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LES SMS DU MARDI : Les nouveaux copeaux d’Yvan Arpa et le nouveau gender marketing de Jean-Claude...
 
Le 12-06-2012
de Business Montres & Joaillerie

À l'occasion de son jubilé de diamant, Même la reine Elizabeth II d’Angleterre a travaillé son marketing pour redorer la couronne ternie des Windsor...

POUR CE DÉBUT DE SEMAINE, UNE DIZAINE D’ACTUALITÉS HORLOGÈRES EN VRAC, EN BREF ET EN TOUTE CURIOSITÉ ÉDITORIALE...


1)
••• « HIS7OIRE » : trouvée sur le net, une jolie et très créative façon d’écrire l’entrée dans l’histoire de Rafael Nadal, vainqueur pour la septième fois à Roland-Garros (six victoires pour Bjorn Borg, le précédent recordman). Et c’est donc Richard Mille qui monte sur le podium, au poignet de Rafael Nadal dans le grand tournoi de tennis horloger du week-end (Business Montres du 11 juin, info n° 3). Une couronne à sept branches ou une « balle de sept » : ça vaut bien une série limitée, non ?


2)
••• ROLAND-GARROS : la belle histoire de Maria Sharapova (vainqueur féminin du tournoi et désormais numéro un mondiale), de son ascension, de ses rapports avec TAG Heuer et de sa passion pour sa Formula 1 Lady Steel et Ceramic Pavée (« Notre-Dame-de-Roland-Garros », par Miguel Seabra : Espiral Do Tempo)...


3)
••• 2LMX : la marque d’Arnaud Tellier (Tellier Fine Arts) et de ses copains (révélation Business Montres du 3 novembre 2011) n’est pas qu’un concept numérique. Les composants sont en cours de fabrication dans un des meilleurs ateliers du Locle (page Facebook de 2LMX). Mahousse costaud au poignet, mais finalement portable ! Pour avoir une idée du volume, une animation à (re)découvrir sur la chaîne images Business Montres Vision (déjà « vue) par 28 000 personnes)...


4)
••• TAG HEUER : bien assumés par la marque, et sans états d’âme (ça fait partie du modèle économique), pas moins de sept outlets TAG Heuer aux Etats-Unis (Floride, Californie, Nevada, Illinois, etc.). Il y en a sept autres au Japon, trois au Royaume-Uni, deux en Espagne et un en Allemagne. Soit un réseau unique au monde de vingt boutiques haut de gamme, qui permettent de gérer proprement et sans risque d’image les inévitables problèmes de gestion de production et d’ajustement de la distribution dans quelques marchés majeurs. On y trouve les montres des collections retirées du marché et quelques surstocks, à des prix qui varient entre 25 % et 50 % de réduction par rapport au prix catalogue, avec une forte rotation des produits qui ne sont par principe pas « suivis ». C’est une réponse décomplexée et apparemment très profitable aux « dégazages » sauvages et incontrôlés de trop de marques horlogères : pourquoi cette pratique managériale plutôt habile – usuelle et banalisée dans d’autres industriels du luxe – est-elle à ce point tabou et ostracisée dans l’espace horloger francophone ?


5)
••• ELIZABETH 2.0 (1) : la « marque » Elizabeth II vient d’être génialement relancée par un storytelling exemplaire, alors que les coucheries de Lady Di et du prince Charles avaient mis à mal la maison Windsor. C’est bien la preuve qu’on peut relancer une marque défaillante, pourvu qu’on recrée au moment stratégique une histoire d’amour : question de communication (gestion de la rareté et contrôle du discours), de concentration sur les stars (la reine) et d’innovation (nouveau produit : Kate Middleton), avec un peu de savoir-faire autour (source : The Economist)...


6)
••• ELIZABETH II (2) : les couleurs, les symboles, les drapeaux et le design général des cérémonies du jubilé. « Il faut reconnaître aux Anglais leur talent pour cultiver les symboles. Dans le monde, outre peut-être le Suisse, il n’existe pas de pays qui a su construire une liste si large, mais aussi si graphiquement mise au point. Bus à impériale, cabine téléphonique, taxis, agent de police, Beefeater, Rolls Royce, pub typique, chapeau boule, Union Jack, Harrods, boîte aux lettres, garde impérial, kilt, cornemuse,… une seule de ces icônes suffit à identifier le Royaume Uni » (source : Admirable Design)...


