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La démocratie actionnariale ne progresse qu’à petits pas en Suisse
 
Le 29-05-2012

Selon zCapital, l’exercice des droits de vote reste insuffisant. Le bilan reste mitigé en matière de politique de rémunération

La participation des actionnaires aux assemblées générales a légèrement progressé l’an dernier en Suisse, mais pas assez aux yeux de zCapital. Dans une étude, la société zougoise estime que le processus d’amélioration en matière de gouvernance d’entreprise a «stagné» l’an dernier. Côté positif, le gérant, qui a passé en revue 130 petites et moyennes capitalisations boursières et les 20 plus grandes entreprises du SMI, observe que la participation aux assemblées générales a crû à 59% en 2012 (56% un an plus tôt). De plus, les entreprises qui restreignent les droits de leurs actionnaires sont aussi moins nombreuses.

En revanche, la double casquette, soit le cumul de la fonction de président et de directeur, reste la règle dans 14 sociétés. Au final, les sociétés évaluées ont obtenu une note moyenne de 67 points en matière de gouvernance d’entreprise sur un maximum de 100 points. Geberit se place en tête avec 86 points, suivi par Valora et Lonza avec 83 points. A l’inverse, les sociétés Pargesa, Compagnie Financière Tradition et Advanced Digital Broadcast ont obtenu les plus faibles scores.

Le bilan est mitigé en matière de politique de rémunération. Désormais, 31% des entreprises suisses organisent un vote consultatif sur les rapports de rémunérations, contre 23% il y a un an. En revanche, seules 58% des sociétés ont des modèles de rémunération jugés «transparents et compréhensibles» par zCapital. Le manque de transparence est fréquent chez les entreprises imprégnées de culture anglo-saxonne, comme Temenos, Logitech ou Aryzta, a observé Jolanda Stadelmann, l’une des auteurs de l’étude.

Part des salaires record
chez Cicor, EFG et Temenos


La rémunération des directeurs a reculé en moyenne à 1,13 million de francs (1,15 million un an plus tôt) pour les petites et moyennes capitalisations. La rétribution accordée aux membres de la direction et du conseil d’administration des sociétés a représenté en moyenne 5,4% du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (EBITDA). Mais les écarts entre sociétés sont très marqués: chez Cicor Technologies, la rémunération accordée aux cadres a atteint 49,3% de l’EBITDA l’an dernier! Cette part a aussi dépassé les 36% chez EFG International et Temenos.

Pour Gregor Greber, directeur de zCapital, la révision du droit des actionnaires ne prend pas encore assez en compte le principe «une action, un vote». De même, la problématique des «actions dispo» – 19% des actions des sociétés en moyenne – reste importante. On parle d’«actions dispo» lorsque le détenteur d’actions nominatives n’inscrit pas le titre dans le registre des actionnaires.

Pour autant, obliger les caisses de pension à exercer leurs droits de vote n’apparaît pas la bonne solution pour Gregor Greber, qui estime qu’«imposer des contraintes n’aide pas la démocratie». Le directeur reste aussi partagé à propos de l’initiative Minder. Certains de ses aspects, comme l’obligation de voter sur le salaire des directeurs, qui obligerait à organiser une assemblée générale lors de chaque changement à la tête d’une société, sont jugés problématiques.

Yves Hulmann
LE TEMPS

 



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