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Des montres créées en collaboration avec des vrais artistes et des marques gérées par des vrais nuls...
Des chaises musicales qui concernent aussi bien les horlogers que les présidents de la République française...
Des clips (chaîne images) de haute culture horlogère et des défilés syndicaux (1er Mai) toujours aussi virulents contre Rolex...
Pas belle, la vie des montres au printemps 2012 ?
POUR CE MILIEU DE SEMAINE, AVEC L’ŒIL RIVÉ SUR L’ACTUALITÉ HORLOGÈRE, LE ZAPPEUR SACHANT ZAPPER A ZAPPÉ SUR...
1)
••• LA NOUVELLE IKEPOD HORIZON BY KAWS,
QUI FAIT SON APPARITION CHEZ COLETTE (PARIS)...
L’artiste et designer new-yorkais Kaws, spécialiste du retraitement et du détournement des icônes du pop art (parlez de art toys, c’est plus chic) a travaillé une série de montres Ikepod Horizon (design original : Marc Newson). On y retrouve le goût adulescent de Kaws pour les « mascottes » qu’il sait transformer en sculptures pop : Ikepod s’inscrit donc dans les nouvelles légendes urbaines de la post-modernité, au carrefour exact de l’horlogerie, de l’art, de la mode et du clin d’œil générationnel (image ci-dessus). Une montre en titane sur 44 mm (mouvement ETA 2892), disponible en quatre couleurs, qui sera proposée, toute cette semaine, en exclusivité chez Colette (Paris), en présence de l’artiste. Un jouet de garçon à découvrir sur la chaîne images Business Montres Vision...
2)
••• LES QUESTIONS POLITIQUES PRÉ-ÉLECTORALES
QU’ON PEUT SE POSER SUR LA RELATION ENTRE MONTRES ET PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE
L’élection présidentielle française engage non seulement la France, mais aussi toute l’économie européenne et donc, fatalement, le cadre économique générale de l’industrie horlogère : les débats récents sur le « protectionnisme » ou les « frontières » révèlent des mutations idéologiques profondes dans l’opinion. L’élection présidentielle intéresse aussi l’attitude collective vis-à-vis du luxe en général, et des montres en particulier, sujet toujours sensible dans un pays de vieille culture qui a « inventé » le luxe international et, historiquement, la tradition de belles montres. Dans ce domaine, la petite musique française peut avoir une influence considérable sur les marchés émergents.
••• D’où les questions qu’on peut se poser, hors de toute politique électorale, sur ce que révèlent les attitudes personnelles des deux candidats et leurs positions politico-économiques sur l’argent, le luxe et le montres : quelques réflexions à ce sujet et un décodage de Business Montres à quelques jours du second tour (1er mai)...
3)
••• LA PREMIÈRE BOURSE EUROPÉENNE
« MONTRES DE COLLECTION ET DE PRESTIGE »...
C’est la saison des bourses aux montres, dans toute l’Europe : la plus européenne (et la première à se concevoir sur une base européenne) se tiendra le dimanche 13 mai, à Strasbourg, à l’Hôtel Mercure (ex-Holiday Inn : 20, place de Bordeaux), de 9 h à 18 h. Renseignements : Chronostalgia...
4)
••• UN RETOUR D’INFORMATIONS CONCERNANT PÉQUIGNET
ET LES COMMENTAIRES DE « BUSINESS MONTRES » SUR CETTE FAILLITE...
Comme toujours, c’est le thermomètre qui a tort ! En constatant qu’on allait droit dans le mur, Business Montres a tiré le signal d’alarme dès l’été 2009, puis confirmé le warning à l’automne 2009 (Business Montres du 17 novembre 2009). Nos analyses ne datent donc pas du dépôt de bilan : fallait-il les taire à l’époque ? Fallait-il cesser d’informer les lecteurs de ce désastre annoncé ? Fallait-il tourner les yeux en voyant une marque foncer dans le mur en klaxonnant ? Fallait-il se taire quand le génie des alpages mortuaciens s'est placé sous la protection du tribunal de commerce bisontin (Business Montres du 26 avril) ? Fallait-il ignorer le mauvais sort réservé aux fournisseurs créanciers de l’entreprise (Business Montres du 27 avril, info 1 et 2) ? Sans doute pas...
