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La Suisse monte sur le podium de la compétitivité mondiale
 
Le 31-05-2012

Hongkong et les Etats-Unis arrivent en tête. Singapour est relégué au quatrième rang, selon le classement de l’IMD. Des craintes liées à la crise en Europe subsistent

Croissance, efficacité en affaires, faible taux de chômage et dynamisme du marché du travail, haut niveau d’éducation, infrastructure fiable, forte culture en recherche et en développement, stabilité et prévisibilité. Autant de domaines dans lesquels la Suisse ne cesse de progresser. Résultat, elle a décroché le troisième rang au hit-parade mondial de la compétitivité, selon le Rapport de la compétitivité 2012, publié jeudi par l’IMD, à Lausanne. Elle se trouve juste derrière les Etats-Unis et Hongkong. Sur le plan européen, la Suisse est championne, devant la Suède, la Norvège et l’Allemagne.

C’est la première fois depuis la publication de ce classement en 1989 que la Suisse monte sur le podium. Ces dernières années, elle était abonnée au quatrième ou cinquième rang. «La progression de la Suisse tient aussi à la conjoncture internationale, commente Anne-France Borgeaud Pierazzi, économiste à l’IMD. L’Europe est en crise. L’Asie ralentit aussi, ce qui explique que nous devançions Singapour en 2012.» L’autre rapport sur la compétitivité, celui publié par le World Economic Forum, place la Suisse à la première place.

Le rapport de la compétitivité de l’IMD repose, pour deux tiers, sur des faits statistiques et, pour le reste, sur un sondage auprès des leaders d’opinion dans le monde. Les chercheurs de l’IMD ont retenu 329 critères pour tirer des conclusions. «Les perceptions n’ont jamais été aussi positives qu’en 2012», s’enthousiasme Anne-France Borgeaud Pierazzi. Les facteurs d’attractivité les plus cités: la prévisibilité, les talents et le régime fiscal compétitif. «C’est vrai que les facilités fiscales accordées aux entreprises étrangères font débat, mais cet élément n’est pas pris en considération dans le classement», dit-elle.

La bonne place de la Suisse n’empêche toutefois pas des craintes liées à la conjoncture incertaine. Les chefs d’entreprises reconnaissent que la décision de la Banque nationale suisse de fixer un taux de change plancher de l’euro par rapport au franc a eu un impact positif. Ils restent néanmoins préoccupés par la force du franc qui entrave la compétitivité. Selon eux, une monnaie forte peut conduire à la délocalisation, non seulement de la production, mais aussi de la recherche et du développement. Le rapport met aussi en évidence le risque que représente la crise en Europe, principal débouché pour les exportations suisses. Celles-ci restent vulnérables face à une demande européenne en baisse.

Sur un plan plus global, le rapport de l’IMD fait remarquer que, malgré ses difficultés, l’économie américaine se maintient sur le haut du podium. «La compétitivité américaine a un impact profond sur le reste du monde, écrit dans le rapport Stéphane Garelli, directeur du Centre de la compétitivité à l’IMD, par ailleurs président du conseil d’administration du Temps. L’Europe est frappée par l’austérité. Elle connaît une direction politique fragmentée et représente à peine une alternative crédible. Le bloc des pays émergents (la Chine, l’Inde et le Brésil régressent par rapport à 2011) est en construction. En fin de compte, si les Etats-Unis sont compétitifs, c’est tout le monde qui sortira gagnant.»

Ram Etwareea
LE TEMPS

 



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