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ENCHÈRES PRINTEMPS 2012 # 07 : Le catalogue Christie’s au scanner (première partie)
 
Le 14-05-2012
de Business Montres & Joaillerie

Les sessions d’enchères de ce printemps 2012 sont un des épisodes les plus stratégiques de la « guerre des auctioneers depuis dix ou quinze ans...

Si Sotheby’s a mobilisé beaucoup de moyens, notamment humains, pour réussir son retour sur le devant de la scène, Christie’s mise sur la qualité de son catalogue et sur l’entregent personnel d’un Aurel Bacs plus référent que jamais auprès des grands collectionneurs.

Coup de projecteur rapide sur la crème de ces 414 numéros...


••• UNE DOUBLE SESSION QUI NE PEUT
QUE MULTIPLIER LES RECORDS SOUS LE MARTEAU...

Business Montres (10 avril) a déjà prévenu ses lecteurs à propos des Breguet exceptionnelles de la vente Christie’s. Il ne faudrait pas pour autant négliger les autres propositions d’un catalogue très riche, qui va forcément (et presque mécaniquement) maintenir Christie’s au premier rang de cette série de sessions d’enchères genevoises. Avec de telles pièces au catalogue, il faudrait une révolution pour qu’Aurel Bacs ne soit plus la « superstar » des montres de collection...

••• Son catalogue du 14 mai est dense, ramassé et d’une intéressante variété commerciale : il y en aura pour tous les goûts, et pratiquement pour toutes les bourses. Il a été stratégiquement séquencé en fonction de l’intérêt des pièces présentées (en ménageant des pauses et des respirations entre les lots phare). Il tient compte des fuseaux horaires internationaux et de la sensibilité horlogère des enchérisseurs qui s’y trouvent. Il ménage ses effets pour les « perdants » des grands numéros, qui pourront se trouver un lot de consolation dans les numéros suivants...



••• UNE PROMENADE RAPIDE
DANS LES 364 PAGES
D'UNE MACHINE À EMBALLER LES ENCHÈRES
(on ne pourra malheureusement pas s'arrêter sur tous les lots)...

••• Une mise en bouche matinale avec les 36 premiers lots, histoire de « chauffer » la salle, de se faire la voix et de laisser aux Italiens le temps de prendre leur café...

••• Premiers coups de semonce avec le lot n° 37 (Patek Philippe/Tiffany & Co), qui sera sans doute le premier à dépasser les 200 000 dollars, et avec le lot n° 38 (Patek Philippe réf. 2499), qui dépassera sans doute les 300 000 dollars...

••• Le ton sera donné et on pourra attaquer une série de montres de poche (lots n° 39 à 52), qui animeront les premiers rangs de la salle - c’est toujours là que se mettent les enchérisseurs pour ce genre de pièces -, avant qu’on n’attaque quelques Rolex (Daytona, Comex, etc.) qui ne manquent pas d’intérêt (lots n° 55 à 61), dont une superbe réf. 8171 (lot n° 61), dont l’état parfait justifie qu’elle aille au-delà des 300 000 dollars de son estimation haute (elle est comme neuve et considérée comme le parangon de ces Padellone)...

••• On va ensuite calmer le jeu (tout de même avec des enchères à cinq chiffres) jusqu’à quelques Patek Philippe pour clients sérieux, comme le lot n° 83 (encore une réf. 2499, comptez 400 000 dollars), le lot n° 84 (une autre réf. 2499, mais cette fois dans les 2 millions de dollars, compte de son originalité dans la production de la maison, de sa rareté – personne ne la connaissait – et de son état spectaculaire) ou le lot n° 85, neuf de stock, sans cadran émaillé (qu’est-il devenu, alors que c'est la même montre ?), mais c'est vraie gourmandise pour marchands avisés (comptez au moins 70 000-80 000 dollars)...