••• C’est toujours les médias qui ont tort ! La preuve : la direction de Péquignet n’a pas usé moins de sept agences média en trois ans de campagne pour son « calibre royal ». « Usé » étant un terme pudique pour des agences maltraitées, insultées et parfois même menacées avant d’être répudiées : avec les paranoïaques, c’est toujours la faute des autres ! La preuve : on taira, par égard pour un grand créateur comme Emile Péquignet, le détail de toutes les méchantes avanies judiciaires que la direction de Péquignet lui a fait subir après le rachat de la marque. Toujours les autres ! Alors que le seul à même de « sauver » ce qui pourrait l’être de ce naufrage est, justement, aujourd’hui, Emile Péquignet lui-même...
••• À présent, c’est la faute de Business Montres si l’entreprise ne trouve pas de repreneur ! Trop d’honneur, désolé... Il suffit de savoir lire un compte d’exploitation pour comprendre que les carottes étaient cuites depuis un certain temps. Même si Péquignet n’a pas encore publié ses comptes pour 2011, l’examen des bilans précédents (2009 et 2010) est très révélateur d’un extravagant besoin en fonds de roulement, assorti de pertes colossales et d’un endettement qui ne pouvait qu’obliger les dirigeants à se déclarer très vite en cessation de paiements. On aimerait vérifier, dans un bilan certifié, la réalité du « doublement du chiffre d’affaires » claironné pour 2011 : les éventuels « repreneurs » sont assez grands pour mener eux-mêmes leur audit. Dans six mois, on aimerait tous que ça aille mieux pour une entreprise qui portait une part de l’honneur de l’horlogerie française, mais on a des doutes avec le même modèle économique et sans changement d’équipe dirigeante...
5)
••• UNE RAPIDE SÉANCE DE RATTRAPAGE POUR S ‘ASSURER
DE N’AVOIR RIEN MANQUÉ D’IMPORTANT CES DERNIERS JOURS...
Séance raccourcie, la semaine dernière, par l’absence des écrans de votre Quotidien des Montres, réduit au silence par une incursion de hackers malfaisants chez l’hébergeur du site (Business Montres du 26 avril). Parmi les informations récentes mises en ligne, il ne fallait pas manquer :
• Une lamentable fin de partie pour Péquignet : un excellent calibre horloger (même non totalement déverminé) ne peut rien contre un modèle économique désastreux et une direction qui s'enferre dans le déni de réalité (révélation Business Montres du 26 avril et complément d’information du 27 avril, infos n° 1 et 2)...
• L’invasion des montres de poche aux enchères horlogères : non seulement, c’est le « joli mai des Breguet » (une petite centaine de pièces dispersées en quatre jours), mais ce printemps est aussi celui des montres de poche dans les catalogues des grandes maisons. Normal, les acheteurs chinois restructurent le marché (analyse Business Montres du 28 avril et complément d’information du27 avril du 27 avril, info n° 5)...
• Rolex, Patek Philippe ou Girard-Perregaux pour l’un, Swatch pour l’autre : les enjeux cachés de l’élection présidentielle française à travers les montres portées ou cachées par les candidats (décodage Business Montres du 19 avril et reprise rédactionnelle sur le site Atlantico du 20 avril)...
• Et aussi... : les nouvelles marques, les chaises musicales de la semaine et les nouvelles boutiques annoncées à Paris (Business Montres du 27 avril, info n° 6), les 23 kilos de cocaïne de l’opération « Rolex blanche » (Business Montres du 20 avril), le dernier teaser de Maximilian Büsser (Business Montres du 26 avril) et tout le reste...
6)
••• QUELQUES INFORMATIONS HORLOGÈRES NOTÉES
À LA VOLÉE, EN VRAC, EN BREF ET EN TOUTE LIBERTÉ ÉDITORIALE...
••• CHAISES MUSICALES : Hervé Estienne (ex-boutique Chronopassion Paris) quitte la direction de la boutique Jaeger-LeCoultre de Genève pour prendre la direction de la M.A.D. Gallery montée par MB&F à Genève, qui s’offre là une des meilleures « pointures » de la profession, alors même que le positionnement de cette boutique sur les « objets mécaniques » plus ou moins liés aux objets du temps connaît un succès inattendu...
••• NOUVELLES MARQUES 2012 : Hush Puppies (vous savez, la marque nord-américaine de chaussures, qui a choisi le basset artésien comme « ambassadeur ») a lancé sa marque de montres il y a une dizaine d’années. La marque débarque en Europe de l’Ouest, avec des boîtiers amusants, simples et légèrement rétros, qui font revivre avec élégance et humour les années 1960 et 1070 au poignet (distribution : Colombus I&A, Besançon). Pour découvrir la collection : une animation pleine de fraîcheur sur la chaîne images Business Montres Vision (01:11 mn de bonne humeur, avec des bassets partout)...
