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Les hommes, les femmes, les marques, les montres et les faits de mars 2012, scannés en direct par les barorécepteurs du Quotidien des Montres.
Un classement en dix coups de projecteur sur les évolutions capricieuses de la météo horlogère...
••• UN GRAND BEAU FIXECOLLECTIF
DANS LA FOULÉE DU BON TRAVAIL RÉALISÉ À BASELWORLD...
C’est le printemps : le beau temps est de retour, même dans le « Baromontres » exclusif de Business Montres, qui affiche un grand beau fixe pour le mois de mars : pas un seul « Variable » et pas un seul « Avis de tempête » ce mois-ci ! C’est l’effet Baselworld : tout le monde a si bien travaillé – ses produits, sa marque, ses marchés, sa communication – que personne ne méritait vraiment d’être remis en question. Profitons donc de ce beau temps généralisé : ça ne durera pas !
GRAND BEAU
(par ordre alphabétique et sans idée de classement)
1)
••• JEAN-CHRISTOPHE BABIN (TAG Heuer)
Que faire quand on a besoin de plusieurs centaines de milliers de spiraux et que votre fournisseur (Nivarox) décide de ne pas renouveler le contrat ? Jean-Christophe Babin n’avait pas le choix : pas de capacités réalistes en Suisse ! Seul Seiko lui offrait une solution industrielle. On pouvait craindre un risque d’image, mais une communication habile a permis de faire totalement oublier le côté dérangeant de ces spiraux japonais au cœur d’une montre Swiss Made (analyse Business Montres du 21 mars et complément du 22 mars)…
••• IMAGE CI-DESSUS : la nouvelle TAG Heuer Link Lady Diamond Star, dévoilée par Mlle Cameron Diaz à Baselworld. La masse oscillante sertie est plus grande que le mouvement et elle tourne sur 360° entre deux verres saphir. Une des belles pièces présentées à Bâle par Jean-Christophe Babin...
2)
••• ANTONIO CALCE (Corum)
Ou bien il a beaucoup de chance, ou bien il a beaucoup de flair, mais les deux sont possibles : Corum a été couronné sur les pistes de ski avec Didier Cuche et sur les océans avec Loïck Peyron, qui permettra probablement à Corum de faire bonne figure dans la prochaine America’s Cup. Ajoutons à ces deux excellentes opérations la collection très consistante présentée à Baselworld (« premières mondiales » et tout le reste) et des projets mécaniques à couper le souffle. Quand on est bon et qu’on a la baraka, on peut pousser très loin sa marque…
3)
••• ERIC GIROUD (Badollet)
Le designer star de la nouvelle génération s’est fait plaisir avec la nouvelle identité de Badollet, qui opère autour de cette montre Ivresse un spectaculaire « retour au classique ». Tout est juste dans cette montre élégante, qui devrait séduire les collectionneurs de Patek Philippe autant que les grands amateurs qui comprennent encore quelque chose à la culture horlogère – si, si, il en reste ! Il y a une certaine extravagance dans le minimalisme esthétique affiché par cette montre (présentation Business Montres du 13 mars)…
4)
••• FAWAZ GRUOSI (De Grisogono)
C’est le revenant de ce printemps : on le disait mort, voire même enterré, mais, sur un ultime coup de dé (deux ans de travail, tout de même !), il a réussi à sauver sa marque, son image, son nom et son honneur en cédant une partie du capital de sa manufacture à des investisseurs angolais. Ce sera la première intervention de financiers africains dans l’horlogerie suisse, mais ce partenariat ouvre à la marque – et à son designer, qui n’avait pas jusqu’ici accès à de très grosses gemmes – les coffres-forts de l’Angola, pays producteur des plus beaux diamants du monde (révélation Business Montres du 13 mars)…
5)
••• GEORGES HENRI MEYLAN (Hautlence)
