Des actions de protestation ont eu lieu ce mercredi matin dans plusieurs entreprises horlogères. Le syndicat Unia exige une hausse de 100 francs des salaires minimaux. Il dénonce l'attitude du patronat, qui "refuse d'entrer en matière".

La légendaire paix sociale qui prévaut dans l’industrie horlogère serait-elle en train de se fissurer? En tous les cas, plusieurs actions de protestation organisées par le syndicat Unia ont eu lieu ce matin dans des entreprises de la branche. La raison? «Le patronat a quitté la table des négociations, refusant d’entrer en matière sur une hausse des salaires minimums», indique Unia dans un communiqué. Le syndicat réclame une hausse de 100 francs de ces salaires d'embauche, sachant qu’en raison d’un renchérissement nul, voire négatif, à l’automne 2012, il n’y aura pas d’indexation l’an prochain dans la branche.
«Les importantes embauches de personnel et l’ouverture de plusieurs nouveaux centres de fabrication, dans le Jura en particulier, laissent craindre une aggravation des cas de dumping salarial, d’autant que l’industrie se tourne essentiellement vers du personnel frontalier», poursuit le syndicat, qui rappelle que les exportations horlogères suisse montrent une augmentation de 13% cette année et que le Swatch Group affiche une croissance entre 5 et 7%.

Neuchâtel à 3580 francs, le Jura à 3300 francs
Les salaires minimaux d’embauche sont négociés sur une base cantonale. Dans l’Arc horloger, le salaire d’embauche le plus bas est versé dans le Jura et le Jura bernois, où un travailleur non qualifié touche 3300 francs dès 19 ans, voire 5% de moins durant les trois premiers mois si c’est son premier job dans la branche. Neuchâtel verse 3580 francs, Genève 3480 francs les six premiers mois, puis 3980 fr., et Vaud 3430 fr. Pour un travailleur qualifié (CFC), les montants passent à 3900 francs dans le Jura-Jura bernois et 4380 francs à Neuchâtel.
A noter qu’au Tessin, le salaire d’embauche est de 2600 francs. Quant au salaire médian versé dans la branche, il était de 5942 francs en 2012, selon les chiffres de la Convention patronale de l’industrie horlogère suisse, en hausse de 59 francs par rapport à 2011. Le salaire médian horloger était de 4829 francs il y a 10 ans. La Convention patronale n'a pas encore réagi au communiqué publié aujourd'hui par Unia.

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