••• DIAMANTS : un nouveau scandale couve sous la cendre à propos du laboratoire de certification HRD d’Anvers (Haut conseil du diamant, l’équivalent européen du Gia américain), qui bénéficie d’une reconnaissance officielle de l’Union européenne. Différentes irrégularités ont été constatées et quatre responsables éjectés, alors que plusieurs diamantaires de renom envisagent de fermer leur compte au HRD...
••• TERMITIME : l’atelier monté à Brügg par Anthony Amato prend de l’ampleur. Termitime s’est spécialisé dans le terminage, dans les délais les plus courts possible, de petites et moyennes séries de montres, dans des segments qui vont du moyen au haut de gamme : assemblage, montage, restauration et SAV. Les horlogers de l’atelier maîtrisent les assemblages de grande complication et le prototypage (tourbillons, montres à calendrier perpétuel ou semi-perpétuel, etc.). La surchauffe actuelle de l’industrie suisse a conduit de nombreuses marques à sous-traiter ces métiers à un atelier, qui s’est également spécialisé dans la restauration de mouvements, parfois très anciens. C’est un travail délicat, car il s’agit de « conserver ce qui fait l’authenticité, l’intimité des montres » (Anthony Amato, horloger-rhabilleur de formation). Les conceptions sont surtout intéressantes pour les maisons qui ne disposent pas de leur propre bureau de construction. D’un point de vue géographique, Brügg est idéalement situé et offre de nombreux avantages. Bienne est certes au centre de l’industrie horlogère, mais il y a très peu de termineurs dans la région. Lors de la crise de 2008, beaucoup d’entre eux ont en effet fermé leurs portes. Selon Anthony Amato, Termitime est un des rares ateliers dans la région biennoise qui dispose encore du savoir-faire indispensable pour maîtriser des assemblages de grande complication et moyenne série.
••• LOUIS COTTIER : ce maître-horloger genevois a signé les « Heures universelles » Patek Philippe qui battent tous les records aux enchères, mais son nom est aujourd’hui détourné pour habiller des « chinoiseries » discomptées à bas prix sur Internet (Business Montres du 30 avril). Pas joli joli, sans doute, mais qu’est-ce que les horlogers genevois ont fait pour préserver ce fleuron de leur patrimoine ? Quel hommage a-t-on rendu à ce créateur de génie ?
••• MB&F : lancement aujourd’hui de la nouvelle pièce « Performance Art » de l’année, probablement sur la base d’une HM n° 3, qui avait déjà servi à créer le « hibou » serti par Boucheron, et en collaboration avec un créateur septentrional...
••• ROLEX (1) : on aura noté, une fois de plus, la prolifération des pancartes et des slogans « anti-Rolex » dans les défilés du 1er mai en France. C’est la première fois qu’une marque de luxe, étrangère de surcroît, est ainsi arraisonnée dans le débat politique national. Pas sûr que ce soit favorable aux intérêts commerciaux de Rolex qui, de toute façon, n’a rien tenté pour limiter, empêcher ou du moins contrecarrer ces dérapages...
••• ROLEX (2) : il faut dire que la marque à la couronne a toujours été une marque très politique. On trouve dans le prochain catalogue Antiquorum (Genève, 13 mai prochain), un rapprochement historique explosif en deux pages qui se font face : le lot n° 296 propose la Submariner dédiée à Isser Harel, l’ancien directeur du Mossad israélien (gravure en hébreu au dos ; estimation : 20 000-30 000 dollars), alors que le lot suivant, n° 297 n’est autre qu’une Submariner de l’armée libyenne, datée de 1977 et totalement inconnue (inscription en arabe sur le fond ; estimation : 5 500-7 500 dollars). Deux montres qui auraient pu se rencontrer « sur le terrain »...
••• VICENTERRA : la première Vicenterra GMT-3 (montre lancée en souscription, contre vents et marées, par Vincent Plomb) vient d’être livrée à sa première « fan », qui est une femme – ce qui n’est pas habituel du tout dans l’horlogerie de complications (page officielle Vicenterra). Soixante-cinq autres montres sont en instance de livraison aux souscripteurs : les épisodes suivants sont en cours, toujours avec Vincent Plomb comme coursier personnel (quand il le peut)...