••• Deux « Heures universelles » vont pouvoir exciter les passions : le lot n° 87 (réf. 605, cadran émaillé « Amérique du nord », très recherché) ne devrait pas échapper au demi-million de dollars, sachant que le lot suivant, n° 88, est une réf. 2523 (la préférée des collectionneurs de ces « Heures universelles »), mais dotée du même cadran émaillé (on sera là dans les trois millions de dollars, voire plus). La paire de ces montres serait un fleuron de toute belle collection et on n’en reverra pas de sitôt dans les catalogues, compte tenu de leur rareté...

••• On laisse tout le monde reprendre son souffle avec les montres suivantes (lots n° 89 à 107), on s’arrête un instant sur la rareté du lot n° 108 (à 60 000 dollars, ce chronographe Audemars Piguet serait une affaire, surtout si l’acheteur du musée Audemars Piguet oublie de lever la main), on a un doute sur le lot n° 109 (une répétition minutes Vacheron Constantin estimée sous les 300 000 dollars : c’est la seule connue, sa sonerie est séduisante, mais est-elle « bonne », c'est-à-dire née ainsi dans les ateliers de la marque ?) et on attaque ensuite quelques montres de poche (lots n° 110 à 122), histoire de déguster le lot n° 123 (une superbe montre de poche émaillée de François Nicole, avec un mélange de complications sans doute unique à ce jour sur le marché, à l’estimation haute de 440 000 dollars, qui devrait aller encore plus haut si les collectionneurs chinois ne prennent leur apéritif du soir, puisqu’il sera pas loin de 18 h pour eux)...

••• Une vraie rareté (et même une première mondiale) nous attend ensuite avec le lot n° 126, une Rolex Prince en platine qui n’est estimée que 23 000-33 000 dollars – ce qui serait trop si c’était un faux, mais absolument ridicule si c’est vraiment une Prince en platine ! On sait qu’il y en a eu quelques-unes à l’époque (années 1930), mais personne n’en a jamais vu, ce qui a excité l’imagination des faussaires. Si les collectionneurs la « sentent » bien et s’ils sont convaincus (pas d’extrait des archives Rolex), l’explosion sera retentissante – d’autant que le crypto-musée Rolex ne peut pas passer à côté d’une telle pièce (image ci-dessus). Les deux lots suivants, n° 127 (un mouvement Rolex monté en poche : 6 700 dollars) et n° 128 (une Oyster Royal à fond saphir : rarissime et, surtout, authentique ! Un régal à moins de 3 000 dollars) devraient combler les Rolexomaniaques pas trop fortunés, qui pourront toujours se rattraper sur les Rolex suivantes (lots n° 129 à 141, dont plusieurs atteindront les six chiffres)...

••• Il ne sera pas encore midi, et on sera sans doute déjà en route vers les dix millions de dollars, soit beaucoup plus que la totalité du résultat final des concurrents de Christie’s. C’est là qu’on atteint un gisement de Patek Philippe de premier plan, comme le lot n° 184 (une réf. 1518 en très bel état au cadran jamais vu : 310 000 dollars), le lot n° 185 (une réf. 3448 très jolie, à 440 000 dollars) ou le lot n° 186, une montre de poche émaillé, réf. 864, émaillée par Suzanne Rohr et datée de 1974 (le motif délicatement exécuté est une mosquée omanaise : on imagine que le sultan local ne laissera pas repartir ailleurs que chez lui une pièce aussi rare, estimée 390 000 dollars)...

••• Il sera alors temps pour Aurel Bacs d’aller prendre un déjeuner bien mérité, avec les poches gonflées par la dizaine de millions de dollars adjugée dans la matinée. Il faudra, en effet, reprendre des forces avant la session de l’après-midi, que tout permet d'annoncer largement multi-millionnaire et riche en multiples records...




••• À SUIVRE :
LE CATALOGUE CHRISTIE’S AU SCANNER (VENTE DU 14 MAI), seconde partie...
Les Breguet « historiques » et les Breguet « sentimentales », les Patek Philippe jamais vue sous le marteau, les montres de poche de référence, les Rolex étoilées d’anthologie et tout le reste (commentaires et analyse : Business Montres du 13 mai)...

 



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