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« A ma grande surprise, je vis cette Rolex en or à £100,000, posée sur la table de chevet. », se souvient Wihaib... Ce fut la journée de travail la plus lucrative que Haitham Wihaib aura jamais vécue... Son boss, Saddam Hussein, venait de passer quelques heures dans un palace de Baghdad avec l’une de ses nombreuses maîtresses.
Alors que le dictateur irakien refaisait son apparition et se dirigeait vers sa Mercedes avec chauffeur, Wihaib s’assurait qu’il ne laissait rien derrière lui. En tant que chef du protocole, c’était son travail.
« Je rejoignis Saddam en courant et l’arrêtai juste avant qu’il n’entre dans la voiture »
« Je dis, 'Votre Excellence, vous avez oublié votre Rolex en or' »
« Je n’avais jamais vu un air si satisfait sur son visage que quand il se tourna vers moi. Il était clair qu’il avait passé un après-midi agréable. Il sourit et me dit de la garder. »
Aujourd’hui, l’ancien bras-droit de Saddam vend des présents qu’il prétend avoir reçu du tiran de façon à récolter £350,000 pour les écoles irakiennes. Wihaib, qui travailla pour le dictateur pendant près de vingt ans, a monté un site internet incitant à enchérir pour acquérir les montres, les bijoux, les stylos et les vêtements de Saddam.
La Rolex sur-mesure, avec ses douzaines de diamants incrustés sur le cadran et le bracelet, est la pièce maîtresse de la collection. La montre a été certifiée originale et l’évaluation de Wiahib, à £100,000, est exacte.
Malgré le manque de preuve que les objets ont bel et bien appartenu à Saddam, Wihaib s’est construit une réputation internationale en tant qu’expert de son ex-boss. Il donne désormais des conférences aux USA, en Amérique du Sud, au Japon et en Australie. Il devrait peut-être se considérer comme chanceux d’avoir pu survivre pour le faire.
Après la chute de Saddam, il fut emprisonné plusieurs fois avant de s’enfuir en Grande-Bretagne en 1994, faisant passer clandestinement sa collection hors d’Irak.
Il se souvient : « Tous les gardes du corps de Saddam étaient très jaloux lorsqu’il me donna cette Rolex. Ils connaissaient sa véritable valeur. Je ne l’ai jamais portée en Irak. Ses gardes m’auraient coupé le bras pour me la dérober. »
Wihaib affirme que l’ex-dictateur avait un faible pour les accessoires de couturiers français, comme les lunettes de soleil Christian Dior et les stylos Cartier.
Mark Nicol
Traduit de l'anglais par Guillaume M.B. pour One(more)watch
Daily Mail 29 Septembre 2007 |