••• ZENITH : un nouveau site sur l’histoire de la marque, « non officiel et non autorisé », ce qui ne veut pas mal informé ! Zenithistoric a été développé en liaison avec le portail Forumamontres : « L'innovation, la créativité, le savoir-faire, la connaissance et la maîtrise de la mesure du temps ont fait de la manufacture de Georges Favre-Jacot créée en 1865 une firme d'exception dotée d'une histoire hors norme et hors du temps. Zenith est fait d'une grande histoire cent cinquantenaire et de petites histoires qui ont alimenté ce grand fleuve qu'est la saga de cette maison qui, depuis sa création, est en permanence restée au même endroit, fidèle à ses racines et à la philosophie de son créateur... Zenithistoric n'a pas d'autre ambition que celle de raconter cette histoire et de sceller le lien fort qui unit les amateurs de belle horlogerie à l'histoire et au patrimoine d'une manufacture qui n'a cessé d'être en mouvements depuis sa création ». Il ya quelques années, on en aurait fait un livre : maintenant, on sanctuarise ces archives (textes et images) sur Internet...
••• INDONÉSIE : ce pays – nouvelle terre promise de l’horlogerie suisse – vient de se hisser au rang de premier marché mondial pour les montres Guess (Gc), qui ont déjà cinq boutiques sur place (sur les 35 boutiques à travers le monde). L’Indonésie reste la première économie du sud-est asiatique, avec un taux de croissance soutenu (6,5 % par an depuis 1996 !) par la consommation d’un marché intérieur de 240 millions d’habitants qui ont vu leur revenu moyen exploser l’année dernière (3 500 dollars annuels en 2011, contre 3 000 dollars en 2010)...
••• CHINE (1) : comment percer sur un marché chinois qui adore les marques de luxe, mais qui ne vous reconnaît pas encore comme une marque de luxe ? On s’est posé la question chez Citroën : une analyse du quotidien économique français Les Echos, qui devrait intéresser quelques marques horlogères confrontées à la même situation sur le même marché...
••• CHINE (2) : quand la Chine s’endormira... « La Chine ralentit, car elle est au bout de son modèle. La stagnation européenne lui a révélé la fragilité de son modèle exportateur, alors que l'inflation s'installe et que la bulle immobilière menace d'éclater. Son nouveau plan à cinq ans prépare le passage vers une économie de consommation. Il sera délicat, bien moins gourmand en métaux de base et fera le bonheur des vendeurs d'automobiles, de cosmétiques et de téléphones. Et la réussite de cette transition nous concerne tous. Comme les matières premières, nous sommes désormais tous dépendants du destin de la Chine » (Les Echos)...
••• CHINE (3) : les marques de montres les plus recherchées sur les moteurs de recherche chinois sont, dans l’ordre, Longines (30e), Omega (36e) et Rolex (46e). Côté joailliers (pure players) : Chow Tai Fook (14e), Cartier (21e), Swarovski (26e) et Tiffany & Co (32e). Dans ce Top 50 établi par le Digital Luxury Group, pour les marques de luxe généralistes, on trouve Louis Vuitton (3e), Chanel (5e), Dior (8e, mais c’est pour la cosmétique), Hermès (13e), Gucci (19 e), Burberry (22e), Coach (24e), Armani (28e), Prada (29e) et Versace (37e).
••• CHINE (4) : toujours selon le Digital Luxury Group, La Chine devient le marché n°1 pour la Haute Horlogerie. Pour la première fois depuis le lancement du WorldWatchReport™ en 2004, la Chine dépasse les Etats-Unis et devient le marché où la demande pour les produits de Haute Horlogerie est la plus forte, avec près de 25 % de parts de marché au niveau international, contre 21 % pour les Etats-Unis.
••• « SHARP » : apparemment, les recettes classiques du magazine Revolution fonctionnent toujours. Avec des filles assez dénudées, des photos plutôt léchées et des montres très conceptuelles, le e-magazine masculin Sharp réussit une intéressante série sur les « montres les plus sexy portées par les mannequins les plus délicieux ». Pour le plaisir des yeux, ça ne se refuse pas...
••• HYDROPTÈRE : c’est reparti pour l’équipe d’Alain Thébault sur son Hydroptère DCNS qui n’a pas retrouvé de sponsor horloger (ex-Zenith, ex-Audemars Piguet), mais qui se lance pour un record de la « Transpac » entre Los Angeles et Honolulu. Yves Parlier, Jean Le Cam, Jacques Vincent et Luc Alphand ont posé leur sac à bord pour cette course au large sur foils. Un ratage côté marques de montres ?
••• CULTURE HORLOGÈRE : retrouvées dans les archives du CNAM (Arts et métiers, Paris), quelques animations sur les principes élémentaires de l’horlogerie mécanique, à découvrir sur la chaîne images Business Montres Vision :
• L’ensemble fusée-chaîne pour compenser les variations de tension du ressort spiral...
• Le spiral comme on ne vous en avait encore jamais parlé...
• L’ancre et la roue d’échappement pour réguler le mouvement d’une horloge et son battement... |