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ACTUALITÉS : Trente ans après la Swatch, son vrai créateur relance un concept révolutionnaire de ...
 
Le 02-04-2012
de Business Montres & Joaillerie

Le papa de la Swatch, l’oncle de la Swatch, les ancêtres de la Swatch et tous les amis de la famille : que de bonnes fées penchées sur le berceau de la petite sœur de la grande Swatch...

C'est la nouvelle « bombe mécanique » d’Elmar Mock, l’inventeur suisse qui avait mis au point la Swatch...

Maintenant, il veut aller plus loin et offrir au monde un concept mécanique au moins aussi disruptif, mais pas forcément plus cher, quoique suississime, jusque dans le nom retenu : Sw... quelque chose !


1)
••• LES BONNES IDÉES NE MEURENT JAMAIS :
ELLES MUTENT, ELLES MÛRISSENT ET ELLES REFONT TOUJOURS SURFACE...

Il y a des gens qu’il ne faut pas perdre de l’œil : Elmar Mock, le co-inventeur de la Swatch (avec Jacques Muller) fait partie de ceux qui ont toujours une bonne idée d’avance sur leurs contemporains. Donc, à surveiller de près ! Créateur et animateur de Creaholic, une agence spécialisée dans l’innovation, il n’avait plus touché à l’horlogerie depuis trente ans ! Sa première Swatch était sortie en 1982 : trois décennies plus tard, il a imaginé une nouvelle « swatch » (sans majuscule, pour le concept, pas pour la marque) mais cette fois mécanique, sur une idée tout aussi révolutionnaire pour l’industrie des montres suisses et sa reconquête des marchés internationaux...

••• Une cure d’abstinence médiatique qui aura duré trente ans pour Elmar Mock (image ci-dessus) : c’était le prix à payer pour avoir la paix avec Nicolas Hayek, qui aura attendu la fin de sa vie pour reconnaître qu’il n’était que l’orchestrateur de la mise sur orbite initiale de la Swatch – et non son vrai père. Trente ans de silence, dont Elmar Mock n’est sorti que pour recevoir le Prix Gaïa, en septembre 2010 (Business Montres du 17 septembre, info n° 1). Trente ans sans créer de montre, quand on a créé la Swatch, qui est peut-être la plus fameuse légende horlogère du XXe siècle : ça doit créer des frustrations et des démangeaisons ! Ça donne aussi le temps d’élaborer de nouveaux concepts...

••• Imaginons maintenant ce que serait une swatch (nom générique, sans majuscule) pour l’aube du XXIe siècle. Elle serait forcément... mécanique ! Pas moyen de faire autrement aujourd’hui. Elle pourrait toujours être en... « plastique », mais ce serait un polymère high-tech de nouvelle génération ! Elle serait toujours proposée à un prix aussi accessible que possible et elle s’imposerait très vite comme une icône de notre quotidien. Ce cahier des charges très simple a fait rêver Elmar Mock pendant des années. Il lui a fait griffonner des dizaines de blocs-notes, bourrées d’iinnovations capables de piloter la créativité horlogère pendant trois siècles. En vain. Jusqu’à ce qu’une incroyable « fenêtre d’opportunité » commence à s’ouvrir, du côté des financements et de la technologie...



2)
••• LA CONTRE-ATTAQUE DU GOUROU HORLOGER
DES MILIEUX FINANCIERS DE LA SUISSE ALÉMANIQUE...

Elmar Mock est toujours en train de ruminer son concept de montre révolutionnaire quand sa route recroise celle d’Ernst Thomke, sauveteur des usines ETA en 1978 et autre « père putatif » de la Swatch (Elmar Mock et Jacques Muller étaient ses collaborateurs). Ernst Thomke est un des co-fondateurs du Swatch Group (SMH) avec Nicolas Hayek, qu’il devait quitter non sans fracas : deux crocodiles dans le même marigot, ça se finit toujours mal. Ernst Thomke n’a cependant jamais quitté le milieu horloger et il possédait quelques actions de différents fournisseurs et de sociétés comme La Joux-Perret ou les British Masters. Deus ex-machina des milieux d’affaires alémaniques, il a gardé une certaine influence sur l’industrie, et d’excellents contacts avec ses anciens collaborateurs...

••• C’est ainsi qu’Ernst Thomke découvre, un peu par hasard, le projet d’Elmar Mock. L’idée lui parait effectivement « révolutionnaire » et surtout industriellement réaliste. Disruption ! Quand on lui racontera les grandes lignes du projet, la même étincelle créative – le choc de la disruption – illuminera le grand front de Jean-Claude Biver, qui avait sympathisé avec Elmar Mock le soir de la remise du Prix Gaïa, dont il était lui aussi lauréat. Malheureusement pour Elmar Mock, Jean-Claude Biver n’était pas libre - c’est prenant, des responsabilités chez LVMH ! -, mais il y a cru suffisamment pour orienter vers le tandem Mock-Thomke quelques fonds d’investissement privé liés aux milieux du luxe parisien. Ernst Thomke ayant lui aussi quelques copains soucieux de tâter l’horlogerie, dont on leur dit que c’est un jack-pot et un jardin des Hespérides, la masse critique a été vite assez nourrie pour lancer une étude de faisabilité, qui débouchera rapidement sur un feu vert...

••• Derrière toute bonne idée, au-delà de la disruption, il y a un saut technologique. L’idée est de lancer un concept mécanique ultra-innovant, qu’on pourrait produire en quantités industrielles capables de sidérer le marché. Deux soucis majeurs : comment réaliser et assembler, en Suisse, un mouvement mécanique sans savoir-faire horloger particulier, et donc sans main-d’œuvre spécialisée ? La pénurie orblige à faire face ! Comment réaliser, en Suisse, des boîtiers dans un matériau « noble », mais avec une supply chain en flux tendu, sur une base industrielle aussi automatisée que possible ?



