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Avec plus de 14 millions d’adjudications à la mi-journée, et moins d’une poignée de lots repris (4, en fait), Aurel Bacs a largement explosé le pronostic de Business Montres (12 mai), qui ne le créditait préventivement que d’une (grosse) dizaine de millions au terme de ses 186 premiers lots.
Là, on s’achemine clairement vers les 30 millions en fin de journée, voire même légèrement plus, qu’on parle en francs suisses, en dollars ou même en euros.
Une tendance claire pour cette matinée : la relative sagesse des lots sages et la relative extravagance des lots extraordinaires. Ce qui confirme une évolution qu’on pouvait constater hier chez Antiquorum.
Tendance complémentaire : le « clan des Italiens » ne fait plus – et de loin – la loi sur le marché des enchères : les lointains acheteurs asiatiques ont, à plusieurs reprises, assommé les enchérisseurs italiens (marchands ou grands collectionneurs)...
Parmi les adjudications qui sortaient vraiment de l’ordinaire au cours de cette première session d’enchères :
••• La Rolex « Padellone » (lot n° 61) : estimée 300 000 CHF, elle est partie à 450 000 CHF, ce qui doit être un record (cette pièce exceptionnelle a été adjugée à un Français)...
••• La Patek Philippe réf. 2499 (lot n° 84) dans sa configuration « fond bombé » et boîtier spécial) : 2,2 millions de CHF pour une estimation haute de 1,8 million, ce qui consacre le caractère exceptionnel de cette pièce fresh to the market...
••• La Patek Philippe « Heures universelles » réf. 605 a été adjugée à 570 000 CHF (estimation haute : 400 000 CHF pour cette montre de poche émaillée « Amériques ») a un amateur qui s’est offert la paire avec le lot suivant, une autre « Heures universelles », cette fois réf. 2523 (double couronne), également proposée avec le cadran émaillé « Amériques » (2,4 millions de CHF, pour une estimation haute à 2,6 millions). Un bon exemple de bras de fer dans lequel un amateur asiatique l’a emporté sur les Italiens...
••• 1000 000 CHF pour le chronographe Audemars Piguet en or rose (lot n° 108, estimation haute : 60 000 CHF), qui établit là un record pour une chronographe de la marque...
••• 300 000 CHF pour la répétition minutes Vacheron Constantin, possible pièce unique, qui n’était estimée qu’à 250 000 CHF (lot n° 109)...
••• La montre de poche émaillée et multi-compliquée de François Nicole (lot n° 123) était assez exceptionnelle pour s’arracher à 490 000 CHF, pour une estimation haute de 400 000 CHF : c’était probablement la montre la plus compliquée du début du XIXe siècle, et on pourra désormais l’admirer dans les vitrines d’un musée privé très connu à Genève...
••• Les Rolex « Stella » (Day-Date à cadran couleur) confirment leur nouvelle cote auprès des collectionneurs : 22 000 ou 25 000 CHF pour une estimation à 12 000 CHF (lots n° 137 et 138)...
••• 140 000 CHF pour une Patek Philippe asymétrique « Gilbert Albert » en platine (lot n° 183), qui n’était estimée qu’à 100 000 CHF : l’effet rareté, avec quelques diamants baguette en prime...
••• On pourrait trouver un peu décevants (!) les 320 000 CHF de la Patek Philippe réf. 3448/6 (lot n° 185), dont l’estimation haute volait à 400 000 CHF, mais ce serait jouer les enfants gâtés – même si on peut parier que cette pièce unique, jamais vue en salle, fera mieux la prochaine fois...
••• Enfin, les 600 000 CHF de la Patek Philippe émaillée répétition minutes (lot n° 184 : ci-dessus), qui était estimée à 350 000 CHF, prouvent que les pièces uniques se vendent à des prix uniques, surtout quand on cumule la signature de la marque, celle de l’émailleuse (Suzanne Rohr), la qualité du motif (une mosquée omanaise) et la plus grande rareté.
La séance reprend à 14 heures, avec les Breguet « historiques » au programme... |