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Départ effectif à la fin du mois : Audemars Piguet se cherche un nouveau directeur commercial et un nouveau directeur pour l’Europe !

Après treize années de maison, Wolfgang Sickenberg quitte la manufacture du Brassus, dont il rêvait voici quelques mois de prendre le commandement. Sic transit…

••• Comme toujours chez Audemars Piguet, l’annonce interne est assez sèche, même si on imagine qu’elle a dû être négociée mot par mot entre le conseil d’administration, la direction générale et le principal intéressé, que les membres du personnel ont pu croiser, à l’heure des femmes de ménage, avec son petit carton sous le bras : « Le Conseil d’administration d’Audemars Piguet Holding SA et M. Wolfgang Sickenberg (ci-dessous), Directeur des Ventes et Directeur Régional Europe, ont convenu de mettre un terme à leur collaboration à fin août 2012. Le Conseil d’administration tient à remercier M. Wolfgang Sickenberg pour le travail accompli durant 13 années, période durant laquelle il a accompagné avec professionnalisme et engagement la forte croissance qu’a connue Audemars Piguet. Le Conseil d’administration lui présente ses meilleurs voeux pour la suite de sa carrière professionnelle. M. Wolfgang Sickenberg profite de cette communication pour prendre congé des collaboratrices/collaborateurs d’Audemars Piguet en les remerciant de la qualité de la relation professionnelle qu’il a pu entretenir avec elles / eux tout au long de son activité au sein du Groupe » (les majuscules ne sont pas de nous)…

••• C’est comme la foudre qui frappe en été : imprévisible et mortel ! Ce départ était néanmoins inévitable depuis la nomination de François-Henry Bennahmias à la direction générale de l’entreprise. Il y avait un « gros potentiel » de trop au sommet de la maison : le « maillon faible » a sauté, sans fleurs, ni couronnes, ni surtout d’adieux publics au personnel. On peut faire plus câlin et plus glamour comme départ, mais certainement pas plus austère et plus rigoureux dans l’exécution guillotinée.

••• Il n’en reste pas moins que « Wolfie » – qui rêvait d’un grand destin au Brassus et qui n’avait pas ménagé ses efforts pour succéder au prédécesseur de FHB – avait accompli un excellent travail pour développer le réseau commercial international de la marque. Sympathique et plutôt chaleureux, il aura cependant manqué à ce bon vivant, outre une infime pincée de modestie personnelle, un solide réseau de connivences internes et un sens politique plus affûté [à vouloir tout piétiner, on ne se fait guère d'amis]. On peut aussi considérer qu’il est ici purement et simplement passé par « pertes et profits » de l’administration précédente : par un effet de spoil system, il aura en grande partie soldé les comptes du calamiteux épisode précédent (Philippe C. Merk), alors qu’il n’en était que très partiellement responsable…

••• Désormais, François-Henry Bennahmias a plus que jamais les mains libres pour piloter l’entreprise et la ramener à bon port. On ne sait toujours pas quel est son grand dessein pour la marque, mais il est en train de caler sa partie. Le ménage n’est sans doute pas terminé, en particulier chez les anciens prétendants (officiels ou officieux) au fauteuil présidentiel et chez les autres « maillons faibles ». À la place de quelques hauts dignitaires de la manufacture, on s’inquièterait : en dépit de la canicule, certains doivent être au frais dans leur costume…