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C’est une déclaration officielle de Nick Hayek au site suisse Finews, au détour d’une conversation sur le litige entre le Swatch Group et l’UBS. Il regrette d’être soumis aux carcans réglementaires et bureaucratiques « à l’anglo-saxonne » de la SIX (Swiss Exchange) et il s’interroge sur l’intérêt d’y être toujours inscrit au tableau principal : Nicolas Hayek, son père, avait déjà émis les mêmes doutes sur la nécessité de rester coté. Une déclaration qui n’est sans doute pas à prendre à la légère dans la perspective du reclassement inéluctable du pacte d’actionnaires qui liait la famille Hayek à une poignée d’investisseurs de référence, qui faisaient confiance à Nicolas Hayek Senior et qui sont tentés, aujourd’hui, de sortir de ce pacte – pour des raisons personnelles ou pour des questions de succession. Toute brèche dans ce dispositif pourrait permettre à un raider sauvage de s’inviter au conseil d’administration : une éventualité non négligeable si on garde en mémoire le cas Hermès (France), où Bernard Arnault a pu monter jusqu’à plus de 20 % dans le capital sans être détecté. Rien n’exclut un scénario similaire en Suisse, dont le meilleur moyen de se protéger serait le retrait de la cote – le Swatch Group n’ayant plus besoin de s’y refinancer. Dans la même interview, quelques données sur la bataille judiciaire autour de la licence Tiffany & Co : l’affaire est devant un cour arbitrale à Amsterdam, le Swatch Group réclamant 3,8 milliards de CHF de « manque à gagner » au groupe américain.
••• En quelques lignes, un mot d’explication sur l’augmentation spectaculaire des stocks dans les comptes du groupe - hausse inquiétante déjà relevée et pointée du doigt par Business Montres : 26 juin, info n° 6. L'explication de Nicke Hayek repose sur la technique de l'investissement par le stock : c'est une pratique défensive, qui permet de se prémunir contre les hausses de l'or - le groupe en consomme 15 tonnes par an - et des pierres précieuses en se « couvrant » par un stock plus important. C’est une « assurance »…
• Confirmation, au passage, de l’investissement du Swatch Group dans Hengdeli, en Chine : « Nous élargissons notre réseau de boutiques avec notre implication directe dans Hengdeli en Chine. Cet investissement dans le plus grand détaillant au monde des montres de luxe – nous en sommes le deuxième plus gros actionnaire – nous donne un nombre incroyable d’informations importantes sur le marché ». C’est justement ce qui fait peur aux autres clients d’Hengdeli, qui ont commencé à faire savoir que cette situation leur déplaisait… |