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Contrairement à la population, les entreprises suisses dédaignent les réseaux sociaux. Ou pas loin. C’est le constat d’une étude ficelée par la Haute école zurichoise de sciences appliquées (ZHAW).
La Suisse est divisée en deux. D’abord une population fan de réseaux sociaux. Plus de huit ados et adultes sur dix surfent sur le web. Et 80% des utilisateurs d’internet sont, de près ou de loin, consommateurs de réseaux sociaux.
Mais en face, des entreprises qui n’en ont pas encore fait leur quotidien. Deux-tiers des firmes suisses délaissent les réseaux sociaux dans leur relation à la clientèle. Et près de la moitié n’en voient pas vraiment l’utilité.
Seules un peu plus de 17% des sociétés suisses les utilisent activement, selon une stratégie marketing. Et 16% y sont présentes passivement ou y exercent une veille. Des veilles d’ailleurs souvent défaillantes. Les autres ne savent tout simplement ce qui se dit d’elles sur le web.
Vus comme pas utiles
Pour conclure à cet immobilisme des entreprises suisses, la Haute école zurichoise de sciences appliquées (ZHAW) a interrogé 453 sociétés, moyennes et grandes.
Elle a aussi analysé la présence de 4522 firmes sur les réseaux sociaux. Résultat: 2% des entreprises suisses - les géants - génèrent 70% de toutes les mentions.
Mais pourquoi cette retenue sur les réseaux sociaux? Parce qu’ils ne sont pas pertinents pour leur activité, répondent la moitié des entreprises. Par manque de compétences à disposition aussi (21,4%). Un espoir toutefois: plus d’une firme sur cinq envisage d’y investir à l’avenir.
Sans surprise, la ZHAW constate que les réseaux sociaux intéressent plus les sociétés visant le client final (37,1%) que les sous-traitants et autres fournisseurs (8,8%). Et les services plus que l’industrie.
Facebook devant
Celles qui s’activent sur les réseaux cherchent surtout à positionner leur marque, observer les tendances du marché et accéder à des idées innovantes. Mais le «social media manager» reste une denrée rare. Moins de 10% des firmes y font appel.
Dans 20% des entreprises, les activités «réseaux sociaux» dépendent du responsable marketing. Et plus souvent encore d’un membre de la direction. Une fois sur quatre, le flou est carrément de mise.
Pour celles qui ont fait le pas, le réseau privilégié est évidemment le géant Facebook. Plus de 85% y ont un profile. Suivent Twitter (52,2%), Youtube (51,5%), Xing (34,8%) et LinkedIn (28,8%).
Mais une faible minorité appuient une interactivité directe entre leurs collaborateurs et leurs clients. Pourtant, les Suisses aiment les réseaux sociaux…
24heures
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