Ventes en hausse de 24% en quatre mois

D’aucuns doivent passer sous les fourches Caudines d’un avertissement sur bénéfices. Ce scénario est de loin le plus fréquent. Et d’autres, nettement plus rares pour ne pas dire exceptionnels, dont l’avertissement sur résultat peut aussi s’avérer positif, dans le sens où l’entreprise s’attend à des résultats encore mieux qu’annoncé. C’est exactement ce qui est arrivé lundi au groupe de luxe genevois Richemont. Il a été obligé, selon la législation boursière helvétique, de publier un communiqué de presse, dans lequel il a fait part d’une anticipation de hausse de son bénéfice net semestriel entre 20 et 40%. Le résultat d’exploitation est lui aussi attendu en progression dans le même ordre de grandeur par rapport au montant réalisé à l’issue du premier semestre de l’exercice précédent, clos fin septembre 2011.

Dans le cadre de cet avertissement positif pour le premier semestre 2012, le groupe aux 18 marques de luxe, dont les horlogers Vacheron Constantin, Jaeger-LeCoultre, Piaget, Panerai et IWC, ainsi que l’horloger-joaillier Cartier, a affiché au cours des quatre premiers mois de l’exercice courant un chiffre d’affaires en hausse de 24%. La croissance en monnaies locales de ses ventes a atteint +13% sur un an. Si ces projections sont confirmées, ce dont le marché n’a pas douté une seule seconde lundi tant le titre a été demandé en bourse, ce serait ni plus ni moins que le meilleur semestre jamais réalisé par le groupe de Bellevue (GE). Il avait déjà affiché une performance brillante, selon les termes d’un analyste, sur l’ensemble de l’exercice 2011-12. Son bénéfice net s’était alors accru de 43% à 1,54 milliard d’euros, avec en parallèle des ventes en hausse de 29% à 8,87 milliards.

Marge de plus de 25%

Suite à ce communiqué de presse, les analystes ont tous refait leurs calculs, qu’ils délivreront ces prochains jours. Vontobel a rappelé que la marge opérationnelle de Richemont avait atteint au premier semestre 2011-12 une valeur de 25,5%. Un niveau record, selon René Weber, analyste de l’industrie du luxe. Une marge qui va encore probablement augmenter au vu du renforcement du dollar face à l’euro. De son côté, le groupe souligne toutefois que ces prévisions dépendent de plusieurs facteurs encore incertains, dont l’évolution des affaires en août et septembre, ainsi que, justement, les variations des taux de change.

Bastien Buss
LE TEMPS