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On a du mal à y croire : c’est une publicité officielle, mise en circulation par une des multiples bureaucraties touristiques de la Confédération, avec l’argent des contribuables…
Le message est très clair : cet hiver, si vous voulez avoir la paix, balancez-moi toutes ces montres et toutes ces horloges à la poubelle !
On marche sur la tête dans les services suisses de la propagande touristique ! C’est une campagne officielle de « promotion » (sic) signée par MySwitzerland.com, site officiel de « Suisse Tourisme, l’organisation nationale de marketing et de vente pour la Suisse ». Cette vidéo de 1mn 41 est très explicite : le message n’est même pas subliminal. Il nous incite à jeter les montres et les pendules à la poubelle, dans tout le pays, y compris dans les montagnes (ci-dessus), et dans toutes les villes, y compris dans les gares (ci-dessous). Toutes ces montres et tous ces objets du temps, démontez-les et entassez-les dans une benne à ordure !
Pas subliminal ? Si, sans doute, un peu… C’est à un coq sur son tas de fumier qu’on assimile les objets du temps ! Si message il y a, il est violemment anti-horloger et il semble même obliquement agressif contre ces « coqs » de l’horlogerie qui chantent sur leur fumier. Drôle de façon d’encourager les exportations horlogères suisses : on espère que la Fédération horlogère émettra un soupçon timide de tentative feutrée de protestation pour cette mauvaise manière faite à la cause des montres – mais, franchement, on des doutes ! Comme disent les communiqués officiels, l’idée qui sous-tend cette vidéo n’est sans doute « pas inquiétante » – pas plus, en tout cas, que la récente chute mensuelle de 10 % des exportations horlogères…
Bien sûr, parce qu’on n’est pas totalement acéphales, on a vaguement compris le message, qui est d’ailleurs mis en scène avec beaucoup de métier : pour avoir la paix dans les belles montagnes suisses, il faut savoir se débrancher du temps et arrêter les aiguilles. De là à les arracher du cadran, il y a tout un fossé que les publicitaires au service de la Confédération – des équipes financées par les impôts des 40 000 employés de l’industrie suisse et par ceux des 3 000 entreprises horlogères suisses – s’empressent de franchir sans la moindre vergogne. Humour suisse, probablement… De quel canton, qu’on rigole un peu ?
Tiens, au fait, plutôt que de jeter à la poubelle les montres suisses, si on passait à la benne les bureaucrates qui abusent des budgets publics et qui se font passer pour des créatifs ?
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