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Les entreprises suisses sont plus sceptiques pour les six mois à venir, surtout dans l’industrie
 
Le 09-11-2012

Selon la dernière enquête conjoncturelle du KOF, les sociétés suisses prévoient moins d’embaucher. Dans le bâtiment, la situation reste jugée très bonne

Les entreprises suisses se préparent à tourner à un régime plus bas. Tous secteurs confondus, l’indicateur de la situation des affaires du KOF s’est établi en octobre à son niveau le moins élevé depuis le printemps 2010. Les quelque 6500 sociétés sondées par l’institut zurichois le mois dernier se montrent aussi plus sceptiques concernant l’évolution de leurs affaires durant les six prochains mois qu’en juillet dernier.

Elles sont aussi plus prudentes concernant l’emploi. Le solde entre les nouveaux emplois appelés à être créés et ceux qui seront supprimés est à nouveau en zone négative, alors qu’il était encore légèrement positif ce printemps. «Il faut s’attendre à une hausse légère et graduelle du taux de chômage», a déclaré Klaus Abberger, économiste au KOF jeudi à Zurich.

En 2013, le taux de chômage en Suisse devrait s’établir à 3,1% en moyenne, anticipe l’institut, contre 3,2% selon les prévisions d’UBS. Plus de 10 000 suppressions d’emplois ont déjà été annoncées en Suisse depuis le début de l’année, dont UBS, Swisscom, Lonza et Straumann la semaine dernière. S’y ajoutent la fermeture annoncée mardi du site d’EP Systems à Neuchâtel avec plus 100 emplois à la clé, ainsi qu’un nombre similaire de postes éliminés par Gaba à Bâle-Campagne.

Faut-il redouter des suppressions d’emplois en masse? «Dans certains secteurs, comme l’industrie d’exportation, l’hôtellerie et les banques, les effectifs diminuent. Mais dans l’ensemble, beaucoup de places de travail sont aussi créées. Ces créations d’emplois, réalisées par petites étapes, sont souvent moins répercutées par les médias», a relativisé Jan-Egbert Sturm, directeur du KOF.

Par secteur, les entreprises industrielles jugent la situation de leurs affaires «tout juste satisfaisante». Elles prévoient de diminuer leurs effectifs. «La pression à réduire les effectifs continue d’exister, même si la situation n’est pas comparable avec celle de 2009», nuance Klaus Abberger.

Stabilité dans le bâtiment

Dans le bâtiment, la situation est toujours jugée «très bonne». Toutefois, même dans ce secteur, les entreprises se montrent un peu plus prudentes pour les six prochains mois et sont moins nombreuses à prévoir d’embaucher du personnel. Aucun véritable signe d’amélioration n’est en revanche perçu dans l’hôtellerie. Le secteur financier reste, lui, partagé entre d’un côté l’assurance, très optimiste pour les prochains mois, et de l’autre la banque. Les assureurs prévoient d’engager du personnel, alors que les banques vont réduire leurs effectifs. Toutefois, Klaus Abberger n’anticipe pas de nouvelles «coupes importantes» dans les banques.

Pour 2013, le KOF prévoit une croissance du PIB suisse de 1,3%. Jeudi, UBS a révisé son pronostic à la baisse à 0,9%, contre 1,4% auparavant. Plus optimiste, l’agence Standard & Poor’s a estimé hier que le ralentissement conjoncturel en Suisse ne devrait être que temporaire et prévoit une croissance de 1,1%.

Yves Hulmann
LE TEMPS

 



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