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NOUVEAUTÉS 2012 : Mais qu’est-ce que vous voulez qu’on dise de ça ?
 
Le 02-04-2012
de Business Montres & Joaillerie

Il fut un temps où la marque Tiret nous amusait beaucoup avec ses tourbillons sauvages (atelier Antoine Preziuso) portés par des créatures slaves aux yeux de glace, dont la quasi-nudité s'emmitouflait frileusement dans des peaux de loups sibériens...

C’était un zeste plus amusant et encore plus décalé que Jacob & Co : les créateurs de Tiret étaient d’ailleurs d’anciens transfuges ou d'ex-compagnons de route de Jacob Arabov...

Puis c’est devenu moins drôle, et moins insolent, avec une tendance fatale à se prendre (très) au sérieux.


Ce qui est un comble pour une marque qui manque un peu de sérieux dans son ambition de « redéfinir le luxe, si tant est qu’il doive l’être » (citation maison)...

À New York, Tiret s’auto-positionne, bien évidemment, « au sommet des marques horlogères de luxe ». Ça n'engage que ceux qui y croient...

Aujourd’hui, avec la nouvelle Bleeding Heart (image ci-dessus), on atteint des sommets d’incertaines expectatives. Que faut-il penser d’une telle montre et que peut-on bien en dire ? Quels sont les mots qui conviennent ?

Il y en aura plusieurs éditions limitées de 18 pièces : la rareté n’est pas un positionnement. Côté « cailloux », on n’a pas lésiné, dans le style Jacob 1.0 (aujourd’hui révolu) : 80 baguettes en serti invisible (apparemment réussi) et 100 brillants pour paver le tout, avec un mouvement automatique suisse pour 38 heures de réserve de marche dans ce boîtier en or. Le tout Swiss Made, comme chacun lavait noté...

Très bien, mais le design ? Maladroit, raté, prétentieux ou parodique ? On pense à une Ballon Bleu de Cartier qui aurait croisé de trop près Picasso (sauf que la touche de couleur est rouge). On pense à une Guy Ellia shootée de biais, avec un mauvais iPhone, un soir de cuite au Donati de Bâle. On pense à une Piaget tombée dans la déglingue...

On pense à tout, mais, surtout, on ne pense à rien à propos de cette disproportion grinçante et déséquilibrée. A rien, ou si peu, face à ces aiguilles ridicules (dues au puits de la couronne voisine). A encore moins que rien devant cette verrue cyclopéenne sur les bords du cadran. A vraiment plus rien de rien en constatant le manque général d’harmonie et d’élégance – qualités élémentaires qui sont bien le moins qu’on puisse réclamer d’une montre de joaillerie féminine aussi généreusement sertie.

D’où la question : comment parler de rien et que dire d’une telle montre, sans être insultant pour les « petites mains » qui ont passé des heures à la réaliser avec conscience et application ? Toutes les marques ont le droit de vivre ! Sans doute, mais, pour certaines, on n’en distingue plus clairement l’impérieuse nécessité...

Dernière arnaque : vous ne le saviez pas, mais on apprend, grâce au dossier de presse, que la marque Tiret a été « immédiatement reconnue - comme une marque de luxe ultra-exclusive - au Salon International de la Haute Horlogerie ». Ça vous la coupe, non ?

Alors, à la question « Qu'est-ce que vous voulez qu'on vous dise de ça ? », vous pouvez répondre : on préfèrerait que ce soit un poisson d'avril...

 



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