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ACTUALITÉS : Le reformatage 100 % horloger de Lausannetec relance la guerre du salon unique
 
Le 25-05-2012
de Business Montres & Joaillerie

S’il n’y avait que 93 exposants pour la première exposition de l’EPHJ à Lausanne, il y a une dizaine d’années, on en comptait un peu moins du double pour la première édition de Lausannetec, le nouveau salon de la sous-traitance des industries horlogères. Ce qui laisse de la marge pour progresser...

Les éditions suivantes, seront plus décisives, le format 2012 ayant été vampirisé par la domination de l’EPHJ (Genève)...



1)
••• LES POINTS FORTS ET LES POINTS FAIBLES
DE L'EXPÉRIENCE LAUSANNETEC ET DE SA VUE SUR LE LAC...

Pour ce qui est des statistiques chiffrées, il n’y a pas photo, ni pour les fournisseurs qui exposent, ni pour le nombre de leurs clients venus les visiter – hier mercredi plus nombreux qu’avant-hier mardi, et bien qu’aujourd’hui ou encore demain ! L'EPHJ ne pourra faire que mieux, et a donc gagné la première bataille... Que peut-on cependant déduire de ces premiers jours du nouveau Lausannetec ?

• L’espace : la nouvelle halle de Beaulieu (Lausanne) est une réussite incontestable, dans laquelle il fait bon vivre, exposer et visiter. La vue sur le lac est magnifique et l’accès permanent à la lumière du jour est une facteur tonique qui change agréablement du béton sous néon des halles habituelles, comme celles de Baselworld.

• La décoration : sobre, mais satisfaisante, elle affiche des prestations techniques d’un excellent niveau (matériaux, palette des couleurs, signalétique, implantation), qui n’étonnera personne compte tenu du professionnalisme habituel des événement MCH. Les allées sont spacieuses et les îlots de stands paysagés avec une habileté qui masque parfaitement la faible densité des exposants dans une telle halle...

• Les exposants : ni pléthore, ni pénurie, mais un nombre qui permet de redonner une dimension humaine à un principe de salon professionnel devenu de plus en plus convivial et relationnel au fil des ans. Ce bonheur d’être ensemble, en petit comité, s’entend dès 17 heures quand sautent les bouchons des flacons de blanc qui circulent d’allée en allée. Ouf : les traditions de l’EPHJ lausannoise ont été respectées !

• Les visiteurs : si on atteint les 4 000 entrées pour les quatre jours d’ouverture, ce sera un exploit, mais le ratio exposant/visiteur resterait dans la norme des salons professionnels classiques. Apparemment, le bouche-à-oreilles a bien fonctionné entre mardi et mercredi, journée dont la fréquentation a été plus marquée, avec un public de clients « utiles » d’une certaine qualité, sérieux et motivés.

Donc, Lausannetec se sort de cette première édition 2012 avec les honneurs de la guerre et quelques circonstances atténuantes (commercialisation tardive par rapport à l’EPHJ, timidité face à un nouveau concept, etc.). Disons que c’est un salon « pauvre, mais digne » ! Qu’en sera-t-il de l’édition 2013 ?


2)
••• UN SALON PROFESSIONNEL APPELÉ
À SE RENCENTRER SUR LES SEULES ACTIVITÉS LIÉES À L'HORLOGERIE...

Apparemment, les doléances des exposants ont été entendues. Les horlogers n'aiment pas se mélanger ! C’est « non officiel et non autorisé », mais il semblerait que la direction de Lausannetec s’achemine vers un reformatage purement horloger du salon, les micro-techniques ou le med-tech n’intervenant plus ici qu’au titre de leurs prestations horlogères et en fonction de leurs clients horlogers. 2013 devrait donc être un salon professionnel 100 % horloger, recentré sur les seules activités relatives à la montre et aux objets du temps.

•••Pour mémoire, on se souviendra que la création de l’appendice EPMT (micro-techniques) et MT (med-tech) correspondait, pour l’ex-EPHJ de Lausanne, à la nécessité de trouver un nouveau relais de croissance plutôt qu’à une stratégie d’anticipation professionnelle. On était dans la nécessité financière (« saturer » le site et maximiser la rentabilité) plus que dans la diversification rationnelle : l’agrafage des deux métiers n’avait pas vraiment convaincu les exposants des deux branches. Il s’agissait d’une logique de profit, et non d’une logique d’industrie...


3)
••• L'ÉMERGENCE D'UNE NOUVELLE
GRANDE PUISSANCE – L'OPINION PUBLIQUE – DANS LE PAYSAGE HORLOGER...


2013 sera sans doute marqué par l’émergence d’une nouvelle puissance dans le champ de ce duel entre EPHJ et Lausannetec : la naissance d’une opinion publique horlogère, celle de l'amont industriel, des sous-traitants et des fournisseurs, qui n’en sont pas – et de loin ! – à parler tous d’une seule voix, mais qui voudraient bien y arriver.

