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GRAND PRIX DE GENÈVE : « Pourquoi je remonte en scène »
 
Le 06-11-2012
de Business Montres & Joaillerie

Autant éviter d’ajouter de la confusion aux interrogations des uns et des autres : comme l’a précisé le communiqué de presse officiel, cette année, je présenterai bien, sur la scène du Grand Théâtre, le podium final des montres en compétition pour le Grand Prix d’horlogerie de Genève…

Le moins qu’on puisse dire, c’est que je ne suis guère suspect de complaisances pour le Grand Prix de Genève. En prenant en charge l’animation de l’édition 2007, nous avions – notre cher ami Gabriel Tortella et moi-même – l’intention de faire évoluer ce prix, indispensable à toute l’horlogerie, dans le sens d’une plus grande professionnalisation et d’une plus grande indépendance - étonnant, mais vrai de la part de Gabriel, qui avait une vraie "vision" de l'avenir ! -. La création du prix du meilleur constructeur horloger – qui permettait de récompenser un homme, et non plus une marque – allait pleinement dans ce sens. Ayant quitté le groupe Edipresse avant l’édition 2008, je n’en étais que plus à l’aise pour souligner les dérives marchandes d’un Grand Prix dont les responsables d’alors, obnubilés par des impératifs de profit, ne comprenaient ni l’importance stratégique, ni la dynamique de communication, ni même la logique de fonctionnement. Additionné aux mauvaises habitudes internes, ce parasitage commercial a malheureusement produit quelques éditions assez calamiteuses, tant pour la mise en scène que pour la qualité finale du concours. N’y revenons pas…

Si je ne renie évidemment rien de mes analyses d’alors, je suis tout de même obligé de remarquer que, depuis deux ans, le GPHG n’a plus cessé d’évoluer dans le bon sens, c’est-à-dire sur cette voie de l’indépendance au nom de laquelle je le critiquais. Castigat ridendo mores : tous les coups portés n’ont pas été vains, loin de là ! La dislocation sans gloire du pôle Luxe d’Edipresse a permis de passer le flambeau à une fondation indépendante des marques, dont les pratiques sont très spontanément plus intègres que les manipulations précédentes. Sous la férule bonhomme du toujours sympathique Carlo Lamprecht, les impératifs purement marchands ont reculé au profit de considérations plus désintéressées. Le réglement interne n’a pas cessé de s’amender, toujours dans le sens d’une impartialité désormais à peu près impossible à manipuler – ce qui pourrait expliquer les bouderies inopinées des uns ou des autres. Le jury lui-même a été recomposé dans une logique d’efficacité et de représentativité, même s’il comprend encore trop de journalistes (65 %, c’est absurde !). Le spectre des marques récompensées s’est considérablement élargi – hélas, pas encore assez au-delà du cercle genevo-genevois…

Il reste de nombreux points à améliorer, mais on a le sentiment que la Fondation y travaille sérieusement. Citons ainsi la redéfinition des catégories de prix, ésotériques pour les marques comme pour le public : cette année encore, on trouvera, dans chaque catégorie de prix, des montres manifestement victimes d’une erreur de casting ou d’un bug de programmation. Le processus de présélection est encore loin de donner satisfaction. Et ainsi de suite… Nous discutons régulièrement de toutes ces améliorations avec les responsables du prix : c’est pourquoi, l’année dernière, les compte-rendus de Business Montres étaient plutôt des encouragements critiques à mieux faire que des critiques encourageant à tout refaire…

Quand on m’a proposé d’animer, sur scène, les séquences purement horlogères de ce douzième GPHG - un chiffre hautement symbolique -, je n’étais d’emblée pas enthousiaste, parce que peu soucieux d’ajouter une déception à beaucoup de confusion. J’ai déjà esquissé à plusieurs reprises, dans Business Montres, les grandes lignes de ce que pourrait (devrait) être la mise en scène de ce GPHG, qui doit rester une « fête de famille », sans multiplier les intervenants extérieurs et en associant le plus grand nombre possible de représentants de tous les métiers. Nous sommes en phase sur ce thème avec les responsables du Grand Prix. Il me semblait également important de pouvoir expliquer clairement non seulement la montre gagnante, mais également ses deux dauphines - qui n'ont pas démérité - et aussi les motivations du jury pour attribuer cette récompense - pour mieux faire comprendre leur choix - : ce sera le cas cette année. Sur d’autres points de détails secondaires - comme le retour à une date en semaine et quelques surprises à découvrir, le soir de la remise des prix, au Grand Théâtre -, nous étions également d’accord avec la direction du Prix…

Bref, aimant le Grand Prix en soi – au-delà de ses incohérences passées – et conscient de son importance future pour toute la profession, toutefois sans m’aveugler sur ses faiblesses (notamment le fait que trop de marques en soient absentes), mais néanmoins poussé par cette convergence de vues avec ses responsables, je ne pouvais pas me dérober cette année à une proposition d’intervention. Je ne pouvais qu’accepter de tenter d’apporter, à mon tour, ma pierre à l’édifice, le temps d’une soirée, en assurant auprès des animateurs extérieurs une forme de « veille » professionnelle sur les intérêts de toute la communauté horlogère. Qualifié de « fameux blogueur horloger » - cette formulation n'est pas de mon fait - dans le communiqué officiel, je vais surtout essayer de me comporter, ce soir-là, en journaliste au service de l’information sur les montres et sur les marques – c’est-à-dire en « metteur en scène » et en « metteur en perspective » de récompenses appelées à porter haut, loin et fort la réputation de l’horlogerie suisse. Rendez-vous le 15 novembre prochain au Grand Théâtre.

 



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