Recherche avancée
A propos
Emplois

Achat - Vente

Relations d'affaires

Contact
 

Le franc suisse s’affranchit de son taux plancher de 1,20
 
Le 15-01-2013

Pendant de nombreux mois, le franc (CHF) est resté très stable face à l’euro (EUR). Le taux de change ne s’est guère écarté de la zone 1,20-1,21 imposée par la Banque nationale suisse (BNS), à tel point qu’il m’est arrivé de le qualifier de «taux fixe» par le passé

Pendant de nombreux mois, le franc (CHF) est resté très stable face à l’euro (EUR). Le taux de change ne s’est guère écarté de la zone 1,20-1,21 imposée par la Banque nationale suisse (BNS), à tel point qu’il m’est arrivé de le qualifier de «taux fixe» par le passé. Mais la semaine dernière nous a rappelé que le taux de 1,20 était bien un «plancher» et non un taux fixe. La paire de devises a en effet réussi à s’écarter visiblement des 1,20, en clôturant la semaine au-dessus de 1,22 pour la première fois depuis fin 2011.

Il est réellement surprenant qu’il ait fallu tant de temps au franc pour commencer à s’affaiblir plus nettement face à l’euro. La monnaie unique s’est, en effet, très fortement redressée face aux autres devises grâce à l’atténuation des risques inhérents à une sortie de la zone euro des pays de la périphérie – et notamment face à la livre sterling, qui était apparue comme une valeur refuge face aux déboires de l’Union européenne. Ce constat a été souligné par une nouvelle compression des écarts des rendements obligataires de la périphérie ces dernières semaines, notamment après les adjudications obligataires massives de l’Espagne et de l’Italie, survenues la semaine dernière. Deux autres éléments ont provoqué l’affaiblissement du franc. D’une part, les annonces de plus en plus généralisées, en Suisse, selon lesquelles les banques allaient facturer des taux négatifs sur certains dépôts bancaires. D’autre part, la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) de jeudi dernier, semblant suggérer que Mario Draghi et son équipe ne sont guère pressés de modifier à nouveau le taux d’intérêt de l’institution, fixé à 0,75% actuellement.

Mais le franc a-t-il réussi à s’écarter réellement du plancher de 1,20? Ou va-t-il retomber brusquement à ce niveau, face aux nouvelles tensions qui guettent la zone euro en raison de la pression que l’Union économique et monétaire fait peser sur les pays de la périphérie européenne? Comme toujours, cela dépend. Deux facteurs importants pourraient affaiblir le franc.

En premier lieu, citons la poursuite de la compression des écarts de taux obligataires des pays de la périphérie européenne. Même si la BCE initiait de nouvelles mesures d’assouplissement pour aider le système bancaire à se recapitaliser, et permettre aux Etats de continuer à s’autofinancer, cela n’entraînerait pas obligatoirement une augmentation du taux EUR/CHF, tant que le marché ne décèle aucun nouveau risque de sortie de la zone euro.

En second lieu, il faut tenir compte de la place jouée par les taux d’intérêt. Si le cycle des taux venait à changer véritablement et que les taux actuels augmentaient, il serait plus facile pour la BNS de maintenir un franc faible avec sa politique de taux à 0%. Sur la base de ces deux conditions préalables, la paire EUR/CHF peut donc continuer à s’échanger à un niveau plus élevé – voire beaucoup plus élevé, jusqu’à près de 1,25 – le marché testant un nouvel équilibre. Le taux de change pourrait même atteindre 1,30 si la BNS devient confiante en l’avenir, et perçoit une occasion de relever le plancher dans les mois à venir.

John J. Hardy
Stratège et consultant en devises auprès de Saxo Bank
LE TEMPS

 



Copyright © 2006 - 2024 SOJH® All Rights Reserved

Indexé sous  WebC-I® - Réalisation Events World Time