7)
••• YVAN ARPA (1) : on l'avait quitté entre tatamis (sa marque Black Belt, réservée aux ceintures noires) et stands de tir (sa collection Son of a Gun pour son autre marque, Artya). Il ne faut jamais le perdre du vue ! On le retrouve aux commandes de la dernière (la seule ?) manufacture de composants du centre de Genève, SC2, une fabrique indépendante montée par Eric Pospieszny et spécialisée dans les pièces horlogères complexes et le prototypage très haut de gamme. Le fichier clients de SC2 dans la haute horlogerie est impressionnant, mais Eric Pospieszny préférait adosser son développement à de nouveaux partenaires, eux aussi indépendants. SC2 dispose d'un parc machines très important (2 CNC cinq axes) pour une entreprise qui ne compte que cinq employés : il fallait investir pour continuer à aller de l'avant. C'est là qu'Yvan Arpa, fin connaisseur des réseaux de l'amont industriel, est intervenu pour présenter un investisseur familial, dont tout ce qu'on peut dire aujourd'hui est qu'il n'est pas suisse. Aussitôt dit, aussitôt fait : Yvan Arpa (ci-dessus) sera désormais le CEO de cet atelier – bien connu dans toute la Suisse horlogère pour sa réactivité autant que pour sa créativité (Eric Pospieszny demeure aux commandes de la production)...


8)
••• YVAN ARPA (2) : c'est donc une nouvelle étape de la « carrière » d'Yvan Arpa, si tant est que ce mot ait un sens pour une grenade dégoupillée ! Il aura marqué de son passage des marques comme Hublot, Romain Jerome, Volna ou même Jacob & Co. Chez SC2, il maintiendra cependant la dynamique de ses autres marques, en se contentant de renoncer aux missions confidentielles de consultant au service des grandes marques. Cette reprise en main est assez symptomatique de la « crise » des sous-traitants indépendants, pris entre les feux des grandes groupes qui verticalisent alors même que les marques des groupes sont – directement ou non – leurs meilleures clientes. On ne peut que se féliciter de ce passage de témoin, qui préserve une capacité de production indépendante aussi largement utilisée par les marques des groupes que par les créateurs indépendants. Sans préjuger de l'avenir, il est probable que SC2 profitera du « réseau Arpa » et des capacités de son nouvel investisseur pour doper ses propositions créatives –et surtout ses solutions techniques au service des horlogers les plus innovants...


9)
••• BELL & ROSS : retour sur un hommage aux troupes aéroportées (Bell & Ross BR-01 Instrument Airborne), avec une présentation de la montre par Business Montres (« une montre philosophique ») et des images tournées au musée de l’Air et de l’Espace du Bourget, à Paris (à découvrir sur la chaîne images Business Montres)...


10)
••• VAN CLEEF & ARPELS : toujours pas de décision de justice dans le procès qui oppose la marque à son ancien designer Thierry Berthelot, mais la cour d’Appel de Paris devrait rendre son verdict à la mi-septembre. Rappelons que l’enjeu n’est pas mince : Thierry Berthelot, qui était créateur indépendant au service de la marque (avant son rachat par le groupe Richemont), s’était vu proposer, lors de ce rachat, une « régularisation » de son contrat de travail selon les normes juridiques du groupe. Ce qu’il avait refusé, avant d’être licencié : il avait alors emporté avec lui des centaines de dessins qu’il considérait comme relevant de sa « propriété intellectuelle ». L’embarras des juges français est évident : qui est le détenteur des droits d’auteur sur un bijou ? La marque qui le fait réaliser dans ses ateliers ou le créateur qui en signe le dessin (considéré alors comme une « œuvre » première) ? Si la cour venait à donner raison à Thierry Berthelot, ce serait un séisme dans les industries du luxe, qui font largement appel à des créateurs extérieurs et à des dessinateurs indépendants : ceux-ci seraient légitimement poussés par une telle décision à faire valoir leurs droits d’auteur rétrospectifs. Un dossier à surveiller de près (source : AFP)...


11)
••• SOTHEBY’S : la « collection Graves » (les montres du grand-père Henry Graves Jr jusqu’à celles de son petit-fils Reginal H. Fullerton) seront dispersées cette semaine par Sotheby’s, qui en profite pour nous donner une leçon de culture horlogère en quarante chapitres (40 montres, pour la plupart uniques, réalisées en commande spéciale chez Patek Philippe, le plus souvent compliquées et forcément jamais vues, sinon au poignet de leurs propriétaires, qui n’étaient pas des milliardaires people). C’est une des montres de cette collection (une supercomplication Patek Philippe) qui détient toujours le record du monde des enchères pour une montre (11 millions de dollars chez Sotheby’s, en 1999). Les collectionneurs du monde entier sont sur les dents : le 14 juin, ils seront dans la salle à New York ou pendus au téléphone, les yeux rivés sur leur écran (vente à suivre en direct)...

 



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