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LES ÉMAUX GRANDS-FEU DE BOVET ENFLAMMENT LA VENTE CHRISTIE’S

Le 12 novembre dernier, l’Hôtel des Bergues de Genève ouvrait ses salons à la vente annuelle phare de la maison Christie’s. Aurel Bacs et ses experts sont parvenus à regrouper une collection de garde-temps iconiques des trois derniers siècles pour éditer l’un des plus riches catalogues de ces dernières décennies. Parmi eux, de nombreuses montres de poches du 19ème siècle réalisées pour la Chine ont suscité les plus grandes convoitises. Les acheteurs des plus prestigieux musées d’horlogerie et les plus grands collectionneurs se sont disputés ces trésors de l’histoire dont certains ont été adjugés à des valeurs record à six chiffres.

Propriétaire de la Maison BOVET, Pascal Raffy, motivé par son amour de la belle horlogerie, a lui-même constitué l’une des plus prestigieuse collections de garde-temps du XIXème siècle. Plus vive que jamais, cette passion le conduit naturellement à oeuvrer pour pérenniser les métiers des arts horlogers au sein des collections contemporaines de la Maison BOVET tout en sauvegardant un patrimoine historique inestimable.

Suivant cette vente à distance, Pascal Raffy a acquis les deux lots qui furent les plus disputés. Il s’est ainsi vu adjuger, pour le montant record de CHF 363’000.- au marteau, une montre de poche signée BOVET initialement vendue en Chine en 1835. Ce véritable témoin de l’histoire horlogère illustre à lui seul la quintessence des arts horlogers. Ce garde-temps est animé par un mouvement à clé et à échappement duplex caractéristique des montres de poche BOVET de la première moitié du XIXème siècle. Sa décoration originale en surfaces polies miroir et acier bleui qui s’admire au travers d’un fond transparent dont Edouard Bovet fut précurseur, n’a à ce jour trouvé encore aucun équivalent. Le cadran en émail grand-feu affiche, en plus des heures et des minutes, une rare seconde centrale pour cette époque.

Enfin, qu’il s’agisse de la bélière, des lunettes ou de la carrure toute la surface du boîtier est finement décorée. Les graveurs de l’époque ont oeuvré pour préparer les champs-levés qui compartimentent les différents émaux des lunettes ainsi que de la bélière alors que le peintre miniaturiste a achevé l’oeuvre en complétant la décoration et en réalisant, à l’émail grand-feu le « CANARD MANDARIN » qui orne le fond du garde-temps. L’état exceptionnel de cette oeuvre et l’extraordinaire virtuosité des artisans qui lui donnèrent vie voici près de deux-cent-ans en font déjà l’une des pièces maîtresses de la collection privée de Pascal Raffy.

Le second lot fut un recueil de manuscrits échangés entre les frères Bovet (1837 et 1855), Louis et Alphonse BOVET qui ne se doutaient certainement pas qu’en adressant leur correspondance à Georges Guillaume à Fleurier et en lui livrant leurs impressions sur la vie à Canton et en Chine, ils envoyaient du même coup un message porteur d’histoire au travers du temps. Ils ne seraient aujourd’hui certainement pas déçus de savoir que leurs lettres, après avoir parcouru le monde, ont retrouvé le Château de Môtiers et que leur ultime destinataire n’est n’est autre que leur successeur et le principal artisan à faire vivre et honorer leur brillante mémoire.

Les collections privées de la Maison BOVET et de Pascal Raffy font aujourd’hui figure de référence pour les experts d’horlogerie du XIXème siècle (cf. THE IMPERIAL ART OF WATCHMAKING - BOVET PRIVATE COLLECTION) et sont régulièrement sollicitées pour être exposees dans les vitrines des musées d’horlogerie, d’art ou d’histoire à travers le monde. En plus du bonheur de contempler les joyaux de ses collections et d’y puiser l’inspiration de ses prochaines créations, Pascal Raffy s’est investi du devoir de restaurer et de faire vivre deux siècles d’histoire horlogère afin de transmettre cet héritage incomparable à de nombreuses générations encore.

Les résultats des garde-temps signés BOVET lors de cette dernière vente Christie’s, attestent de la valeur croissante qu’accordent les collectionneurs au savoir-faire à nul autre pareil des artisans de la Maison. Ainsi, la dizaine de montres de poche BOVET et quelques rares manuscrits de l’aube du XIXème siècle ont affolé la salle des ventes et ont tous dépassé largement leur valeur estimative.

Langue d'origine: Français