3)
••• UN MARIAGE DE HAUTES TECHNOLOGIES INNOVANTES
ET D’HORLOGERIE MÉCANIQUE (PAS TROP) TRADITIONNELLE...

La question prioritaire est celle de l’habillage. La réponse va être apportée par une équipe de chercheurs de l’université de Klow (Pelikaan Universität), qui ont déposé un brevet d’injection pour combiner sous très haute pression des poudres d’oxydes métalliques, des polymères et des alumines de terres rares. C’est la méthode basique de construction des remparts hittites, il y a trente-cinq siècles : des alvéoles rigides qu’on bourre de matériaux en vrac. Dans le cas de ces nouveaux matériaux, des micro-caissons d’alliage trempé qu’on bourre d’ultra-céramiques non frittées qui sont rigidifiées par des nanotubes de carbone. Ce procédé permet de travailler les couleurs par excitation moléculaire directe, donc en profondeur, au cœur de la matière. Il devient possible de produire, en très grande série et à vitesse accélérée, des boîtiers aux états de finition « comme neufs », qui semblent microbillés, ainsi que des composants de mouvements et d’habillage. Argument écologique : ces poudres métalliques sont des sous-produits du recyclage des voitures promises à la casse...

••• Tout le pari repose sur l’innovation technique douce, spécialité d’Elmar Mock, qui s’est efforcé toute sa vie de penser en dehors des clous. L’usine de boîtiers et de composants sera installée dans une friche industrielle du lac des Quatre-Cantons (une ancienne fabrique de fers à repasser) : elle devrait permettre de produire 20 000 boîtiers par jour, 30 000 en vitesse de croisière, dans un « acier-yttrium-céramique polymérisé », ultra-innovant et ultra-léger, mais surtout totalement résistant aux rayures. Les propriétés de ce nouvel alliage le font ressembler à une peau humaine auto-réparable (source : ACS-Chemistry for Life). Le boîtier étant injecté d’un seul bloc et le fond fixe servant de platine, le posage du mouvement se fait par le dessus, avant la mise en place du verre saphir...

••• Le mouvement mécanique à remontage automatique rappelle à la fois le montage des « montres à une roue » du XVIIIe siècle (image ci-dessus) et la tradition des montres Roskopf ou des montres Charmilles, voire le brevet Grasset ou celui de Potter pour le mouvement sans barillet (remplacé par un ressort plat). Les brevets sont en cours de publication. Pas plus de 14 composants pour une heures minutes secondes à calendrier annuel (inspiré par celui de Ludwing Oechslin, Ochs und Junior), avec un rotor spiralé dont la conception permet de paramétrer à volonté l’emplacement de la petite seconde et celle de la date. Pas de barillet : un simple ressort plat, qui se remonte en huit tours de couronne. Des composants en forme de ponts qui permettent de se passer de cadran et un tour d’heures/minutes sur le rehaut. Les pièces d’usure sont auto-lubrifiantes, ce qui autorise une réserve de marche voisine des dix jours. Une fois le mouvement posé sur le fond - pas besoin d’être horloger pour monter ça, et pas de réglage particulier ! -, on chasse les aiguilles et on scelle le verre saphir. C’est tout, et ça part en flux tendu à l’autre bout de la planète, dans un emballage marketing plaisant et 100 % recyclable...



4)
••• UN CONCENTRÉ DE SUISSITUDE
SOUS PAVILLON SWISSNESS...

Retenez bien le nom de la nouvelle marque, vous en entendrez parler : Swissness – le nom était libre ! Plus suisse, tu meurs ! Surtout pour une marque logée au cœur des Quatre-Cantons, donc au cœur de la Suisse, ce que le storytelling va pouvoir expliquer dans toutes les langues. Prix de revient au-dessous de 4 CHF. Prix de vente au-dessous de 40 CHF : tous les profits sont réinvestis dans la capacité de production et dans un marketing d’enfer, destiné à transformer cette montre en « monnaie d’échange générationnelle ». On nous refait le coup de la Swatch de 1983, mais dans une optique fusionnelle très New Age plus que dans une logique de caprice fashion !

••• « Générationnelle » ? C’est la montre mécanique dont rêvent sept milliards d’êtres humains : qu’ils aient déjà ou non une montre, ils voudront une Swissness, puisque c’est une méta-montre, au-delà de l’idée qu’on se fait d’une montre. Swissness, c’est tout sauf une marque, puisque c’est une signature de connivence ludique ! Au-delà de l’objet qui donne l’heure, c’est la première montre-passeport pour le IIIe millénaire : celle qui vaut l’équivalent de 40 francs suisses - et souvent plus - où qu’on soit dans le monde. Le code horaire (basé sur un simple rapport d’angle) étant la seul concept mathématique partagé par toute l’humanité, il était fatal qu’une montre – suisse ! – se pose en valeur d’échange universel(le). On sent même poindre la tentation de créer, avec la Swissness, une sorte de « monnaie parallèle » exprimée en SWF (Swissness Franc), avec une base décimale (centimes) calée sur le prix de la montre - ce qui rappelera à certains le temps @Swatch aux 1 000 « beats » quotidiens -...

••• Lancement prévu dans quelques semaines, au musée des Arts et métiers de Paris, le 7 juin : Elmar Mock y présentera sa « Ford T de la montre » au cours d’une conférence sur l’innovation où il détaillera sa méthode. 7 juin : retenez bien la date, c’est le lendemain du 6, le débarquement d’une nouvelle révolution horlogère aura commencé...

 



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