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La signature « Philippe Dufour » sur un cadran, c’est déjà l’occasion de se pâmer.

Si on ajoute une répétition minutes, c’est le début de l’extase.

Avec une grande et une petite sonnerie, c’est l’orgasme.

Si c’est une pièce unique, il faut appeler l’ambulance...

Ceci pour tout (grand) collectionneur européen normalement constitué.

Pour un amateurs chinois très éclairé, en sera-t-il de même et à quel prix ?

Avec le lot n° 2311 de la vente Sotheby’s du 4 avril prochain, à Hong Kong, on va pouvoir vérifier si les amateurs « émergents » (asiatiques, essentiellement) sont aussi affûtés qu’on nous l’affirme.

En Europe, pour une pièce unique de ce niveau de complications et de finitions, Philippe Dufour n° 3, datée de 1992, on franchirait le cap du demi-million de dollars ou même d’euros. La pièce serait même préemptée par un musée d’horlogerie.

Pour cette vente de Hong Kong, l’estimation est de 284 000-413 000 dollars. Ce qui semble défensif pour un chef-d’œuvre qui a demandé trois ans de travail à un « trésor vivant » comme Philippe Dufour. A quel sommet parviendra-t-on ?

Pièce unique en or rose (cadran émaillé), mais il existe trois autres exécutions, dans d’autres métaux. Le fond saphir – sous clapet – permet de s’initier à ce qu’on peut appeler la tradition suisse des finitions sur les montres mécaniques haut de gamme.

Détail horloger séduisant : la répétition minutes est actionnée par le poussoir logé dans la couronne. La grande sonnerie et la petite sonnerie s’actionnent et se débrayent par les verrous situés de chaque côté de la couronne. Même la taille est sympathique et très contemporaine : 41 mm...

Zéro défaut pour cette pièce unique ? On est effectivement pas très loin du sans-faute absolu ! Allez, juste une petite critique, pour le plaisir de dire quelque chose : l’épaisseur de la lunette, qui n’est pas dans les proportions des cornes de la montre et qui aurait gagné à une cure minceur. Mais c’est vraiment pour chercher la petite bête...