Avec un groupe d’investisseurs, il a réussi à sauver Hautlence, dont les actionnaires précédents commençaient à perdre les pédales en même temps que beaucoup d’argent. Georges Henri Meylan devrait faire de la jeune maison Hautlence – qui se relance sur un pied plus modeste – le cœur d’une plateforme de services pour les marques indépendantes (de l’amont industriel vers l’aval commercial). Une initiative qui tombe à point pour des créateurs horlogers qui voient le marché condamner sans pitié leur modèle économique initial (révélation Business Montres du 6 mars)…
6)
••• FRÉDÉRIC DE NARP (Harry Winston)
L’Opus 12 restera comme la première Opus de Frédéric de Narp, mais c’est surtout la plus réussie de cette série : c’est donc lui qui rafle la mise, alors qu’il est engagé dans une difficile partie de repositionnement international de la marque. Cette Opus 12 s’impose à la fois pour le cocktail très « conceptuel » de ses avancées mécaniques et esthétiques et pour la stratification de ce que devront être, désormais, les nouveautés de cette collection Opus, qui se cherchait depuis quelques éditions. On le sait maintenant : une Opus doit être belle, mécanique et intellectuellement « renversante » (découverte Business Montres du 9 mars)…
7)
••• MICHEL PITTELOUD (Graff)
Pourquoi faire compliqué quand on peut se contenter de quelques-uns des plus beaux diamants du monde ? Personne n’attendait Graff sur le terrain de la haute complication mécanique, mais l’ambition est de poser la légitimité horlogère de la marque au même niveau que sa légitimité haute joaillière – ce qui n’est pas mince ! C’est en partenariat avec la manufacture MHC du motoriste genevois Pierre Favre que Michel Pitteloud, le « monsieur Montres » de Graff, a trouvé quelques belles idées de complications inédites pour la nouvelle collection 2012, qui prélude à une installation horlogère au cœur de Baselworld en 2013 (révélation Business Montres du 10 mars)…
8)
••• STANISLAS DE QUERCIZE (Van Cleef & Arpels-Cartier)
Après avoir transformé l’idée qu’on se faisait de Van Cleef & Arpels, maison de la place Vendôme désormais « maison mère » des « complications poétiques », Stanislas de Quercize décroche le gros lot en devenant le successeur de Bernard Fornas à la présidence de Cartier, vaisseau amiral du groupe Richemont et leader mondial de la haute joaillerie. Cette nomination n’était pas totalement inattendue, mais ce choix intelligent ratifie un parcours sans faute dans ses épisodes précédents et une promesse de réaffirmation – élégante et subtile dans sa dynamique – de l'identité souveraine de Cartier, maison dont les réussites récentes sont déjà pourtant spectaculaires, notamment sur le terrain horloger…
9)
••• SYLVIE RITTER (Baselworld)
La « dame de fer » du grand Magic Circus bâlois a mené à la baguette cette édition 2012, très réussie et sans fausses notes dans tous les compartiments du jeu. Elle nous prépare un très grand spectacle pour 2013, avec des repositionnements à tous les étages, une nouvelle géopolitique horlogère, une course effrénée au gigantisme architectural et une affluence médiatique qui fera date. Ce qui achèvera de faire de l’horlogerie un sujet phare de l’actualité internationale du printemps. L’événement sera d’autant plus retentissant que le grand concurrent genevois se cherche de plus en plus de raisons d’être et de rester un salon international de la haute horlogerie à part entière…
10)
••• PHILIPPE TOURNAIRE (Tournaire)
Son tourbillon « architectural » n’était pas le plus compliqué de Baselworld (base Technotime), ni le plus orné, ni même le plus innovant : c’était tout simplement le plus stupéfiant par son alliance de haute horlogerie et de micro-sculptures qui racontaient le panorama des grands monuments de Paris derrière un grand écran en verre saphir. Plus qu’une montre, c’est un poème horlo-touristique : joaillier créatif, Philippe Tournaire réussit là une entrée spectaculaire dans le club très fermé des montres qui marqueront l’année (révélation Business Montres du 10 mars)… |