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De nombreuses séries télévisées et une filmographie abondante ont popularisé sur la planète entière la police fédérale américaine, plus connue sous son acronyme «FBI». Bien qu’associée très directement dans l’inconscient collectif avec le pays de l’Oncle Sam, peu d’entre nous savent que cette administration déploie ses activités dans le monde entier par l’intermédiaire des représentations diplomatiques américaines et avec le concours d’agents locaux recrutés spécialement pour leurs compétences particulières.
A leur intention, le FBI organise régulièrement des conférences décentralisées de formation continue. En cette année 2012, du 20 au 24 octobre dernier, il revenait à la Principauté de Monaco d’accueillir la trentième session de la conférence européenne du FBI, pour les initiés, la «FBI National Academy».
Le commandant Olivier Jude, «Chairman» de la session et commandant de la police criminelle de la Principauté, a lancé les débats sur le thème «policing with luxury industry», sujet pile dans l’actualité la plus récente si l’on en juge par les nombreux braquages d’entreprises ou de bijouteries qui ont défrayé la chronique tout dernièrement, parfois de manière tragique. En outre, quel endroit plus approprié pour évoquer le luxe que Monaco?
Plusieurs spécialistes ont été invités à parler de leur expérience en matière de prévention, de sécurisation, d’investigations sur le thème choisi. Dans ce cadre, le chef du Service anticontrefaçon de la Fédération de l’industrie horlogère suisse a eu l’occasion de présenter aux 175 délégués présents la stratégie de lutte anticontrefaçon mise en place par les horlogers suisses et pilotée par le Groupement anticontrefaçon de la FH. L’occasion était idéale pour évoquer en particulier l’implication toujours plus marquée du crime organisé dans le trafic de fausses montres. Progressivement, les limites s’estompent entre les diverses activités délictueuses, vol, falsification de marchandise, recel, blanchiment, contrefaçon. Plusieurs enquêtes encore en cours démontrent comment les montres volées se mélangent aux contrefaçons et aux montres d’occasion sur un marché parallèle en forte croissance et hors de tout contrôle. L’amateur de belles montres qui se rend en toute confiance dans une petite échoppe spécialisée dans les montres «de deuxième main» s’imagine-t-il un jour devoir répondre de «recel, blanchiment d’argent, évasion fiscale en bande organisée et par métier» devant un procureur?
«De notre capacité à protéger le secteur du luxe dépend la sécurité de chacun», le commandant de la Police monégasque ne pouvait pas mieux dire pour fixer les enjeux de la conférence. Es qualité, il sait exactement de quoi il parle. |