationales pour tortures, exactions sur des producteurs indépendants, corruption: les conventions onusiennes et le Processus de Kimberley semblent joyeusement violés dans cet Etat. Quant aux responsables d’Omega Diamonds, ils font, en Belgique, l’objet d’une enquête judiciaire dans ce qui pourrait être la plus grosse fraude fiscale du pays, puisque son montant pourrait s’élever entre 2 et 3 milliards d’euros. “La société belge, accuse le parquet d’Anvers, a longtemps détenu un monopole sur les diamants angolais, mais une grande partie de ses bénéfices n’a jamais été déclarée en Belgique“. Ces profits soustraits au Trésor public étaient blanchis – réintroduits dans l’économie légale – via des montages financiers passant par Genève, Dubaï et Israël ». Cette question des « diamants de conflit » apparemment d’origine angolaise avait déjà alerté Business Montres (13 mars, info n° 2)...


6)
••• LA RÉVOLUTION DU CHANGEMENT PERPÉTUEL
SUR LE MARCHÉ DES MONTRES D’ENTRÉE DE GAMME (« JE CHANGE, DONC JE SUIS »)...
Après quelques années de monomatière-monochrome, on sent un reflux, qui va s’opérer au profit des concepts totalement interchangeables. C’est la montre en kit : on change de bracelet, de lunette, de boîtier et même de cadran, après avoir choisi jusqu’aux chiffres, aux aiguilles et aux index. Ce n’est plus de l’horlogerie, mais du Meccano : les consommateurs adorent – prenant ainsi à contrepied les constantes de temps que s’imposent les maisons traditionnelles d’horlogerie. Avec cette nouvelle mode du « changement perpétuel », plus question de stocker autre chose que des « têtes de montre » (un mouvement dans son « container ») : le reste doit être disponible en flux tendu !
••• YOT : retenez bien ces initiales de Your Own Time. Cette marque, qui faisait cette année son apparition à Baselworld, est un des champions de cette nouvelle tendance : YOT paraît avoir tout compris de cette horlogerie récréative, dont la mode pourrait avoir des effets déflagrants comparables à celle de la Swatch en son temps – sauf que, bien sûr, tout le monde a déjà compris cette mutation du marché et fourbi ses armes (Business Montres a déjà présenté de nombreux concepts similitaires, dont celui de Wysiwatch, en France). L’intérêt de YOT est ailleurs ! Moins dans les montres elles-mêmes - honnêtement, ce n’est pas terrible et c’est même moins amusant et moins créatif que beaucoup d’offres monochrome-monomatière - que dans les atouts de la marque :
• YOT, c’est brésilien, autant dire que c’est une marque explosive sur un marché émergent explosif. Jusqu’en 2016, on va risquer l’overdose brésilienne tellement il n’y en aura plus que pour le Brésil. Le marqueur génétique brésilien sera donc un atout, comme le drapeau brésilien sur les Havaianas (tongs)...
• YOT, c’est amusant, à cause du concept « Je change, donc je suis » et à cause de l’audace d’une création qui se permet tous les styles et d’oser tous les contraires (image ci-dessus). Pas une nuance de la mode qui soit négligée par YOT (une marque du Magnum Group) : on attrape tout ce qui passe, avec la volonté d’assortir poignet et air du temps, à des prix qui permettent tous les caprices...
• YOT, c’est tout à la fois, avec une stratégie attrape-tout qui va du rond au carré, avec du cuir et du plastique, ou même de l’alu, de la mode et du classique, des aiguilles et des LED, des couleurs de Carnaval et un style monochrome... On joue comme on aime, en profitant des plaisirs de la vie sur un air de samba...
• YOT, c’est plus qu’une marque, c’est déjà un embryon d’industrie nationale, avec une fabrique d’où sortent cinq millions de montres par an. Rien qui menace directement les watchs valleys, d’autant que l’usine fleure encore l’industrie horlogère des années 1980, mais le néo-nationalisme économique brésilien suppléera à cette vétusté (en plus, YOT fait marcher les usines de Shenzhen)...
• YOT, c’est un style, glam et trash, sexy et macho, Barbie et bad Boy, rock et mambo, mais aussi électro, cheap & chic, et c’est même tous les styles ! On en trouvera quelques exemples dans la vidéo de démonstration que présente la chaîne images Business Montres Vision...
• Bref, YOT, c’est très culotté, mais ça va plaire aux détaillants qui sont en panne non de marques suisses, mais de montres ludiques vendues sous un concept générationnel faciles à vendre et pas compliquées à débiter comme des petits pains. Des « montres de copine »...