••• Le test sera pour eux le 3 juillet prochain, lors de l’assemblée générale d’HorloExpo - quel horrible nom ! - : les membres de l’association – création spontanée qui regroupe les exposants des deux salons – devront alors décider de se porter sur un seul salon, qui pourra être Lausanne ou Genève. Cette association HorloExpo regroupe-t-elle 100, 200 ou 300 membres (sur les 1 000 sous-traitants horlogers potentiels : estimation Business Montres) ? Difficile de le savoir, mais on le vérifiera le 3 juillet...

••• Ces membres d’HorloExpo obéiront-ils comme un seul homme aux consignes « démocratiques » communiqués par les organisateurs après un vote à bulletins secrets ? Ce sera un excellent test des limites de cette nouvelle grande puissance dans le paysage horloger. Réunis hier soir à Lausanne pour un premier bilan d’étape, quelques dizaines de ces adhérents et sympathisants étaient en tout cas décidés à ne plus se laisser manipuler et à « tenir le couteau par le manche » : « C’est notre salon, disaient-ils en parlant indifféremment de Lausanne et de Genève. Il s’est construit avec notre argent et ce sont nos clients ».

••• Un sondage, réalisé sur un échantillon représentatif (38 % des exposants de l’EPHJ 2011) a révélé que 92 % des fournisseurs étaient opposés à la tenue de deux salons simultanés, un seul leur suffisant, qu’il soit à Genève ou à Lausanne. On a pourtant l’impression (leur vote en décidera) que leur cœur ne balance guère entre « Lausanne la neutre » (ni Genève, ni Bienne, ni le Jura, ni les vallées) et « Genève la fière » (qui s’affirme capitale de l’horlogerie de luxe) : un Lausanne, sinon rien ! Ce n’est cependant qu’une impression, après sondage pré-électoral informel. Certains exposants considèrent même que des sous-traitants vraiment unis et décidés auraient la capacité de laisser les salons Lausanne et Genève se livrer seuls à leur petit duel, les forces vives de l’amont horloger choisissant de tenir salon dans une autre métropole suisse...


4)
••• LA VOX POPULI DES FOURNISSEURS
EXIGE LA SANCTUARISATION D'UN SEUL SALON PROFESSIONNEL...

Le traumatisme est profond chez les fournisseurs, et la déstabilisation durable. Un seul salon « conseillé » après le 3 juillet : le perdant n’en sera certainement pas foudroyé dans les secondes qui suivront les résultats du vote. On aura donc encore deux salons en 2013, et ce sera probablement le cas en 2014. On peut déjà parier sur un rééquilibrage paritaire en 2013 (350-400 exposants de part et d’autre, selon le principe des vases communicants), les choix du marché devenant décisifs après le succès de l’un, de l’autre ou même des deux.

••• Après un vote qu’il faudrait plébiscitaire, clair, net et sans bavures, et en cas de bras de fer prolongé, le plus résistant l’emportera, mais la vox populi des sous-traitants sera décisive. Surtout si le salon si démocratiquement « élu » a l’intelligence de réserver des conditions préférentielles et des privilèges aux si gentils adhérents d’HorloExpo. Le mouvement de bascule deviendrait irrésistible...

••• L’équation de l’après-2012, stratégiquement axé autour de la sanctuarisation d’un seul salon, est particulièrement complexe. Pour les exposants, la question est cruciale : « Où dois-je exposer en 2013 ? Où préféreront aller les marques et mes clients ? À qui faire confiance ? ». On sait que les visiteurs n’ont pas forcément deux jours à sacrifier, sur deux sites, avec des expositions souvent redondantes qui leur feraient perdre du temps...

••• Pour ce qui est des organisateurs, il faut prendre en compte plusieurs nouveaux facteurs de cette équation, dont l’âge des capitaines (certains sont plus proches que d’autres de la retraite), l’aptitude au dialogue (les responsables de l’EPHJ ont refusé toute négociation avec les organisateurs de Lausannetec, tout comme toute confrontation amiable avec HorloExpo et avec Business Montres) et la rapacité attribuée aux uns ou aux autres (les chiffres qui circulent sont édifiants !).


5)
••• UNE MORALITÉ FINALE
EN FORME DE QUESTION ET AVEC UN ARRIÈRE-GOÛT DE REGRET...

• Donc, grosse redistribution des cartes pour 2013, avec un Lausannetec exclusivement horloger et quelques innovations dont on ne peut pas encore parler.

• Donc, grosse campagne électorale à prévoir côté exposants au début de l’été, à la fois pour recruter de nouveaux adhérents à HorloExpo et pour hâter la maturité de l’une ou l’autre des métropoles où tenir salon.

• Donc, grosse campagne de désinformations, manipulations et multiples intoxications à prévoir d’ici à la rentrée 2012, quand les uns et les autres des exposants devront bien signer un engagement pour Genève ou pour Lausanne. On ne va pas se battre avec des arguments rationnels, mais sur des préférences irrationnelles enrobées de non-dits et d’obscurs règlements de comptes...

Comme tout aurait été plus simple si on avait pu négocier avant, sur la base de vrais comptes d'exploitation, pour s’entendre ensuite, plutôt que d’en venir aux mains !

 



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