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dont le sort (relance ou liquidation) sera scellé le 23 juillet prochain…
La Grande Boucle passait ce week-end par Besançon, mais, pour quelques repreneurs potentiels de Péquignet comme pour l’actuelle direction, ce n’était pas le moment de baguenauder autour de la caravane du Tour. La « grande boucle », ces jours-ci, c’était pour eux la finalisation et le bouclage du dossier de reprise de Péquignet ! Plus que quinze jours pour sauver l’entreprise et sa quarantaine d’emplois ! On saura le 23 juillet si le projet de relance présenté par l’actuelle direction est accepté par les administrateurs judiciaires et si le mystérieux « groupe investisseur » a été jugé crédible. La partie de poker menteur entre les vrais et les faux repreneurs potentiels continue. Le nom de Festina est sur toutes les bouches, mais la rencontre entre Miguel Rodriguez (le patron de Festina) et l’actuelle direction n’a pas débouché sur une grande histoire d’amour – loin de là, ni sur une envie de travailler ensemble ! Miguel Rodriguez, qui sait compter et qui a les connexions nécessaires dans les ateliers suisses qui ont créé et réalisé le mouvement mécanique Calibre Royal, a une idée très précise des trois à quatre millions qui restent à investir pour achever la mise au point et la fiabilisation industrielle de ce mouvement, même s’il devait le rapatrier dans ses propres ateliers de la Vallée de Joux…
••• En revanche, l’enfumage des médias locaux continue, avec l’habituel renfort des idiots utiles bien briefés pour la circonstance par le génie des alpages mortuacien. À Paris, Péquignet n’ayant pas réglé ses factures publicitaires, plus personne ne le prend au téléphone. Sur place, il reste quelques gogo dancers pour relayer avec force contorsions les « éléments de langage » de la marque. Récemment, L’Est républicain continuait à expliquer à ses lecteurs que ce Calibre Royal est le premier mouvement mécanique réalisé en France depuis Lip, il y a quarante ans ! Deux âneries dans une même phrase, c’est énorme !
••• Première contre-vérité : en région parisienne, la maison BRM a lancé deux mouvements automatiques manufacture, dont un tourbillon, bien avant que Péquignet ne présente le sien. La manufacture Fabrication de montres normandes (Karsten Frasdorf) a également créé son calibre mécanique à grand balancier deux ans avant Péquignet. Technotime continue à exploiter en Suisse le mouvement mécanique conçu et réalisé en France avant la liquidation de l’entreprise et sa renaissance de l’autre côté de la frontière, deux ans aussi avant Péquignet…
••• Seconde stupidité : même s’il a été pensé par des Français (dissidents d’une manufacture de complications suisse), ce Calibre Royal a été réalisé en Suisse, par des ateliers suisses suffisamment bien connus dans la Watch Valley pour qu’on ne reprécise pas leur nom. L’ingénierie est donc franco-suisse. Les machines qui ont réalisé les composants sont suisses. Les sous-traitants spécialisés sont suisses. Les copeaux sont suisses, même si le marketing et le coup de peinture final sont tricolores ! « Les cons, ça ose tout ! C’est même à ça qu’on les reconnaît », disait Michel Audiard (Les Tontons flingueurs). Péquignet était la seule marque sur cette planète – où seul le label Swiss Made fait référence – à payer très cher des mouvements à peu près totalement commandés en Suisse, pour les rapatrier en France et les rebaptiser Made in France : c’est ce qu’on appelle de la destruction de valeur…
••• Il faudrait peut-être cesser d’ajouter une imposture médiatique au désastre économique de cette aventure. Plus que quinze jours (dix en enlevant les week-ends) pour y voir clair et, on l’espère, assister à la relance de Péquignet sur des bases saines – détoxiquées de tout parasitage familial comme de tout clientélisme politique…
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