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••• LES DRÔLES DE MONTRES DE MARCUS : un vrai « ovni » de haute horlogerie dans les montres de l’exposition que prépare Marcus Margulies (Marcus, Londres) pour ses cinquante ans de passion horlogère (Business Montres du 20 juin, info n° 6). Il s’agit d’un tourbillon Franck Muller jamais vu sur le marché - certains diront : et pour cause ! -, dans le goût serti et dans l’inspiration Fabergé. Le plus curieux : il ne donne pas l’heure, mais il bat les heures et les minutes avec une haute fidélité mécanique. Intéressant travail de sertissage…
••• BELLES MONTRES PARIS : quelques nouvelles têtes au Carrousel du Louvre, fin novembre, et quelques départs pour la plus grande fête française des montres de qualité. On devrait notamment découvrir les collections de la nouvelle marque Julien Coudray (créneau néo-classique à mécanique traditionnelle), mais on parle aussi d’une réapparition de Franck Muller à Belles Montres – ce qu’attendent tous les amateurs de la marque, qui aimeraient découvrir à Paris sa nouvelle offre dans la haute horlogerie mécanique. Une déception en revanche pour les aficionados français : Jaeger-LeCoultre a choisi de regrouper toutes ses forces dans sa nouvelle boutique de la place Vendôme, dont on espère qu’elle sera ouverte en novembre. Ce qui est un peu absurde, d’une part parce qu’il faut respecter les « fêtes de famille », d’autre part parce que Belles Montres a su créer et renforcer, au fil des années, un lien de connivence directe avec les marques. C’est cette familiarité et ce lien direct avec leurs publics dont manquent le plus aujourd’hui les marques de montres : dommage que Jaeger-LeCoultre ait manqué cette occasion unique de remotiver son fan club…
••• BELLES MONTRES SHANGHAI : ce n’est décidément pas la bonne année pour les salons horlogers en Chine. Après l’annulation de la CIWE (China International Watch Exhibition) de Beijing et le report à 2013 du « SIHH » que devait organiser le groupe Richemont à Shanghai, l’équipe de Belles Montres Shanghai doit à son tour renoncer à son salon, prévu en octobre prochain. Comme il est de bon ton de le crier sur tous les toits, tout va très bien en Chine pour l’horlogerie suisse. Sauf que toutes les marques y a déjà terriblement réduit leurs investissements : cherchez l’erreur !
••• HYT : encore un nouvel espace de marques sur Watchonista, cette fois pour le concept hydrofluidique HYT lancé par la bande de Vincent Perriard, avec des images, des dessins, une revue de presse, les différents modèles de la collection et tout le reste…
••• QUE FERAIT LA SUISSE SANS LES FRANÇAIS ? Il y a quelques jours, Business Montres se posait la question en se demandant si « l’horlogerie suisse n’était pas en train de perdre son passeport helvétique ». En France, TF1 en remettait une couche hier soir en se demandant au journal télévisé (ci-dessous) : « Les Français vont-ils faire tourner l’horlogerie suisse ? »…
•• JAQUET DROZ : inauguration un peu étrange, comme en catimini, de la « nouvelle » manufacture de La Chaux-de-Fonds, déjà inaugurée deux fois, avec une vrai étonnement des invités qui ont pu réaliser la différence entre une manufacture de production et une manufacture d’habillage. De même qu’ils ont pu réaliser la différence sensible entre les cadrans en émail grand feu de la tradition suisse et les cadrans en céramique (« émail moyen feu ») de la nouvelle tradition Jaquet Droz. L’événement a de toute façon été escamoté par le départ impromptu de toute la famille Hayek, suite à un malheureux problème de santé de Mme Hayek mère (meilleurs voeux à Marianne), qui est aussi la grand-mère de Marc Hayek, le président de Jaquet Droz. Il ne manquait plus qu’un feu d’artifice gâché par la pluie et par la peur des voisins pour compléter le désastre. Pour avoir une idée de ce type d’ambiance, un compte-rendu satirique « non officiel et non autorisé », qui ne dit pas de quelle maison il s’agit, mais on jurerait que l’auteur y était (Forumamontres)…
••• PÉQUIGNET : la direction actuelle de la marque, qui affirme avoir dans sa manche un « gros investisseur » capable de tout racheter (entreprise et endettement), a désormais jusqu’au 23 juillet pour proposer un projet de reprise crédible aux administrateurs, sachant que ce projet devra prendre en compte les investissements nécessaires au redémarrage de la maison et au rapatriement en France de tout l’outillage qui avait permis de réaliser en Suisse ce mouvement Made in France (on sait que la France n’a pas les capacités pour sous-traiter le fameux Calibre Royal)…
••• RICHEMONT (1) : l’examen des comptes annuels du groupe laisse filtrer plusieurs informations intéressantes. La croissance est formidable, mais les deux milliards de chiffre d’affaires supplémentaires n’ont pas généré des profits proportionnels. On découvre en effet que les dépenses du groupe ont augmenté beaucoup plus vite que sa marge brute, tant en budgets de commercialisation (distribution) qu’en frais de communication. S’il fallait résumer en une formule, on pourrait dire que ça a côuté beaucoup plus cher de vendre plus de montres ! Ce qui explique la (relative) faiblesse du cash flow (comparé à la croissance du volume d’affaires)…
••• RICHEMONT (2) : autre indicateur inquiétant, la forte croissance des stocks, qui atteignent aujourd’hui 42 % du chiffre d’affaires (indice supérieur à celui de 2011), soit un peu plus de cinq mois d’activité. Logiquement, avec des ventes en forte croissance, le niveau des stocks aurait dû baisser : il a augmenté ! C’est un effet pervers des investissements réalisés dans la production (420 millions contre 280 millions en 2011) : on a produit davantage, dans davantage d’unités de production, et sans doute trop produit par rapport aux ventes réelles. Il est vrai que toute ouverture de boutique est trompeuse, puisqu’elle réclame l’immobilisation d’un stock important. Et le groupe Richemont a ouvert des centaines de boutiques ! Une situation dangereuse, à tel point qu’un nouveau péril se précise : celui d’une surcapacité industrielle doublée de surstocks. Comme Richemont semble avoir investi en fin de cycle, ce retard pourrait très vite peser sur les comptes : tout ralentissement de la demande pénaliserait le groupe, qui a augmenté ses frais et qui verrait ses ventes s’éroder. Ce surstockage reste cependant inférieur à celui du Swatch Group, dont les stocks ont augmenté plus vite (à hauteur de 800 millions) que les ventes (700 millions) : là encore, tout ralentissement de l’activité commerciale risque de plomber durablement le compte d’exploitation…
••• RICHARD MILLE : on peut devenir l’insulteur public n° 1 et avoir bon goût en matière de montres, comme le prouve Samir Nasri à son retour de l’Euro 2012, battu mais content avec sa Richard Mille au poignet (image : Nouvel Observateur)…
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