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Panerai va doubler ses effectifs à Neuchâtel
 
Le 11-02-2013

La marque du groupe Richemont va centraliser ses activités sur son nouveau site de production. Le nombre d’employés passera de 150 à 300

«Aujourd’hui c’est déjà le passé.» Un passé sur lequel Angelo Bonati ne veut pas trop s’appesantir. Le patron de la marque horlogère haut de gamme Panerai préfère largement se projeter vers l’avenir, aller de l’avant. Tout juste concède-t-il que le développement exponentiel de la société italienne rachetée en 1997 par le groupe Richemont est très réjouissant. Mais ne constitue pas en soi une réelle surprise, tout ayant été anticipé dès les débuts, selon un business plan préétabli et mûrement réfléchi.

«Peut-être que nous sommes simplement allés un peu plus vite que prévu», glisse-t-il dans un français chantant, baigné de tonalités italiennes. Et pour cause, il y a quinze ans, la marque italienne, qui a vu le jour à Florence, n’était plus qu’une coquille vide, une belle endormie. Ses jours de gloire semblaient derrière elle. Peut-être oubliés à tout jamais. Elle ne comptait alors plus qu’un seul client, l’armée italienne. Angelo Bonati était de plus le seul employé, arpentant les marchés avec une valise ne contenant que quelques montres. Puis, il a engagé une assistante, puis une deuxième 18 mois plus tard. Ensuite, tout s’est enchaîné très rapidement, sans accrocs dans cette mécanique horlogère parfaitement huilée, soutenue par le groupe Richemont. La marque doit aussi beaucoup à la vision de Franco Cologni, administrateur du groupe de luxe genevois, lui qui avait perçu le potentiel que cette pépite recelait et qui avait donné l’impulsion à ce rachat. Pour une bouchée de pain dit-on.

Aujourd’hui, Officine Panerai compte 150 employés sur son site de production à Neuchâtel, quelque 450 au total en direct ou en indirect (filiales, siège à Milan, bureaux à Genève, etc.). Elle dispose de 50 boutiques en propre ou en franchise partout ou presque sur la planète. Et des points de vente auprès «des meilleurs détaillants du monde». De nouvelles inaugurations sont prévues à terme, comme à Rome, Londres, en Corée du Sud et peut-être une quatrième à Hongkong. «Le monde est encore vaste pour nous mais nous commençons à être à un niveau de boutiques satisfaisant», d’après Angelo Bonati. Le style Panerai est établi, son design unique, reconnaissable entre tous. Des montres racées, viriles, format XL, séduisant aussi toujours davantage une clientèle féminine.

Née en 1860, la marque va franchir un nouveau cap cet automne. La construction de son nouveau site de production, dans les hauteurs de Neuchâtel, sera alors achevée. «C’est un extraordinaire outil d’optimisation du processus de production, à la fois quantitatif et qualitatif», s’enthousiasme Angelo Bonati. Lequel ne dévoile toutefois pas le niveau actuel de production et quels seront les objectifs quantitatifs à terme. Au niveau de la qualité, cet outil permettra à la société d’accroître encore la part de ses propres mouvements dans ses collections. Pour l’heure, les différentes phases de développement, de création des différents composants, d’assemblage et de contrôle qualité sont assurées certes in house par Officine Panerai, mais dans différents lieux. A l’avenir, seule la réalisation de certains composants et des boîtiers demeurera à l’externe.

«Avec ce nouveau site, le personnel pourra se parler directement, interagir plus facilement, entre quatre yeux. La qualité va assurément en bénéficier. Et tout le processus de production sera optimisé», piaffe d’impatience le directeur général. Si le bâtiment sera prêt en principe en septembre, Panerai ne va toutefois déménager qu’au début de 2014, afin de sécuriser la production des derniers mois de l’année, une période cruciale notamment en raison des ventes de Noël. La nouvelle usine, devisée à 30 millions de francs, disposera de 10 000 mètres carrés et aura un bilan carbone neutre. Elle aurait dû être construite en 2009, le projet ayant toutefois été repoussé en raison de la récession économique, mais jamais abandonné.

La marque a lancé sur le marché pas moins de douze mouvements – qualifiés de maison – en sept ans à peine. Elle n’a toutefois pas renoncé à ceux d’ETA (Swatch Group) pour une partie de sa collection, même si ses calibres équipent désormais 65% des montres de l’entreprise. Dans un lointain passé, la marque s’approvisionnait entre autres auprès de Rolex.

Confiante dans sa stratégie, la société envisage l’avenir «très sereinement», assure Angelo Bonati. Les commandes enregistrées lors du dernier Salon international de la haute horlogerie (SIHH) ont dépassé ses attentes. «Nous sommes en train de renforcer les bases du développement futur de la marque et de sa pérennité.» Selon la banque Vontobel, son chiffre d’affaires s’élèverait à un peu plus de 300 millions de francs. D’après le patron de Panerai, les perspectives pour l’horlogerie suisse demeurent par ailleurs «gigantesques».

Bastien Buss
LE TEMPS

 



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