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ACTUALITÉS : On n’a jamais raison contre le marché (centenaire du Titanic)
 
Le 16-04-2012
de Business Montres & Joaillerie

Difficile de ne pas savoir qu’on fête aujourd’hui (cette nuit) le centenaire du naufrage du RMS Titanic...

En 2007, Business Montres avait été le seul média horloger à oser parler de morale à ce sujet et à écrire quelques lignes contre les « charognards », sous un titre accrocheur : « J’irai cracher sur vos tombes »...


Ceci, tout en reconnaissant, par ailleurs, la réussite du design de la montre et l’intérêt d’une introduction de la rouille et de l’acier oxydé dans les codes du luxe : la querelle ne concernait cependant pas la montre elle-même, mais l’exploitation commerciale d’une tragédie qui avait sidéré les opinions publiques de l’époque...

Cinq ans plus tard, qu’en est-il des raisons de cette indignation et de ce coup de gueule ?
Apparemment, le marché a ratifié la proposition d’Yvan Arpa, qui pilotait à l’époque une marque Romain Jérôme qui n’était pas encore RJ-Romain Jerome. De même que les amateurs a plébiscité les propositions ultérieures de Manuel Emch, qui a continué à labourer le sillon « Titanic » en étendant le concept des « montres de mémoire » à d’autres éléments de la génétique mémorielle contemporaine (volcan islandais, jeux d’arcade, etc.).

Apparemment, le naufrage du Titanic s’est mué en « objet médiatique » totalement déconnecté des réalités du drame humain qui s’est joué, il y un siècle, au grand large de Terre-Neuve.

Apparemment, plus de vingt millions de spectateurs ont adoré se faire peur pendant trois heures et quart avec les images de James Cameron, tout en versant une larme sur les amours de Leonardo DiCaprio et de Kate Winslet...

Apparemment, dans le monde entier, quels que soient les référents culturels des amateurs, le fait de porter une montre qui commémore un naufrage où 1 500 personnes ont péri, ne choque pas grand-monde. L’argument des tôles du paquebot retrouvées par 3 800 m de fond ajoute même au piquant et à l’originalité de la montre, que ses récentes déclinaisons Steampunk (ci-dessus) rapprochent un peu plus d'une esthétique définitivement titanesque...

Dans ce cas, qui a raison ? Le journaliste au nom d’une certaine éthique, ou le marché au nom de l’insensibilité de nos contemporains à un drame hollywoodisé par son hyper-médiatisation ?

C’est le marché, bien sûr ! On n’a jamais raison contre les amateurs, qui privilégient les émotions fortes sur une certaine cohérence morale ! Le journaliste n’a plus qu’à rengainer ses objections philosophiques...

Il fallait une légende pour relancer la marque Romain Jérôme, un temps égaré dans des montres de golf qui n’avaient rien de convaincant. Yvan Arpa aura eu le flair de détecter le bon filon et de comprendre que la cause du Titanic est assez dépassionnée pour se muer en grande légende du XXe siècle.

Quelques gros milliers de montres plus tard, Manuel Emch s’en est lui-même vite persuadé en bétonnant son pré-carré de légendes « génétiques » et en axant une partie de sa communication autour d'une vision très décalée des éléments-clés du Titanic...

Titanic 100 oblige, cette nuit, on va pouvoir suivre en direct l’agonie du Titanic sur Twitter (reconstitution) et pister en 3D les tronçons de l'épave sur Google Earth. Ainsi va la vie de l’horlogerie à l’aube du XXIe siècle...

••• La seule musique digne de ce nom pour accompagner la fin du TItanic : sans hésitation, celle du créateur contemporain Gavin Bryars, The Sinking of the Titanic, pièce écrite en 1969, longtemps avant la redécouverte de l'épave mais rendue encore plus poignante par tout ce qu'on a vu et lu depuis la localisation du paquebot au large de Terre-Neuve (AOL). C'est magique pour les amateurs de cette école musicale : contempteurs de la musique contemporaine, abstenez-vous...

 



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