Recherche avancée
A propos
Emplois

Achat - Vente

Relations d'affaires

Contact
 

Pour « Goûts de luxe », quelques découvertes genevoises (BFMTV)
 
Le 29-01-2013
de Business Montres & Joaillerie

Comme tous les ans à la même époque, on vient de vivre une semaine de folie horlogère sur les bords du lac, à Genève. Il y avait moins de neige qu’à Paris, moins de Chinois que l’année dernière, moins d’Américains aussi, mais beaucoup plus de « gros poissons » de la distribution : on dirait que les détaillants ont compris que la crise était là...



••• Des montres et des merveilles à Genève... Comme tous les ans à la même époque, on vient de vivre une semaine de folie horlogère sur les bords du lac, à Genève. Il y avait moins de neige qu’à Paris, moins de Chinois que l’année dernière, moins d’Américains aussi, mais beaucoup plus de « gros poissons » de la distribution : on dirait que les détaillants ont compris que la crise était là, sur tous les continents, et ils ont décidé de se bouger et de se prendre en main. Vérification auprès de 90 marques en compétition...



••• Evidemment, les marques ont compris qu’elles avaient une fenêtre de tir (peut-être la dernière avant la crise) et elles en profitent pour les appâter avec un millésime 2013 qui s’annonce excellent, dans sa structure et dans es parfums. Un exemple avec la marque De Bethune, une des références créatives les plus intéressantes des années 2000, qui a proposé et immédiatement vendu à un réseau de Singapour quatre ensembles de 12 montres chacun, donc 4 x 12, sculptées aux 12 signes du zodiaque chinois (le rat, le dragon, le lapin, le serpent pour cette année, etc.). Valeur de revente : environ 1,5 million d’euros pièce. Les Singapouriens ont signé cash pour les quatre !



••• Chaque marque a encore mieux travaillé son identité et tenté d’exprimer avec encore de rigueur – mais aussi de séduction – ses valeurs et ses codes. Parfois en allant très au-delà de ce qu’on attendait. Le meilleur exemple est Cartier, qui fait une démonstration magistrale dans à peu près tous les compartiments du jeu : incroyables concepts de haute horlogerie (la montre sous vide, les tourbillons qui flottent), montres décorées animalières, montres sculptées (granulation, panthère), montres design. Cartier superstar, à des années lumière de tout de monde...



••• « Animalière » : c’est à croire que les horlogers feuillettent en permanence l’Histoire naturelle de Buffon. On nage, on baigne et on se noie dans le naturalisme. On vous passe les serpents (pour l’année du même nom). Cartier joue avec les tortues, les crocodiles et les panthères, Van Cleef & Arpels avec les papillons et les hirondelles, Piaget avec des fleurs (extraordinaire travail de micro-mosaïque de verre pour une rose), Vacheron Constantin avec d’autres fleurs et tout le monde suit, avec un aigle géant (4 m de haut) chez Roger Dubuis, qui a utilisé l’aigle héraldique de Genève pour légitimer ses mouvements genevois, ou un nano-bateau, un dixième de millimètre (il faut une loupe pour le voir) chez Greubel Forsey... Qui n’a pas sa montre « Métiers d’art » ? Je pourrais vous parler aussi des émaux de Julien Coudray...



••• Les horlogers ont une manie : c’est de rendre hommage. Un peu à tout ! Au Zodiaque chinois (attendez le film de Jackie Chan, vous verrez des montres Urwerk dedans), aux sportifs (incroyable nom de célébrités qu’on croise dans les couloirs des salons de Genève (Blake, Loeb, Zidane, comédiens Jean Reno), à la princesse Grace, aux légendes automobiles (pas moins de deux Mercedes SLR garées dans Genève (Stirling Moss et Fangio) + l’hommage de TAG Heuer à Fangio et Hublot-Ferrari, aux années cinquante, soixante, soixante-dix (MB&F et sa montre « casquette »), à l’histoire, à la géographie, à Christophe Colomb (Zenith), à la Lune (jamais vu autant de lunes trimensionnelles) et, d’une manière générale, au passé, à l’héritage et à la tradition...



••• Ce qui ne dispense personne de faire des efforts sur la mécanique elle-même : un, deux, trois, quatre tourbillons, c’est au poignet. S’il n’y en a qu’un, il tourne sur lui-même. Un, deux, trois, quatre balanciers (ce qui fait tic-tac dans la montre), c’est chez Roger Dubuis. Le spiral, ce ressort qui fait tic-tac, dans un sens et dans l’autre, devient cylindrique et même sphérique, on le réalise même en verre ou en silicium.



••• Bref, c’est révolution à tous les étages, fromage, champagne et dessert dans tout Genève. Avec quand même une certaine inquiétude bien tapie au fond du cœur : pourvu que ça dure ! Pourvu que personne ne se pose trop de questions sur l’indécence d’étaler autant de richesses quand on meurt de de froid dans les rues : il y a un petit côté Marie-Antoinette (« Mangez de la brioche ») dans l’ostentation du luxe à Genève. Pourvu que ça dure ! Pourvu que les Chinois tiennent le coup et que les milliardaires américains (pour eux, tout va bien, merci) continuent à aimer les montres et les Européens arrêtent de persécuter les pauvres riches ! Le problème, c’est que les Chinois insistent dans leur lutte contre la corruption, que les rappeurs américains aiment les diamants plus que les montres et que l’Europe déprime en stigmatisant tout signe extérieur de richesse. Il y a des oursins dans le caviar...

 



Copyright © 2006 - 2024 SOJH® All Rights Reserved

Indexé sous  WebC-I® - Réalisation Events World Time