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Ralentissement de l'économie suisse
 
Le 29-08-2012

L'économie suisse devrait ralentir au deuxième trimestre 2012. Le ralentissement de la demande mondiale et européenne influe négativement sur les exportations.

L'économie suisse devrait avoir crû de façon moins marquée au deuxième trimestre 2012. Après une progression de 0,7% au cours des trois premiers mois, la hausse du produit intérieur brut (PIB) du pays pourrait atteindre 0,1% à 0,3%, selon les économistes sondés par l'ats.

Sur l'année 2012, ces derniers soutiennent désormais une croissance d'entre 0,8% et 1,5%, alors qu'ils tablaient au 1er semestre sur une évolution d'entre 0,3% et 0,8%. Le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) a relevé ses prévisions en juin dernier de 0,8% à 1,4%, tandis que l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) a réaffirmé son 0,9% à la fin du mois de mai.

Chez Gonet & Cie, Roland Duss projette une croissance ralentie à 0,2 à 0,3% pour le deuxième trimestre, soutenue par un climat de consommation solide et des exportations «qui restent bonnes, quoique fragiles».

Marché intérieur fort

Les résultats très positifs des ventes de détail démontrent l'existence d'un pouvoir d'achat assez élevé pour la moyenne de la population helvétique, note l'expert. Bernard Lambert, de Pictet & Cie, ajoute «le total des ventes de voitures et l'emploi très fort» aux indicateurs de la bonne santé de la consommation. Il prévoit une progression de 0,1% au 2e trimestre et une croissance du PIB de 1,5% sur l'année 2012.

«D'après les chiffres publiés et suite à l'excellent 1er trimestre, il est difficile de prévoir un taux annuel plus bas sans parler de récession», confie l'économiste. Dans ses calculs, la croissance pour les 3e et 4e trimestres de l'année 2012 ne dépasse toutefois pas 0,3%.

Roland Duss a aussi revu ses prévisions sur l'année 2012 à la hausse, à 0,8%, étant donné les très bons résultats des trois premiers mois. «L'augmentation des salaires réels ainsi que la hausse peu musclée des assurances maladies influenceront positivement la consommation.» Quant aux emplois, ils devraient bien se porter, grâce au recul du taux de chômage.

Pour Janwillem Acket, de Julius Baer, le PIB suisse devrait avoir progressé de 0,3% au deuxième trimestre et de 1,7% sur le plan annuel. Malgré le ralentissement à prévoir, la construction a profité à l'intérieur des frontières d'une situation monétaire très expansive, indique l'expert.

Exportations pénalisantes

«La décélération de certains secteurs des services comme le tourisme et surtout celle des exportations a mené à un ralentissement au 2e trimestre», poursuit M. Acket, en précisant que cette tendance se poursuivra sur l'année.

De même, Roland Duss assure que le secteur du tourisme a passablement souffert à cause de la conjoncture européenne et du franc fort. «Mais il ne s'agit pas là d'un élément moteur pour le PIB au 2e trimestre, rien de comparable avec la consommation», nuance-t-il toutefois.

Le ralentissement de la demande mondiale et européenne influe négativement sur les exportations, «plus que le problème du franc fort», livre Bernard Lambert. En outre, le secteur financier risque de peser sur le PIB: le 1er trimestre très bon en termes boursiers devrait provoquer un «contrecoup dans les chiffres», d'où un net ralentissement de la valeur ajoutée du secteur bancaire.

(ats/Newsnet)
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