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La marque de Swatch Group a célébré jeudi son 180e anniversaire. Un livre retraçant l’histoire de la société imérienne vient d’être publié
A marquer de plusieurs pierres blanches. L’année 2012 restera probablement longtemps dans les annales de la marque horlogère Longines. Et pour quatre raisons au moins. D’abord, la société, en mains de Swatch Group, célèbre en 2012 son 180e anniversaire. Basée à Saint-Imier (BE) depuis 1832, elle a convié jeudi pour ses festivités des politiciens, des représentants de l’horlogerie et de la presse dans son fief du Vallon.
«Que signifie cet anniversaire? Il y a beaucoup de marques horlogères dans les musées qui ont disparu. Ce sont de bons souvenirs. L’histoire de Longines est, elle, différente. Elle a un futur», s’est réjoui Nick Hayek, directeur général de Swatch Group. Depuis ses débuts dans le comptoir d’établissage qu’Auguste Agassiz – son créateur – intégra, le destin et le développement de Longines sont intimement liés à celui de son lieu de naissance, ont rappelé les différents orateurs. Le fils de feu Nicolas en a aussi profité pour réitérer son plaidoyer pour une industrie suisse forte et innovante. Et l’importance d’intensifier l’ancrage des marques horlogères dans le pays, ainsi que la nécessité d’y investir malgré les turpitudes du franc. «Il faut renforcer le régional et le local», même si l’économie s’est globalisée et que l’horlogerie suisse écoule ses produits partout dans le monde.
Ensuite, la marque va faire cette année son entrée dans le club très fermé de celles capables de générer des ventes annuelles de 1 milliard. «Longines va dépasser, et de loin, le milliard de francs de chiffre d’affaires et sera la quatrième plus importante marque en Suisse», a indiqué l’administrateur délégué de Swatch Group. Soit de loin son résultat record. En d’autres termes, elle rejoindra les Rolex, Omega et Cartier et détrônera Patek Philippe du pied du podium. En 2011, la société imérienne avait réalisé des ventes de 950 millions de francs.
Puis, la marque, dont l’inoxydable Walter von Känel, 70 printemps, est toujours le grand timonier, en a aussi profité pour inaugurer son musée rénové. Ce dernier présente l’évolution de l’entreprise au fil du temps et accueille une bonne partie des collections de ses montres, des produits acteurs et témoins de près de deux siècles d’histoire.
Enfin, dans le cadre de ces célébrations, la marque, tombée dans le giron de Swatch Group en 1983 lors de la fusion entre SSIH et Asuag, a aussi publié un livre retraçant son épopée. Auteur de l’ouvrage, l’historien Pierre-Yves Donzé a mis en exergue la continuité de l’entreprise, tant dans ses produits, son implantation géographique que dans son leadership horloger. «Les marques naissent, parfois disparaissent et même renaissent. Certaines s’achètent à bon marché une histoire. Ce qui n’est pas le cas de Longines», a-t-il souligné. Le livre Longines, du comptoir familial à la marque globale résume à lui seul le parcours de l’entreprise, toujours sise sur le lieu-dit éponyme.
Et l’avenir? Tout en restant fidèle à sa gamme de prix, comprise entre 1000 et 4000 francs, la marque va encore monter en puissance, promet Walter von Känel. Après quarante ans dans l’horlogerie et vingt-trois à la tête de la marque, l’heure de la retraite ne semble pas avoir encore sonné pour lui.
Bastien Buss
LE TEMPS
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