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CZ 12 pour Chinese Zodiac sur les écrans dès demain (12-12-12 pour la symbolique !)…
C’est un film qui devrait rappeler des mauvais souvenirs à Christie’s, mais qui réjouira les amateurs de films d’aventures autant que les amateurs de montres : Charlie Chan et les « gentils » du film ont choisi de porter des Urwerk 202…
CHINESE ZODIAC
Urwerk au poignet, un pansement symbolique
sur la fierté humiliée des Chinois…
Les meilleures opérations de product placement restent celles qu’on ne négocie pas ! On se souvient de l’impact planétaire de la Rolex Submariner portée par James Bond – un « placement » dans lequel Rolex n’était pour rien. Cette fois, c’est le James Bond chinois – Jackie Chan en personne – qui a demandé à Urwerk quatre montres pour le tournage de son Chinese Zodiac. Pourquoi ? Encore aujourd’hui, ce n’est pas bien clair, mais c’était par passion personnelle, sans idée d’exploitation commerciale derrière. Le film sort demain (du moins, en Chine) et les amateurs se réjouissent à l’avance d’y retrouver ces Urwerk…
Ce Chinese Zodiac fait implicitement référence aux têtes de bronze qui avaient créé une polémique internationale en 2009, et même un vif incident diplomatique, quand Christie’s les avait proposées en vente aux enchères. Ces têtes de quarante centimètres de haut (un rat et un lapin, animaux symboliques du zodiaque chinois) provenaient de la collection d’art du couturier Yves Saint-Laurent : elles avaient été pillées en 1860, à Beijing, lors du fameux sac du Palais d’été, où elles ornaient une fontaine à eau. Devenues des « objets-culte » de la fierté nationale chinoise, cinq d’entre elles sont exposées à Beijing, les cinq autres étant dispersées dans le monde entier, chez différents collectionneurs qui les cachent aux regards. À l’époque de la vente, Christie’s avait refusé de les retirer de la dispersion Yves Saint-Laurent, en dépit des graves menaces de représailles formulées contre Christie’s par les autorités chinoises.
Ces deux têtes avaient finalement été adjugées pour 31,4 millions d’euros à un mystérieux acheteur, dont on a su depuis qu’il était chinois, mais qu’il avait finalement refusé de payer, avec la bénédiction des autorités chinoises : « Je l’ai fait pour le peuple chinois. Je crois que n’importe qui en Chine aurait voulu être à ma place. J’ai pu le faire, je n’ai fait que remplir mon devoir », avait déclaré Cai Mingchao, un collectionneur très connu, qui estimait que ni lui, ni la Chine devaient verser quoique ce soit pour récupérer des oeuvres d’art volées à la Chine. Les deux têtes avaient été restituées à Pierre Bergé (l’exécuteur testamentaire d’Yves Saint-Laurent), dont on ignore les intentions finales au sujet de ces oeuvres d’art…
Le film de Jackie Chan est une forme de revanche symbolique pour les Chinois, puisque l’acteur fétiche du cinéma asiatique se transforme en une sorte de James Bond mâtiné d’Indiana Jones pour récupérer et ramener à Beijing ces statuettes volées par la soldatesque franco-britannique pendant la Seconde Guerre de l’opium. Officiellement, « le film n’a rien à voir avec cette affaire [celle de la vente Christie's], prévient Yve Cresson, le producteur exécutif de Chinese Zodiac en France. Le scénario ayant été écrit deux ans auparavant, il n’y fait même pas référence. Jackie Chan évite habilement la polémique en créant un vrai divertissement dans la veine d’Opération Condor (qu’il avait réalisé en 1991) ». Le film n’en pas moins été tourné en France (ci-dessous : Charlie Chan devant la tour Eiffel), mais la maison d’enchères de la fiction ressemble fort à Christie’s ! Ce film tombe à pic pour exalter un peu plus l’actuelle fierté nationaliste chinoise, ravivée par la querelle des îles disputées aux Japonais et par l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle équipe.
Et Urwerk dans tout ça ? C’est le choix personnel des comédiens (les quatre « bons » du scénario), sans contrat marketing à la clé ! Un choix lui aussi symbolique de la nouvelle distinction acquise en Chine, chez les élites de l’avant-garde (voir, en bas de page, la Richard Mille portée à Cannes par Zhang Lan Xin, vedette féminine de Chinese Zodiac), par les marques indépendantes et par les créateurs de la nouvelle génération horlogère : la Urwerk-202 (ci-dessous) s’accorde bien, de toute façon, à l’univers dynamique, parodique et teinté de high-tech du scénario… |