«Une nouvelle première mondiale à l’actif de l’horlogerie suisse, réalisée par la manufacture Longines, a été présentée hier à Genève. Il s’agit d’une montre-bracelet à quartz, baptisée l’ultraquartz, dont la précision atteint 0,3 seconde par jour et, au porter, moins d’une minute par an.

Ce n’est pas la première fois que l’entreprise jurassienne se distingue dans le domaine de l’électronique horlogère puisqu’il y a seize ans déjà elle sortait sa première horloge à quartz, d’un poids de 35 kilos. Puis ce fut le tour de l’horloge à quartz transistorisée et, en 1964, du plus petit chronomètre de bord électronique à quartz existant alors, d’un volume à peine plus gros que deux paquets de cigarettes. En 1966, enfin, progressant toujours plus vers la miniaturisation de ses produits, Longines présentait au concours de l’Observatoire de Neuchâtel le premier chronomètre de poche électronique à quartz qui sortait en tête de sa catégorie.

Le principe de la cybernétique est à la base de cette nouvelle réalisation: 170 fois par seconde, le moteur de la montre est réglé par le quartz (un cristal parfaitement pur à l’abri de tout frottement et oscillant 8192 fois par seconde) par l’intermédiaire d’un cerveau électronique.

Celui-ci est composé de 14 transistors, 19 résistances et 7 capacités. Quant à l’alimentation, elle est assurée par une simple pile d’une tension de 1,35 volt. Les dimensions extrêmement réduites du mouvement (33 x 28,4 x 5,1 mm) ont permis de donner au boîtier une esthétique nouvelle et agréable.

Dans dix-huit mois, si tout va bien, la nouvelle montre sera en vente sur les principaux marchés du monde. Une série initiale de 10 000 pièces est prévue et le prix, s’il ne peut encore être chiffré avec précision, sera celui d’une montre de 1re qualité; ce qui signifie qu’il avoisinera 1500 francs. …

Ainsi, l’entreprise fondée il y a 102 ans par Ernest Francillon fait une nouvelle fois œuvre de pionnier et, en abordant son deuxième centenaire, elle prouve qu’elle a l’âge, la vitalité et la réputation de ses produits. … Certes, on dit que l’industrie japonaise travaille aussi intensément sur la montre à quartz. A la question d’un journaliste, les porte-parole de l’entreprise ont déclaré tout ignorer de la position de leurs concurrents dans ce domaine. Et ils ont ajouté, ce que nous partageons volontiers, qu’ils espéraient bien être les premiers dans dix-huit mois.»

LE TEMPS