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Toujours brillant, le secteur du luxe s’étiole à peine d’un carat
 
Le 15-08-2012

Les résultats semestriels des grands groupes s’avèrent meilleurs que prévu

Contre toute attente, le secteur du luxe continue de se jouer de l’atonie conjoncturelle. Il fait toujours preuve d’une très forte résilience à la crise qui secoue une ­Europe endettée et dont le sort devient chaque jour plus incertain. Les résultats semestriels, dévoilés cette semaine, de groupes tels que LVMH, PPR, Burberry ou encore Swatch Group ont pour la plupart été supérieurs aux attentes, affichant à chaque fois une croissance à deux chiffres. Un contraste saisissant avec d’autres branches, comme l’automobile, affectées par une économie moribonde.

Premier enseignement, si l’activité en Chine, marché crucial pour le luxe, ralentit, l’ampleur du fléchissement n’est de loin pas aussi violente que ne le craignaient les spécialistes. Deuxièmement, grâce aussi aux touristes chinois faisant leurs achats sur le Vieux Continent, les ventes en Europe se maintiennent à un haut niveau, voire progressent. Troisièmement, aux Etats-Unis, la dynamique semble se poursuivre sur des bases solides.

Du saumon après le caviar

Voilà pour les grandes lignes. Dans le détail, l’image est légèrement plus contrastée. Les esprits chagrins ont noté que LVMH a essuyé un léger recul de la marge dégagée dans sa branche maroquinerie. Dans le pôle horloger du numéro 1 mondial du luxe, le ralentissement des ventes s’est confirmé au deuxième trimestre, +9% contre +17% au premier. Ce que ne montrent pas les données de Swatch Group, leader mondial en la matière. Ensuite, les chiffres publiés ne reflètent peut-être encore pas pleinement le fléchissement sensible de la demande de luxe en Chine. Ce que les spécialistes observent depuis la mi-juin seulement, selon des indicateurs avancés. Conséquence: les analystes s’attendent plus que jamais à une décélération plus marquée durant la deuxième partie de l’année. Surtout si le moteur chinois ralentit davantage. Mais rien d’inquiétant, juste un retour à plus de normalité après des taux de croissance de 25 à 30% durant les deux derniers exercices. En d’autres termes, le secteur va se consolider à un très haut niveau. Le patron de LVMH, Bernard Arnault, a dit aborder la deuxième partie de l’année avec confiance. Un discours identique a été entendu chez PPR. Et certains spécialistes de prédire déjà qu’une bonne surprise pourrait à nouveau être au rendez-vous à la fin de l’année.

Analyste auprès de CA Cheuvreux, Thomas Mesmin image: «On a été habitués au caviar, sans doute va-t-il falloir consommer un peu plus de saumon», faisant allusion aux grands groupes qui ont habitué les marchés à des taux de croissance et de rentabilité hors normes. Mais attention aux illusions. «Dire que le luxe résiste à la crise, cela sonne bien mais c’est faux. Il y a une corrélation assez forte entre l’évolution du produit intérieur brut (PIB) mondial et le marché du luxe», tempère Thomas Mesmin. Il s’attend toutefois à une hausse des ventes de l’ordre de 6 à 10% sur le deuxième semestre pour le secteur. Mais il risque d’y avoir de grands écarts entre les marques, prévient-il.

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