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••• Encore un polar financier qui met en scène le groupe Richemont face à un ses distributeurs de l’âge héroïque . Cette fois, ça se passe en Chine, mais la situation est strictement parallèle – osons le mot – à celle du cas L’Oréal en Russie [voir ci-dessus], avec des acteurs souvent identiques. Depuis des années, c’est le groupe Paragon qui opère en Chine pour Cartier, notamment pour y ouvrir les boutiques de la marque. Une situation que Cartier et le groupe Richemont voudraient bien clarifier pour retrouver la maîtrise de leur développement en Grande Chine, surtout à la veille de la passation de commandement entre Bernard Fornas, qui part en fin d’année, et Stanislas de Quercize, qui le remplacera. Cette reprise en main par Cartier n’enchante évidemment pas Antares Cheng (groupe Power King) et Daniel Chan, les dirigeants de Paragon, qui se pensaient « protégés » par leur partenariat historique avec Cartier. Un dossier qui pèse financièrement très lourd : il faudra mettre beaucoup (beaucoup !) d’argent sur la table pour indemniser les évincés, racheter les stocks et récupérer cette distribution en Chine. D’autant que Paragon est également l’opérateur chinois pour plusieurs autres marques du groupe Richemont. On imagine les tensions, très dommageables au business au moment même où les ventes en Chine d’horlogerie-joaillerie subissent un coup de frein brutal, déjà bien anticipé par Business Montres : il est facile de comprendre que toutes les boutiques du réseau Paragon vont cesser, dès maintenant, de passer commande en attendant une clarification, ce qui va entraîner une baisse du chiffre d’affaires local, à court et à moyen terme [le temps que les opérations reprennent]. Autant de signaux pas vraiment positifs adressés aux marchés, toujours attentifs à ce qui se passe dans la maison Cartier, principal pourvoyeur des profits du groupe Richemont, surtout sur un marché aussi sensible que la Chine. |