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pour le plaisir de renifler l'air du temps et de comprendre d'où viennent les vents de l'actualité...
••• WONDER WEEK : pour ceux qui se poseraient encore des questions sur les montres qu'il ne fallait pas manquer pendant cette semaine de salons, notre Top Five du SIHH 2013 (repotage The Watches TV) fait le point sur les cinq montres les plus intéressantes du SIHH. Pour les autres, on se reportera à nos nombreux articles sur la question, avant, pendant et après les salons...
••• MONTRES MILITAIRES : une exposition aussi sérieuse que passionnante sur les montres militaires vient d'être proposée par le National Watch & Clock Museum des Etats-Unis. Enlisting Times parcourt toutes les époques, de la Guerre d'Indépendance à la guerre en Irak, en passant par l'opération Overlord (débarquement de 1944). Cette exposition bénéficie du soutien de la marque Hamilton et de la marque "suisse" Gallet, improbable résurgence d'une honorable maison de l'histoire horlogère suisse, qui a réussi à fournir une montre commémorative au NWCM et qui n'en persiste pas moins à se prétendre la plus ancienne manufucture de montres suisses (Genève "Since 1466" : qui y croit ?) et dont les cadrans ne portent pas mention Swiss Made tout en affichant tous les codes de communication des montres suisses. Pendant ce temps, toujours pas la moindre vitrine horlogère au musée de l'Armée des Invalides, à Paris...
••• HANHART : depuis que Business Montres (chaises musicales du 28 janvier) a annoncé le départ de Thomas Morf de la direction de la marque Hanhart, on commence à voir se dessiner les données du problème. Thomas Morf a payé au prix fort les retard de production du calibre manufacture qu'il promettait depuis deux ans et dont l'absence a sévèrement enrayé les livraisons de la marque au cours de ces derniers mois. Hanhart a annulé sa venue à Baselworld en 2013 et pourrait en faire autant pour sa participation au JCK de Las Vegas. Autant dire que ça tangue très fort, l'actionnaire principal – le groupe suisse Gaydoul – n'ayant pas la réputation de mollir quand la situation se durcit...
••• NOUVELLES MARQUES 2013 : rien de nouveau sous le soleil ! On va se répéter, mais voilà encore une nouvelle marque qui nous arrive d'Allemagne et qui se lance sur le marché de la montre de plongée de type "professionnel". Helberg est une sister brand de la marque H2O – ce sera la référence #13/Génération 2013 -voir ci-dessous notre info sur le chiffre 13- de notre liste de naissances en 2013. Style des montres baptisées CH1 pour cette première série : très typé "plongeuse" vintage, avec des réminiscences – qui vont bien au-delà de l'hommage – de la fameuse Deep Sea Special Rolex première génération (celle du bathyscaphe), ce que confirme l'annonce d'une étanchéité à 10 000 m et le verre saphir dôme. Mouvement automatique suisse et boîte acier ou bronze, au choix...
••• RICHARD MILLE : la marque n'a jamais été bon marché, mais certaines pièces restaient relativement accessibles. Aujourd'hui, le prix public moyen est autour de 110 000 euros, avec une production d'environ 2 200 montres. Ce volume comprend un fort contingent de pièces de "très haute horlogerie" à peu près inaccessibles, même aux collectionneurs fortunés (20 % de montres au-delà des 300 000 euros, en séries limitées généralement épuisées dans l'année) et un très faible contingent de pièces non limitées et accessibles (20 % de montres en-deça de 50 000 euros – ce qui est déjà un seuil considérable pour un amateur européen). Les tarifs catalogue ont été augmentés de près de 15 % au cours de la dernière année, alors que la marque poursuit avec opiniâtreté l'extension mondiale de son réseau de boutiques (14 à ce jour, mais une quarantaine à terme, dans toutes les capitales du monde). Prochaine cible pour la marque : l'Europe de l'Est, en partant de l'Allemagne. Bye bye, Richard, nous nous sommes tant aimés...
••• PARMIGIANI (1) : parmi les montres problématiques repérées au SIHH 2013, un tourbillon-montre de plongée -pourquoi pas ?-, mais qui n'est malheureusement étanche qu'à 100 m, avec un tourbillon mécanique (remontage manuel) calé sur 30 secondes qui sera nettement plus à l'aise sur les pontons qu'en palanquée, en dépit de la lunette tournante. Le principe de la montre de plongée ultra-précieuse n'est pas illégitime en soi : Harry Winston y jouait du temps de Maximilian Büsser, avec des "plongeuses" en platine idéales pour s'amuser dans son jacuzzi, surtout avec quelques sirènes en bikini. Même le nom dérange : Abyss a déjà servi de nom de baptême pour de nombreuses "plongeuses" lancées par d'autres marques (Breitling, Invicta, TechnoMarine, Jorg Hysek et cinq ou six autres). Désigner comme Abyss une montre clairement déconseillée en plongée, c'est descendre un palier trop loin dans l'absurdité. Surtout avec un bracelet en alligator pas vraiment étudié pour résister à l'eau de mer. Dommage, parce que la montre était esthétiquement réussie (45 mm pour le boîtier). Décidément, le tourbillon sert à tout pour les marques horlogères en panne de marketing, surtout quand il ne sert à rien !
••• PARMIGIANI (2) : on s'en voudrait si on privait les lecteurs de Business Montres des dernières déclarations de notre ami l'Himalaya de la pensée horlogère pendant le SIHH. Il donnait son interview rituelle au Temps pour y déclarer, non moins rituellement que tout allait très bien pour lui et que l'année 2012 avait été "très satisfaisante" – ce qu'il avait tout aussi rituellement répété au cours des exercices précédentes, mais il admet aussi que "des investissements massifs ces dernières années dans le réseau de distribution de la marque Parmigiani ont retardé l’équilibre de ses comptes". Faut-il comprendre que les "succès" et les "records" de ces récentes années reposaient sur du sable ou s'ouvraient sur des gouffres de déficit ? On reste perplexe. Dans son élan, l'Himalaya franchit un nouveau sommet en annonçant que "les premiers bénéfices sont attendus d’ici à trois ans". Faut-il comprendre que les précédentes années étaient nettement déficitaires ? On demeure tout aussi perplexe. Du coup, on prend avec un certain recul les annonces suivantes : "En 2012, Parmigiani, avec 150 employés, a écoulé 6 000 montres, pour un prix public de 60?000 francs moyen par pièce. Dans un horizon de trois à quatre ans, -Jean-Marc Jacot- vise des ventes de 9000 à 10?000 unités. Le nombre de points de vente devrait passer de 230 à 300". En divisant par deux l'écoulement en question, on ne devrait pas être loin du compte. Nous n'avons pas écrit écroulement, mais quand le journaliste du Temps nous précise qu'"il aura fallu quinze ans de travail minutieux et patient et des investissements à hauteur de centaines de millions de francs" pour que Parmigiani-Vaucher atteigne son rythme de croisière, on n'est pas loin de s'inquiéter pour quelqu'un qui se sent "asphyxié par les grands groupes" et leurs méthodes agressives... |