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••• Les révélations de Business Montres ( 9 juillet) concernant la « convention amiable » que la Comco projetait de passer avec le Swatch Group ont fini par émouvoir la presse suisse. Publication dans Business Montres le lundi, réaction des confrères le jeudi : normal, on est en Suisse et il faut bien tout ce temps pour enquêter sur un document qui… n’existe officiellement pas, même s’il a été diffusé par la Comco et puisque seul le document en allemand fait référence.
••• Dans la reprise de ces informations lancées par Business Montres, il y a les vrais confrères : ceux qui reconnaissent la source de ce document (notamment Bloomberg, L’Agefi ou Le Temps, qui a tout fait pour ne pas fâcher le Swatch Group dans la présentation de cette affaire). Et il y a les autres, les vrais con…pas très frères ! Les lecteurs du Quotidien des Montres ont l’habitude de nous voir « sourcer » les actualités des confrères quand elles ne proviennent pas de nos propres enquêtes. Apparemment, ce réflexe confraternel n’est pas généralisé. Merci donc à ceux qui ont eu le bon réflexe ou qui nous ont appelé, comme la Radio suisse romande, pour connaître le dessous des cartes.
••• On ne peut qu’être frappé, dans ces commentaires de presse, par l’acceptation générale du « coup de force » perpétré par un Swatch Group qui semble avoir tenu la main de la Comco pour rédiger une « convention amiable » qui n’est même plus, de toute évidence, négociable. Le sujet est sensible, puisqu’il conditionne une partie de l’avenir pour la dynamique des marques extérieures au groupe, mais l’annonceur Swatch Group est puissant, surtout pour des titres de presse écrite sous perfusion. Il ne fallait donc pas prendre le moindre risque : la liberté du ton des commentaires était directement proportionnelle au chiffre d’affaires à la gravité de la perfusion publicitaire ! On croît rêver en lisant dans L’Agefi que « tout conflit ouvert semble désamorcé » par cette convention amiable préparé par la Comco : au contraire, la bataille se trouve relancée, avec des nouvelles perspectives pour les marques en concurrence frontale avec telle ou telle des marques du Swatch Group : se soumettre au couteau du sacrificateur agréé par la Comco ou inventer de nouvelles voies, dont la décision de TAG Heuer de se fournir chez Seiko dessine les orientations possibles – au risque de faire exploser la fiction du Swiss Made… |