7)
••• LE GÉNIE INVENTIF DE CERTAINES MARQUES
QUI VEULENT ABSOLUMENT SE FAIRE PLUS SUISSES QUE SUISSE...
C’est comme dans le sketch de Coluche, les lessives qui lavent « plus blanc que blanc » ! Avec la marque L’Duchen, qu’on trouvait à Bâle (première apparition) dans le Hall 2.0, le storytelling relève du chef-d’œuvre pour être « plus suisse que suisse » ! La marque est d’origine tchèque - ce n’est pas une maladie -, mais elle se donne pour signature « L’Esprit Suisse », avec un logo qui rappelle étrangement les drapeaux des cantons helvétiques (une feuille de chêne traitée en noir et blanc). On nous explique ensuite que ce sont des copains collectionneurs qui ont voulu faire une marque inspirée par une montre de poche dénichée aux Puces. Récit sympathique, sauf que, en chinois, la page du site nous raconte une tout autre histoire : la montre de copains a disparu, mais il est vaguement question de Louis XIV, de montres émaillées des XVIIe et XVIIIe siècle, L’Duchen se posant en héritier de cette tradition pour le XXIe siècle. Gonflé, mais pas autant que le Swiss Made sur le cadran de montres qui ont dû, au mieux, apercevoir la Suisse sur les cartes postales punaisées dans les ateliers de Shenzhen. On veut bien croire que certaines montres d’une ou deux lignes de L’Duchen ont un mouvement suisse (il est question d’un Soprod A10 automatique), mais c’est au bénéfice du doute...
••• Tant qu’à s’inventer une légitimité, on préfère nettement la démarche de Steinmeyer, la sister brand de L’Duchen, tout aussi tchèque, mais plus honnête dans son positionnement multi-sportif (26 collections, chacune dédiée à un sport de compétition) poussé jusqu’à l’absurde : on se demande à quoi peuvent servir des montres pour les boxeurs (!) ou une lunette tachymétrique (sans chrono !) pour une montre dédiée aux amateurs de ball-trap. Au moins, il n’y a pas une « Swiss Made » de trop sur le cadran...


8)
••• QUELQUES INFORMATIONS HORLOGÈRES NOTÉES
À LA VOLÉE, EN VRAC, EN BREF ET EN TOUTE INDÉPENDANCE ÉDITORIALE...

••• CHAISES MUSICALES : Xavier Mettaz, qui était le directeur de Bunter et le bras droit de Claude Sanz quitte les ateliers de Versoix. Pas de brouille avec une maison dans laquelle il était entré voici douze ans, mais un besoin de changer d’horizon, alors que Bunter s’est encore imposé à Baselworld pour ses fantastiques créations joaillières (la Cinq Millions chez Hublot, notamment, mais aussi des créations extraordinaires des Patek Philippe ou chez Jacob & Co)...

••• « DOUZIÈME ART » : on ne vous l’avait pas dit, mais le logo du site 12th Art (revu, corrigé et nettement amélioré depuis l’article de Business Montres du 23 mars, info n° 1) a été dessiné par l’atelier Philippe Starck. Pour ceux qui ne l’avaient pas vu, le « 12e art » passionné également Brice Lechevalier, qui en fait son éditorial dans le dernier numéro du magazine GMT, titre qui fête en 2012 son douzième anniversaire (tout comme d’ailleurs le Grand Prix d’Horlogerie de Genève) : que de douze horlogers cette année !

••• BELL & ROSS : la leçon d’horlogerie militaire et le cours de complication donnée par le Professeur Carlos Rosillo, de la Bell & Ross University. Des mini-reportages réalisés à Baselworld, avec un Carlos Rosillo plus Eroll Flynn que jamais : ne ratez ni ses nouvelles fines moustaches, ni son foulard d’aventurier hollywoodien, ni surtout ses montres militaires (Business Montres du 24 mars et chaîne images Business Montres Vision)...

