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Alors que le haut de gamme poursuit sur sa lancée, les montres bon marché sont à la peine. Le prix moyen des montres a fortement progressé sur une année
Les Cassandre, qui anticipaient une phase délicate à moyen terme pour l’horlogerie suisse, devront revoir leurs prévisions, refaire leurs calculs et les teinter de davantage de couleurs claires. Car – c’est du moins l’analyse de la Fédération horlogère (FH) – rien ne laisse présager un horizon assombri. Au contraire même, nonobstant la «petite faiblesse» observée sur l’ensemble des exportations en septembre et le ralentissement prononcé dans certains pays asiatiques.
«Les premières indications pour 2013 sont favorables. La tendance reste positive», a déclaré au Temps Philippe Pegoraro, chef du service économique et statistique de la FH. Avec toute la prudence qui s’impose, il n’en évoque pas moins «un nouvel exercice record pour l’année prochaine». Aucune prévision chiffrée n’a toutefois été articulée, mais l’association faîtière table «sur une croissance des exportations en 2013». Ce serait alors la troisième année consécutive que le secteur bat ses propres valeurs absolues.
Quoi qu’il en soit, 2012 sera quant à elle déjà marquée au sceau de tous les records. Après dix mois, la branche a en effet une avance de plus de 2 milliards de francs par rapport à la même période de 2011, précédent exercice de référence. «Après la légère baisse en septembre, les exportations horlogères ont rapidement renoué avec leur rythme habituel. Elles ont enregistré une progression de 13,2% au mois d’octobre, franchissant ainsi la barre des 2 milliards de francs (2,1 milliards)», d’après un communiqué de presse publié mardi. «Et cela en dépit des ouragans, des séismes et autres bouleversements économiques, politiques et sociaux», comme le constate Franco Cologni, administrateur du groupe de luxe Richemont dans le magazine de la Fondation de la haute horlogerie.
Forte hausse des prix
Le segment du haut de gamme a poursuivi sur sa lancée au mois d’octobre. Les montres de plus de 3000 francs ont affiché la plus forte hausse, avec +17,1%. Celles d’entrée de gamme – de moins de 200 francs à l’export – ont néanmoins connu une baisse des volumes de 10,3% en octobre. «Soit un recul de 4,8% depuis le début de l’année», a précisé Philippe Pegoraro.
De manière générale, le secteur de l’horlogerie confirme donc une nouvelle fois sa montée en gamme. Ainsi, le nombre de montres-bracelets écoulées a reculé de 3,4%, à 2,7 millions de pièces en octobre, tandis que le reflux sur dix mois est légèrement inférieur (–1%). Ce qui signifie que le prix unitaire de chaque garde-temps augmente a contrario. D’une année sur l’autre, il est passé de 590 à 680 francs. En 2006, il ne s’élevait encore qu’à 512 francs.
Bastien Buss
LE TEMPS
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