••• MICHEL JORDI : il vient de relancer sa marque sur des standards hyper-helvétiques, avec des complications nouvelle génération (Jean-François Mojon) qu’on pouvait découvrir dans un immense stand à Baselworld (on peut découvrir ces montres sur la chaine images Business Montres Vision, ainsi que l’ambiance à Baselworld)...

••• RADO : on se fait parfois des idées (fausses) à propos de Rado, sur son contact froid et guindé, alors que la marque est vraiment capable de se lâcher, même dans le noir et blanc de ses montres en céramique. Témoin : la nouvelle campagne déshabillée de la marque (Business Montres du 25 mars) et, surtout, son maing-of, à découvrir sur la chaîne images Business Montres Vision)...

••• ROLEX : sympathiques, mais un peu couillons, les « petits candidats » à la présidentielle française. Un bonnet d’âne pour Nicolas Dupont-Aignan, qui cherchait à tacler Nicolas Sarkozy : « Il ne suffit pas d’enlever sa Rolex pour être le candidat du peuple ». D’abord, il y a bien cinq ans que Nicolas Sarkozy ne porte plus de Rolex. Ensuite, Rolex a toujours été la montre préférée de tous les dictateurs des « démocraties populaires » (de la Chine et de l’URSS à Cuba ou à la Corée du Nord). Enfin, on ne sait pas quelle montre porte Nicolas Dupont-Aignan - une Swatch, sans doute, comme tout candidat en campagne électorale -, mais on veut bien parier qu’il ne connaît pas le prix d’une Rolex et qu’il ne doute pas que c’est le meilleur investissement qualité-prix du marché...

••• SWATCH GROUP (1) : intéressant ensemble de la NZZ (Suisse) à propos du Swatch Group et de Nick Hayek. On y découvre la genèse du groupe, née d’une bonne idée (la Swatch), mal commercialisée (1982), mais reprise au vol par Ernst Thomke (ETA) et Nicolas Hayek, qui en avait compris le potentiel et qui allait en faire un immense succès commercial en même temps que la cash machine qui allait lui permettre de sauver l’horlogerie suisse et de créer son groupe de marque – dans lequel il n’avait alors investi que 60 millions, en obligeant les banques non seulement à abandonner leurs créances, mais aussi à « remettre au pot » ! Non moins intéressante interview de Nick Hayek, sur les projets immobiliers du groupe à Bienne et sur sa propre philosophie du management (indépendance industrielle, liberté managériale et non-dogmatisme tactique), ainsi que sur sa vision du groupe à dix ans (« 10 milliards de francs suisses, même sans acquisition, par la croissance organique »)...

••• SWATCH GROUP (2) : toujours dans la NZZ, une annonce de Nick Hayek concernant le lancement d’une série d’éco-voitures électriques (batterie à combustible liquide hydrogène-oxygène) réalisées par la société Belenos (créée par Nicolas Hayek). C’était un des rêves de Nicolas Hayek Senior et plusieurs sociétés du Swatch Group travaillent sur des moteurs électriques, non pas centraux, mais directement en prise sur chaque roue. Différents prototypes auraient déjà été testés par les administrateurs de Belenos. Commercialisation dans les quatre à cinq ans...

••• VOGARD : aucun souci pour le changement avec une Vogard ! Il suffit de tourner la lunette et on affiche la bonne heure UTC (été ou hiver) et la bonne date : du jamais vu sur un chrono, qu’on peut personnaliser en changeant les villes de référence (idéal pour ceux qui ont une maîtresse dans chaque aéroport ou une maison de campagne dans chaque fuseau horaire : Business Montres du 24 mars)...

••• SAGA AFRICA : Business Montres évoquait récemment (21 mars, info n° 8) le cas de l’Afrique, qui reste, à ce jour, la seul « continent de réserve » pour le développement des marchés horlogers et la seule vraie « terre de mission » pour les montres. Deux confirmations : « Entre misère et émeutes, le marché du luxe explose au Nigéria » (source : Business Insider) et « Les marques de luxe ciblent le Nigéria » (source : Bloomberg Businessweek)...

 



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